Le batîment sur la rue Meilleur que souhaite utiliser l'Église du Christ de Montréal. (Photo : Mélanie Meloche-Holubowski)
Le bâtiment sur la rue Meilleur que souhaite utiliser l’Église du Christ de Montréal. (Photo : Mélanie Meloche-Holubowski)

Quelques mois après un référendum qui a force une communauté religieuse de quitter son local, voilà qu’une autre demande a été faite auprès de l’arrondissement pour autoriser, cette fois, la présence d’une église sur la rue Meilleur, et ce, à 1 km du lieu récemment refusé.

L’Église du Christ de Montréal souhaite utilise le deuxième étage du 9820 rue Meilleur à des fins de lieu de culte. Lors de la dernière réunion du conseil, l’arrondissement a fait part de la demande. Cette église, qui existe depuis 25 ans, loue depuis de nombreuses années des locaux de la Commission scolaire de Montréal, dont des locaux à la polyvalente Saint-Henri et à l’Académie Roberval.

L’église souhaitait trouver un pied-à-terre un peu plus permanent. « On voudrait offrir plus de services et on cherche à pouvoir s’enraciner dans une collectivité, sans déranger évidemment », dit Ghislain Normand, pasteur de l’église.

La superficie, le coût du local et la proximité des transports en commun ont été les principales raisons qui ont mené à la sélection de ce lieu dans Ahuntsic-Cartierville. La communauté a récemment signé un bail de trois ans pour occuper l’immeuble entre les rues Port-Royal Ouest et Sauvé Ouest. Les locaux sont présentement vacants; les membres de l’église n’ont pas commencé à les utiliser pour leurs activités religieuses et spirituelles. « L’arrondissement m’a dit qu’il y avait des procédures d’exceptions qu’on pouvait entamer pour faire reconnaître un zonage approprié pour nos activités », ajoute M. Normand.

Favorable à la demande

La Direction du développement du territoire s’est dite favorable à la demande. Le comité consultatif d’urbanisme d’Ahuntsic-Cartierville considère que l’immeuble est situé dans un quartier industriel et « ne devrait pas générer de nuisances quelconques sur le milieu. » « Il n’y a pas de résidence à proximité et à l’arrière, c’est le poste d’Hydro-Québec », précise M. Normand.

Pas plus de 125 personnes seraient autorisées à fréquenter les lieux et les heures d’ouverture seraient principalement en soirée et pendant les week-ends. « Ces plages horaires n’entreraient pas en conflit avec les heures des usages industriels ou commerciaux lourds présents dans le quartier et par le fait même le stationnement sur rue devrait être facile », précise l’arrondissement.

Il n’y a pas encore eu d’échos quant à la possibilité d’une contestation citoyenne, comme ce fut le cas pour une mosquée sur la rue Legendre. Toutefois, M. Normand affirme que l’église est prête à toute éventualité.« Si les gens décident de réagir, ça leur revient. C’est la vie démocratique. Je comprends ce que ça veut dire de vivre ensemble. On doit se plier aux formalités entourant la reconnaissance légale (du local). »

Si jamais le changement de zonage n’est pas accepté ou est contesté par les citoyens du quartier, le bail de l’église comprend une clause qui leur permettrait de renoncer aux locaux.

Nouveau local pour la mosquée sur Legendre

Par ailleurs, depuis le résultat du référendum du 5 juin dernier, le centre communautaire et mosquée de la rue Legendre a quitté son précédent local et est maintenant situé à l’intersection des rues Legendre et Saint-Laurent.

« On n’a pas quitté le quartier et le nouveau local est conforme, sans aucun ajustement au niveau du zonage », explique Hasna Laazari, porte-parole du centre. « Au bout de la ligne, le changement du local nous a été plus bénéfique puisque les lieux sont maintenant plus grands et la localité est visiblement mieux située, donnant ainsi accès même aux gens qui ne résident pas dans le quartier, mais qui  se déplacent souvent via la rue Saint-Laurent, une rue bien passante et achalandée. »

Si la décision prise par référendum a été difficile à accepter, les membres du centre qui habitent le quartier n’ont pas l’intention de s’opposer, pour leur part, à ce nouveau lieu de culte.« On a été victimes (du référendum) et on n’en fera pas d’autres », dit Hassna Laazari. « Je ne pense pas que la majorité de la communauté s’opposera. Nous ne contredirons pas nos principes, nous croyons à la liberté et à la démocratie et j’ose croire que les différentes composantes de la société doivent cohabiter en paix et en fraternité. »

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