Henri Bourassa n’aurait pas reculé devant une discussion houleuse au sujet de la quasi-autoroute qui porte son nom aujourd’hui. Il ne craignait pas les polémiques. Ses écrits pouvaient susciter la controverse.
Homme politique et journaliste, Henri Bourassa est né le 1er septembre 1868 à Montréal et y est décédé le 31 août 1952. Il était d’abord un influent leader nationaliste canadien, qui souhaitait renforcer l’indépendance croissante du Canada par rapport à l’Empire britannique. Henri Bourassa était en même temps un défenseur des droits de la population canadienne-française au Canada.
Sa carrière politique fédérale débute à une époque où la plupart des Canadiens anglais se considèrent toujours fièrement comme étant sujets de l’Empire britannique. Au moment où la Grande-Bretagne entre en guerre en Afrique du Sud, la majorité du Canada anglais ressent le besoin de la soutenir.
Henri Bourassa, jeune député libéral qui semble destiné à une carrière brillante, démissionne de son poste au mois d’octobre 1899, en opposition au soutien de son parti aux politiques impérialistes. Il dénonce la décision du gouvernement libéral de Wilfrid Laurier d’envoyer des troupes canadiennes volontaires au combat sans consulter le Parlement.
D’Ottawa à Québec
Il se tourne par la suite vers la politique provinciale. Élu à l’Assemblée nationale du Québec en 1908, il y siège jusqu’en 1912.
À Montréal, en 1910, il fonde, pendant ce mandat, le quotidien Le Devoir, un journal encore influent aujourd’hui. Il en est le rédacteur en chef jusqu’en 1932.
Au début de 1917, en pleine Première Guerre mondiale, le recrutement du Corps expéditionnaire canadien est au plus bas. Le premier ministre conservateur, Sir Robert Borden, annonce le 18 mai 1917 que le gouvernement imposera la conscription au Canada. Le 25 mai, il propose au chef libéral Sir Wilfrid Laurier de former un gouvernement de coalition où libéraux et conservateurs s’uniraient pour appliquer la mesure. Laurier rejette la proposition le 6 juin.
Sir Borden tente alors de renforcer son gouvernement en y admettant certains libéraux. Influencés par la ferveur de la presse anglophone pour la conscription, plusieurs politiciens libéraux et indépendants acceptent l’invitation de Robert Borden. Il forme, le 12 octobre, un gouvernement d’union comprenant 12 conservateurs, 9 libéraux ou indépendants et 1 travailliste.
Au déclenchement des élections, Wilfrid Laurier n’ose pas soutenir la conscription, conscient de la grande influence d’Henri Bourassa auprès des électeurs canadiens-français, qui y sont réfractaires. Robert Borden déclare que, si les libéraux sont élus à l’élection qui vient, Henri Bourassa sera leur véritable chef et qu’il retirera le Canada de la guerre. Les élections générales du 17 décembre 1917 donnent aux unionistes une forte majorité.
Hommage
Par la suite, bien qu’Henri Bourassa poursuive sa carrière politique, son influence devient moins significative. Il conserve une vision fédéraliste typique des libéraux. S’il souhaite que la culture canadienne-française résiste à l’assimilation et obtienne l’égalité des droits dans tout le pays, il demeure tout de même associé à la notion de biculturalisme.
Très peu de temps après son décès, la Ville de Montréal lui rend hommage en désignant boulevard Henri-Bourassa la plus grande infrastructure routière en construction au moment où l’automobile triomphe, au milieu des années 1950. Auparavant, les Irlandais du voisinage avaient nommé ce chemin de campagne Kelly Street.
En 1966, Henri Bourassa est honoré une nouvelle fois à l’ouverture de la station de métro qui porte son nom, à l’angle du boulevard Henri-Bourassa et de la rue Berri, dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville.
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