Depuis 52 semaines, le Collectif d’achat Youville donne accès aux familles d’Ahuntsic-Cartierville à des paniers de fruits et légumes à des prix plus que raisonnables.
De nombreux fidèles sont au rendez-vous chaque vendredi pour venir chercher les paniers à l’Espace des Possibles. Depuis le démarrage de l’opération, 144 personnes ont commandé, parmi lesquelles 107 ont utilisé le service plus de trois fois. Le Collectif touche au moins 360 personnes chaque semaine. «Nous avons dépassé les 31 000 $ d’achats et fait 1306 achats», raconte Luis Gini le coordonnateur du projet.
Les débuts
Un projet temporaire géré par Céline de Solon est à l’origine du Collectif. L’idée première était d’aller chez le grossiste en fruits et légumes et de faire profiter les voisins des bas prix en distribuant les achats dans des paniers. Luis a repris le projet lorsque Céline est repartie en Europe et il a fait en sorte de mettre son expertise à profit en mettant sur pied une logistique grandement nécessaire au bon fonctionnement.
«Le plus gros du travail est de calculer le coût de chaque panier», nous dit Luis. «On a commencé tranquillement et de semaine en semaine, chaque bénévole prend des responsabilités pour des minitâches et ça fonctionne. Maintenant, les gens viennent nous voir et demandent ce qu’ils peuvent faire pour aider.»
La clientèle
Les gens arrivent de partout pour chercher leurs légumes. «On vient chercher des légumes, mais pas seulement. Beaucoup de rencontres se font; on apprend à connaître nos voisins avec qui, autrement, on n’aurait pas de contact. Ce sont de belles découvertes. Par exemple, un jeune homme qui vient et qui est le fils de la dame qui fait des réparations tout près d’ici. Tout le monde la connaît, elle, mais pas lui.»
Des liens se tissent entre les mamans, leurs bébés qui viennent de secteurs du quartier différents et qui s’entraident. Daniel vient chercher son panier pour compléter son épicerie avec des produits de qualité et à tarifs avantageux.
Les bénévoles
Henri-Charles Baudot est arrivé dans le projet plus tard, au printemps, au début, il ne faisait qu’acheter. «Tranquillement, je restais de plus en plus longtemps. Après, j’ai donné du temps et j’apprends à connaître le voisinage en venant aider presque tous les vendredis. C’est une expérience enrichissante que de rencontrer tous ces gens venus de partout dans le quartier, mais aussi de différents pays.»
Plusieurs bénévoles sont permanents, comme Lise, qui a revu son neveu Simon grâce au Collectif. Les liens d’amitié ne se tissent pas seulement le vendredi. Des échanges de toutes sortes se produisent : des recettes ou des services proposés. Henri-Charles a connu Anna qui, avec sa carte de Costco, lui a permis d’aller chercher la farine pour le Collectif. La voiture de Henri-Charles sera disponible pour celle-ci, si elle en a besoin un jour.
Luis et Henri-Charles affirment que ces rencontres et ces liens tissés constituent «leur paye».
«Les gens se sentent dans un safe place, un endroit sécuritaire et se permettent d’être eux-mêmes et de se confier sans être jugés. On y amène nos parents, nos enfants, nos amis pour partager avec eux cette atmosphère chaleureuse et conviviale. On découvre l’histoire de chacun et c’est rempli de belles surprises.»
Lise Thibaudeau confie qu’elle vient presque tous les vendredis. «Je viens depuis le mois d’août. La première fois que je suis venue, j’ai aimé l’atmosphère et la dynamique du groupe. Tout le monde est content d’être ici et a le goût de participer. C’est tellement de bons prix! Une fois, j’ai calculé dans une grande [surface] le prix de ce que j’avais acheté et ça montait au double de ce que j’avais payé ici. J’aime m’impliquer pour la cause et, en plus, j’ai connu des gens et j’ai fait des rencontres intéressantes.»
Julie Drolet affirme, quant à elle, que, lorsqu’elle a déménagé, elle cherchait d’abord un panier bio, mais n’ayant pas réussi à trouver ce qu’elle voulait, elle est tombée sur la page Facebook du Collectif. «Luis est quelqu’un de très rassembleur et l’offre est intéressante. J’ai commencé à venir toutes les semaines et, tant qu’à y être, j’ai décidé de faire du bénévolat. Ça m’a permis de me sentir chez moi dans le quartier. C’est vrai que les légumes ne sont pas chers, mais Luis a été capable de créer un lieu communautaire, de rassembler les gens. Mes enfants adorent venir aider.»
Les projets
Luis et Henri ont un projet de cuisine collective collaborative pour réduire encore davantage les coûts. Ils veulent trouver une cuisine dans laquelle ils pourraient utiliser des produits bientôt périmés pour offrir à leurs clients des conserves à bon prix. Il y a aussi un projet d’offrir du vrac très bientôt.
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