En février 2018, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) soulignait avoir subi de nombreux arrêts de service. La ligne la plus problématique, Deux-Montagnes, qui traverse l’arrondissement, était fréquemment retardée. Une partie de ce retard semblait dû à des incidents sous le viaduc Marcel-Laurin, alors que des camions, visiblement trop hauts, auraient heurté à plusieurs reprises la structure en béton. L’arrivée prochaine du REM sur la ligne des Deux-Montagnes soulevait donc certaines inquiétudes quant à la fiabilité du service: le problème allait-il perdurer?
Lorsque des camions frappent une structure, l’ARTM doit, avant de permettre un autre passage du train sur la voie au-dessus, s’assurer de l’intégrité de la structure. Une fois sur place, une inspection en règle est effectuée.
Lors des problèmes de 2018, toutefois, la vitesse de réalisation de cette inspection dépendait grandement de la circulation, ce qui résultait bien souvent par des retards importants pour le service ferroviaire. C’était l’un des problèmes de la ligne ferroviaire Deux-Montagnes.
Un viaduc trop bas?
En cause, la chaussée qui passe en dessous du viaduc Marcel-Laurin. Celle-ci avait été refaite à l’automne 2017 et était légèrement surélevée. Les camions qui passaient aisément en dessous -même s’ils étaient plus haut que la limite permise- heurtaient parfois la structure.
La Ville de Montréal, au fait des nombreux incidents sur la structure, avait fait les vérifications nécessaires. La hauteur entre la route et la structure avait été déclarée conforme aux indications de hauteur des panneaux de signalisation.
«En début d’année 2018, la Ville a procédé à un relevé d’arpentage qui confirme que la hauteur libre est la même qu’avant les travaux et que la hauteur indiquée sur les panneaux est conforme», affirme Marilyne Laroche-Corbeil, relationniste pour la Ville-centre.
Cela n’empêchait toutefois pas plusieurs camions «d’accrocher» le viaduc Marcel-Laurin. Lors du passage de votre média en mars 2018, de nombreux bris montraient clairement un frottement répété sur la structure.
Et pour le REM?
L’arrivée prochaine du REM sur cette ligne ferroviaire suscitait de nombreuses questions quant à l’intégrité de la structure.
C’est que le nouveau système qui sera implanté sur cette ligne aura une fréquence de passages de trains plus importante que le service précédent. Alors que les trains de banlieue passaient toutes les trente minutes, la fréquence de passage du REM sera de six à à 12 minutes, entre chacun des passages.
Si d’autres bris survenaient à la structure du viaduc, cela aurait comme conséquence de ralentir grandement le passage du REM et la pertinence de ce projet qui souhaite relier le village de Deux-Montagnes au centre-ville de Montréal en moins de trente minutes.
Lorsque journaldesvoisins.com s’était penché sur ce dossier au printemps 2018, la Ville de Montréal ainsi que l’ARTM avaient souligné leur impuissance dans ce dossier.
Selon la Ville-centre, les chauffeurs routiers doivent s’assurer, avant de passer sous la structure, que la hauteur de leur véhicule est conforme. Espérant atténuer le problème, la Ville avait installé de nombreux panneaux pour prévenir de la hauteur maximale autorisée des camions au viaduc Marcel-Laurin.
« Un panneau à affichage variable a été installé pendant une semaine afin d’attirer l’attention des camionneurs. De la signalisation avancée permanente a également été installée», précise la relationniste de la Ville-centre.
Réduction du planage
La Ville-centre souligne que le problème est maintenant résolu.
«Bien que la hauteur libre demeurait adéquate et conforme à la signalisation, la Ville a décidé de procéder à de nouveaux travaux de planage», a indique récemment Mme Laroche-Corbeil.
Les travaux effectués ont fait baisser la hauteur du planage de 60mm à 40mm. Une petite modification qui semble faire une grande différence puisque le problème semble maintenant réglé.
«Depuis que ces travaux ont été effectués, on ne rapporte aucune collision entre des poids lourds et le viaduc», selon Mme Laroche-Corbeil.
La Ville-centre rappelle toutefois qu’il est de la responsabilité des chauffeurs de s’assurer que la hauteur de leur véhicule est conforme avant de se diriger vers une structure en utilisant notamment l’application Cargo Mobile pour planifier leur trajet.
Tout porte à croire que le REM, qui entrera en fonction dès 2022, n’aura pas les mêmes problèmes que les trains de banlieue ont connus au-dessus du viaduc Marcel-Laurin.
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