Le Fuligule à collier. (Photo: Jean Poitras, JDV)
On peut observer le Fuligule à collier sur les cours d’eau entourant l’archipel montréalais au moment des migrations du printemps et de l’automne. (Photo : Jean Poitras, JDV)

On vous présente le Fuligule à collier, un canard plus petit que le Colvert qu’on peut observer sur la rivière des Prairies.

Cet oiseau est un canard plongeur de taille moyenne que l’on peut observer sur des étendues d’eau libres. Le collier qui lui donne son nom n’est pas sa caractéristique la plus apparente. On l’appelait Morillon à collier avant le changement de nomenclature des années 1980. En Europe, il est parfois connu sous le vocable de Fuligule à bec cerclé.

Le Fuligule à collier (Ring-necked Duck ou Aythya collaris) mesure environ 43 cm de long et est donc plus petit que le Canard colvert. Le mâle a une tête très foncée, qui peut apparaître violacée sous un certain éclairage. La nuque droite donne une forme pointée à cette tête. 

La caractéristique la plus marquante est la coloration du bec; la bande noire à l’extrémité est suivie d’une large bande blanche, d’une zone grise et, à la base, d’une autre bande blanche qui en fait le tour. L’œil est brun orangé. À la base du cou, une discrète bande marron lui donne son nom; elle est surtout visible lorsqu’il étire le cou. Le dos et la poitrine sont noirs. Les flancs gris sont séparés de la poitrine par une bande blanche. Le bout des ailes et la queue sont noirs.

Chez la femelle, l’extrémité du bec est également noire, mais la bande blanche est moins prononcée pour être presque absente en plumage d’automne. Sa tête est d’un gris brun plus foncé sur le dessus et plus pâle sur les joues. L’œil noir est entouré d’un cercle blanc, qui est parfois prolongé par une ligne pâle vers l’arrière. Son dos est brun foncé et ses flancs sont brun plus pâle avec des dégradés en écailles.

Comportement, habitat

Le Fuligule à collier préfère les étendues d’eau libre assez larges. (Photo : Jean Poitras, JDV)

Le Fuligule à collier a les pattes positionnées loin vers l’arrière, ce qui le rend malhabile sur le sol et le force à courir sur l’eau avant de s’envoler. C’est donc pour cela qu’il préfère les étendues d’eau libre assez larges pour cette manœuvre, bien qu’il ait plus de facilité que les autres fuligules pour s’envoler sur une courte distance.

Ce canard fréquente les lacs, grands étangs et autres surfaces d’eau peu profondes, souvent entourées de végétation aquatique. Il aime les forêts conifériennes ou mixtes. Peu agressif, il tolère facilement la relative proximité d’autres couples.

Il serait généralement silencieux sauf en période nuptiale. Le mâle émet un sifflement et la femelle un « couac-couac » rauque et répété sur une longue séquence.

Nidification

Le Fuligule à collier fréquente les lacs, grands étangs et autres surfaces d’eau peu profondes, souvent entourées de végétation aquatique. (Photo : Jean Poitras, JDV)

Le Fuligule à collier niche soit dans les herbages bordant le plan d’eau ou sur une touffe végétale émergente. Le nid, dont l’emplacement est souvent choisi par la femelle, est une simple dépression que celle-ci viendra garnir d’herbage et de duvet arraché de sa poitrine.

Elle pond généralement neuf œufs, à une fréquence d’un par jour. La couvaison, qui débute à la ponte du dernier œuf, dure en moyenne 26 jours et les poussins quittent le nid moins de 24 heures après l’éclosion.

La femelle s’occupe seule des canetons, les mâles ayant alors quitté le site pour se regrouper et entreprendre leur mue d’été. Contrairement aux autres espèces de fuligules, si un danger se présente, la femelle préfère cacher sa progéniture dans les herbages plutôt que de les amener au large comme font les autres.

Au bout d’une cinquantaine de jours, les jeunes sont prêts à prendre leur envol. La femelle les quitte alors pour aller muer à son tour.

L’alimentation de ce canard est variée : petits crustacés, mollusques, insectes, graines et herbages aquatiques.

Territoire, migration

Cette espèce niche de la limite nord du couvert forestier jusqu’à la frontière américaine, en débordant toutefois dans certains états limitrophes. Cette bande de territoire s’étend d’est en ouest, de Terre-Neuve jusqu’à l’Alaska. Les seules parties du territoire canadien qui ne sont pas couvertes sont constituées par la région des grandes plaines en Saskatchewan et en Alberta, le sommet des Rocheuses et une partie de la côte du Pacifique en Colombie-Britannique. 

Au Québec, seule la plaine du Saint-Laurent ne convient pas au Fuligule à collier à cause de l’absence de couvert forestier. Il y a par contre quelques exceptions, certaines preuves de nidification ayant été observées lors de la cueillette de données pour l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional.

Aux environs de Montréal et dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, on peut l’observer sur les cours d’eau entourant l’archipel montréalais au moment des migrations du printemps et de l’automne. La rivière des Prairies a été le site de plusieurs observations ces dernières années.

Le Fuligule à collier arrive dans nos latitudes en avril et nous quitte à la fin d’octobre ou en novembre.

La dernière édition de l’Atlas classe cet oiseau comme un nicheur migrateur commun, dont l’aire serait possiblement en extension et la population en croissance. 

D’autres chroniques de Jean Poitras:

La Chouette rayée

La Paruline à calotte noire

La Paruline à tête cendrée



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