Les parents des élèves qui seront en secondaire 1 et 2 à l’école Sophie-Barat dans quelques jours ont eu une occasion de s’exprimer, hier soir, à l’occasion d’une rencontre virtuelle organisée par la direction de l’établissement, à la suite de la récente annonce de la relocalisation de groupes-classes. Beaucoup de questions ont été posées en lien avec ce déménagement surprise à St. Dorothy ; plusieurs sont cependant demeurées sans réponse.
La colère était palpable du côté des parents. Ils étaient environ 300 pour une majeure partie de la visioconférence, et plusieurs d’entre eux n’ont pas hésité à intervenir hors de leur tour de parole afin que la direction écoute leurs doléances, créant à l’occasion une certaine cohue.
Le transport, une priorité
« Pourrait-on parler du transport des élèves? C’est ce qui nous intéresse tous », est intervenue une mère alors qu’un expert parlait de la structure du bâtiment.
Peu de questions ont été posées à propos de la structure, les parents étant davantage préoccupés par la manière dont leurs enfants se rendront à l’école St. Dorothy.
L’école située dans le quartier Saint-Michel se trouve à environ 35 minutes en autobus du pavillon principal de l’école Sophie-Barat, et à 15 minutes en bicyclette. Plusieurs parents ont exprimé leur souhait qu’une navette soit offerte entre les deux écoles. Cette solution ne sera toutefois pas mise en place.
« L’impact de la COVID-19 fait que les centres de services doivent réduire leur offre de transport, notamment en raison de la distanciation sociale », a exposé Benoît Thomas, directeur en soutien à la gestion des établissements secondaires du CSSDM. « Il n’y aura donc pas d’autobus jaune ni de navette nolisée, car ce n’est pas un service offert par la STM. »
M. Thomas a tout de même souligné que des cartes avec les adresses des parents d’élèves ont été partagées avec la STM. Ceci permettra à la société de transport d’augmenter la fréquence de passage des autobus sur les lignes concernées, dont la 41, la 48 et la 467.
Pour les élèves qui souhaiteront se rendre à St. Dorothy à vélo, aucune garantie n’a été faite concernant la possibilité d’une piste cyclable protégée et déneigée. La direction d’école a toutefois confirmé que des supports à vélo seront ajoutés à l’école primaire de Saint-Michel, qui n’en compte présentement aucun.
Un mal nécessaire à long terme
Le retour des élèves dans le Bloc A de l’école Sophie-Barat ne se fera pas de sitôt. Selon Stephen Tessier, architecte et responsable du patrimoine architectural pour les écoles du CSSDM, les travaux vont prendre « facilement six mois ». De plus, les travaux ne commenceront pas immédiatement pour laisser aux experts le temps de compléter les investigations.
Cette annonce a découragé certains parents, qui se sont demandé combien de temps leurs enfants devraient se rendre jusqu’à l’école St. Dorothy en sachant qu’un bail de deux ans a été signé par l’école la semaine dernière.
« Le bail a été signé pour que les élèves puissent faire tout leur premier cycle au même endroit si les travaux se prolongent », a expliqué M. Thomas.
Pourquoi St. Dorothy?
Bien des parents ont exprimé leur incompréhension du choix de l’école St. Dorothy en raison de la distance la séparant du pavillon principal de l’école Sophie-Barat. Plusieurs auraient préféré l’installation de modulaires sur le terrain de l’école, ou encore la location de locaux au Collège Ahuntsic ou à l’école Marie-Anne.
Benoît Thomas a toutefois mentionné qu’il serait impossible pour l’école d’avoir des modulaires, car habituellement, la commande de modulaires se fait en mars. Dans le cas du Collège Ahuntsic, il n’y avait pas suffisamment de classes disponibles alors que l’école St. Dorothy est presque inoccupée, ayant présentement une vingtaine de classes disponibles.
Le DÉFI prend l’annexe
Les parents d’enfants du programme régulier ont exprimé qu’ils se sentaient lésés par la décision de déplacer leurs enfants pour laisser l’annexe aux élèves du programme DÉFI.
« Les élèves du régulier sont-ils les rebuts de Sophie-Barat? » a demandé un parent dans le clavardage.
Plusieurs raisons expliquent la décision de la direction. Le directeur de l’école Sophie-Barat, Jean-François Gagnon, en a dressé un portrait :
- Le secondaire 1 et 2 régulier compte 20 classes, ce qui est exactement la capacité d’accueil de St. Dorothy;
- L’organisation des tâches complètes des enseignants n’aurait pas pu se faire si DÉFI avait été à St. Dorothy;
- Le régulier compte huit à dix élèves de moins par classe, ce qui convient mieux à une école primaire;
- La surpopulation de l’annexe est ainsi diminuée, ce qui facilite aussi la distanciation sociale.
Lorsque des parents se sont inquiétés de l’offre de services à St. Dorothy, notamment pour la cafétéria, la bibliothèque, les spécialistes ou encore le programme plein air, le directeur a tenu à les rassurer.
« L’objectif, ce n’est pas de faire un pavillon à rabais, a soutenu M. Gagnon. Je suis prêt à assurer que les élèves transférés à St. Dorothy auront les mêmes services qu’avant. »
Bien des parents n’ont pas eu la chance de faire entendre leurs questions lors de la rencontre, mais il est clair que le CSSDM ne détient pas encore toutes les réponses.
Le transfert vers St. Dorothy ayant seulement été autorisé le 12 août fait en sorte que bien des détails sont encore à régler.
Un document explicatif avec davantage de détails sera également envoyé aux parents d’ici la rentrée scolaire, le 27 août prochain.
*À noter que journaldesvoisins.com a eu accès à cette réunion virtuelle grâce à une famille du territoire, le courriel d’inscription à la rencontre envoyé par notre journaliste à la direction étant resté lettre morte. (La rédaction)
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Une pétition a déjà amassé 630 signataires. La grognes est palpable. La très grande majorité des parents refusent carrément la solution proposée et exigent une délocalisation dans Ahuntsic. Les arguments de la direction ne tiennent pas la route et trahissent une gestion déficiente.
Merci à tous pour votre solidarité et votre soutien.