Alors que l’édifice de la STL et son parc (vide) d’autobus de la rue Lajeunesse ont été vendus par la Société québécoise des infrastuctures (SQI)— anciennement la Société immobilière du Québec– il y a plus de trois ans, et qu’une entreprise y construit présentement des immeubles à condos, le JDV a appris via la Loi d’accès à l’information, plus de trois ans après avoir fait une demande de renseignements auprès de la SQI, quelles entreprises avaient soumis une offre d’achat pour le terrain de la STL. L’édifice adjacent du 575-577, boulevard Henri-Bourassa Est, a également été vendu du coup, mais revendu par la suite. 

Les citoyens qui déambulent sur le boulevard Gouin, et qui roulent sur la rue Lajeunesse au nord du boulevard Henri-Bourassa, auront sans doute remarqué les immeubles dont la construction bat son plein sur Lajeunesse, en lieu et place de l’ancien terminus d’autobus montréalais de la Société de Transport de Laval (STL).

D’abord, pas de réponse

En janvier 2017, journaldesvoisins.com avait demandé à la Société québécoise des infrastructures (SQI) –puisqu’il s’agissait d’édifices appartenant au gouvernement du Québec– les noms des acheteurs intéressés. La SQI avait décliné la demande de votre média, prétextant que le fait de révéler les noms des acheteurs intéressés nuirait à la négociation. Immédiatement, journaldesvoisins.com avait fait une demande d’accès via la Commission d’accès à l’information.

Zones qui avaient été visées lors de la publication d’un avis public pour signature du registre de l’arrondissement en vue d’un référendum sur le projet de construction sur le terrain de la rue Lajeunesse, incluant la modification prévue  au 575-577 boulevard Henri-Bourassa. et (Photo: archives JDV)

Pourtant, selon le contrat de vente notarié enregistré au Bureau de la publicité des droits, journaldesvoisins.com avait appris qu’une promesse bilatérale de vente et d’achat était déjà intervenue solidairement entre ces entreprises le 23 novembre 2016, soit bien avant la demande du jdv pour connaître les acheteurs intéressés.

Ce n’est que récemment, en novembre dernier, que le JDV a obtenu les informations demandées à la suite de la transmission de certains documents à votre média par la Commission d’accès à l’information.

Deux offres, pour deux adresses

Selon le procès-verbal de l’ouverture des offres d’achat, daté du 16 novembre 2016, deux offres ont été faites à la SQI pour l’immeuble de la rue Lajeunesse, mais qui incluait également l’immeuble appartenant à la SQI au 575-577 boulevard Henri-Bourassa Est, soit au-dessus de l’entrée de la station du métro Henri-Bourassa

Comme nos lecteurs et lectrices pourront le constater sur le document que le JDV a ajouté en fin de texte, les deux offres étaient les suivantes:

  1. La première faite par TGTA/Loracon (qui, finalement, remportera la mise) ;
  2. La deuxième faite par le Groupe Montoni, celui-là même qui a procédé à la construction du Complexe médical du nord-de-l’Île, en 2018, dans Cartierville.

Si l’immeuble et le terrain de la rue Lajeunesse ont été vendus 6 M $, celui du boulevard Henri-Bourassa a été vendu un peu plus de 2 M$, à TGTA/Loracon, soit une offre globale de 8 335 000 $ de la part du promoteur TGTA/Loracon.

L’offre globale offerte par le Groupe Montoni était de 7 900 000 $.

Revente du 575-577

La construction des immeubles de condos de la rue Lajeunesse appelée le projet Henri-B se poursuit donc ces jours-ci.

Depuis la transaction de la vente de ces deux sites à TGTA/Loracom, celui de la rue Lajeunesse hébergeant les condos, le promoteur immobilier a vendu à son tour le 575-577 Henri-Bourassa Est, le 18 avril 2019, à Naveen Kolan, premier actionnaire majoritaire du Groupe Hermès.  Ces locaux situés sur Henri-Bourassa Est abritent depuis un moment l’antenne montréalaise du cégep de Gaspésie-Les-Îles, dont le JDV a déjà rapporté l’existence.

Toutefois, les propriétaires des condos de la rue Lajeunesse auront un accès direct à la station de métro Henri-Bourassa, à la suite d’une servitude obtenue par le promoteur immobilier le 15 avril 2019, avant la revente. Plusieurs servitudes sont d’ailleurs rattachées  à cette propriété, dont une pour l’AMT (Agence métropolitaine de  de transport), devenue depuis l’ARTM, pour la libre-circulation des usagers de la station de métro Henri-Bourassa.

(Source: Commission d’accès à l’information du Québec)

 



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Pierre Lachapelle
Pierre Lachapelle
3 Années

La vente complète des terrains qui servaient de terminus d’autobus rue Lajeunesse au Nord d’Henri-Bourassa demeure selon moi une erreur importante en ce qui concerne la mobilité et les opérations quotidiennes du transport en commun pour l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville et pour les mouvements entre cet arrondissement, Laval et la MRC des Moulins. D’une part qui peut prédire quels seront les besoins de transport par bus ou même tramway dans 20 ans, dans 30 ans dans Ahuntsic-Cartierville. Le terminus de bus Henri-Bourassa Sud exploité par la STM semble déjà être utilisé à sa pleine capacité. Il faut aussi noter que dès la fermeture du terminus de la STL aux opérations par bus provenant de Laval et de la MRC des Moulins, des arrêts de bus (terminus sur rue) sont apparus dans le périmètre du métro Henri-Bourassa. Certains de ces arrêts de bus se trouvent à obstruer les corridors réservés pour bus de la STM. Quand des exploitants veulent donner un bon service, l’usage d’un terminus hors-rue est un facteur de succès, de régularité et de qualité de service. Il est donc regrettable que la conseillère Émilie Thuillier, le Maire Pierre Gagnier, la députée provinciale et les sociétés de transport soient demeurés muets ou même inactifs au moment de cette vente de terrain. Qui peut ignorer la maxime: Gouverner c’est prévoir !

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