
La Société de développement commercial (SDC) District central est tel un navire amiral quand il s’agit de parler de développement économique à Ahuntsic-Cartierville.
District central regroupe près de 2200 commerçants et gens d’affaires. Ils activent sur 2 322 576 mètres2(25 000 000 de pieds2 ) dans le quadrilatère formé par le boulevard Saint-Laurent, la rue Sauvé et les autoroutes 15 et 40, quatrième pôle d’emplois de l’ile de Montréal et troisième SDC en importance parmi les 23 fondées à ce jour dans la métropole.
À sa naissance en 2016, il était difficile de prévoir la transformation de cette SDC. Elle faisait face au rejet par un nombre important d’opérateurs économiques qui devaient la composer. Ils refusaient de payer la cotisation annuelle obligatoire jugée dispendieuse, avant de demander carrément la dissolution de l’organisation.
C’est après des négociations difficiles qu’elle a finalement vu le jour, en réduisant notamment le niveau de cotisation des petits artisans.
Aujourd’hui, l’organisme gère non seulement un territoire commercial qui suscite l’intérêt voire l’enthousiasme et développe une vision qui fait sortir ce secteur de sa torpeur.
« Nous mettons tout en œuvre pour créer un milieu bénéfique à tout le monde, un environnement d’affaires propice aux entrepreneurs, un lieu de vie agréable pour les travailleurs qui sont aussi partie prenante. Une fois que le client est arrivé ici, il faut que la promesse soit livrée, car les attentes sont nombreuses. Il faut des espaces pour se reposer, pour aller manger dehors, pour se divertir, de la signalisation et créer de l’activité commerciale », signale Geneviève Dufour, directrice générale adjointe de la SDC District Central.
La SDC couvre notamment le secteur Chabanel appelé durant longtemps « le bout de la guenille » avant de devenir le « quartier de la mode ». Ce secteur revient de loin.
Au début des années 1980, Chabanel employait 30 % des travailleurs du domaine textile à Montréal. À la fin des années 1990, le quartier n’est plus que l’ombre de ce qu’il était. L’essor des marchés mondiaux du textile, particulièrement asiatiques, a entrainé l’émergence d’une nouvelle concurrence, qui a contribué à la décrépitude du quartier.
Des millions de mètres carrés ont été désertés. Le soir, le quartier fait peur tant il est désert.
Résurrection
Pourtant ce qui semblait un handicap a pu devenir un atout.
« District Central demeure encore l’un des rares quartiers industriels à Montréal dont les loyers sont encore abordables », relève Mme Dufour.
La relance du quartier, sans ignorer l’histoire, se fonde sur des idées et des ambitions innovantes, notamment le commerce industriel.
« Le commerçant industriel vend directement au consommateur. Ce peut être soit en ligne, soit par un réseau de distribution ou, par exemple, directement dans les ateliers-magasins. Ce modèle d’affaires est valable pour les grossistes, les fabricants, les distributeurs et d’autres qui pourraient amener leur modèle d’affaires à évoluer pour s’inscrire dans cette tendance-là », observe Mme Dufour.
La SDC cherche aussi de nouvelles tendances et de nouvelles approches en affaires.
« Nous voulons devenir un territoire de référence et d’affaires pour le circuit court. Le territoire compte 218 entreprises de cette nature, entre autres, dans le secteur Sauvé. Nous travaillons plus intensément sur le concept de commerce industriel depuis 2022 », promet Mme Dufour.
- Superficie du territoire : 3 km2
- Cinq secteurs géographiques : Chabanel, Marché central, Sauvé, Saint-Laurent, Acadie
- Cadre bâti (espaces commerciaux non-résidentiels) : 25 millions de pieds carrés avec un taux d’occupation de 86 % et une diminution de superficie vacante depuis 2017 de 22 %.
- Nombre d’entreprises : 2170
- En design : 802
- En textile (mode) : 676
- Manufacture urbaine : 455
- Technologie : 177
- Commerces : 438
- Restaurants : 96
(Source : District Central)
Cet article est paru dans la version papier du JDV hiver 2025.
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