Hélène Veilleux,directrice générale de la Société de développement commercial (SDC) District Central (Photo: SDC)

À la Société de développement commercial (SDC) District Central, association à but non lucratif qui vise le développement économique et la mise en valeur du district Central et notamment le secteur Chabanel, les efforts sont faits pour qu’entrepreneurs, commerçants et propriétaires d’immeubles travaillent ensemble. Entretien avec Hélène Veilleux, directrice générale de la SDC.

  • Quelles sont les orientations économiques qui prévalent au district Central?

Parmi les orientations stratégiques de la SDC District Central figure le concept de « coopétition » [contraction de coopération et de compétition]. Il s’agit de cocréer avec les entreprises, les commerçants et les propriétaires immobiliers le meilleur moyen de rendre attrayant notre secteur, de trouver un chemin ensemble. Par exemple, nous faisons en sorte que le territoire intéresse autant les locataires que les entrepreneurs. Évidemment, l’entrepreneur reste libre de son choix, il fait affaire avec le propriétaire immobilier qu’il veut. La « coopétition », c’est d’abord et avant tout une union, puis une concurrence saine.

  • Vos orientations s’inscrivent-elles dans le document Vision et Plan de développement économique de l’Arrondissement Ahuntsic-Cartierville 2023 – 2027 et dans Montréal 2030 Plan stratégique?

Nous avons exactement les mêmes objectifs que la Ville et l’Arrondissement : rendre le territoire plus intéressant. Ensuite, nous nous interrogeons pour savoir comment contribuer aux orientations fixées en répondant à de véritables besoins exprimés par les entrepreneurs sur le terrain. Par exemple, ici et c’est notre marque territoriale, notre spécificité nous privilégions le circuit court ou ce qu’on appelle aussi le commerce industriel. En réalité, nous nous appuyons sur l’historique industriel et de fabrication du quartier Chabanel et du territoire. 218 entreprises font du commerce industriel. Les entreprises fabriquent et vendent leurs produits localement, soit directement aux consommateurs, soit dans des réseaux. C’est un héritage territorial. Historiquement, le consommateur venait le samedi faire directement ses achats en entrepôt. Avec le commerce industriel, nous recyclons et nous réinventons notre histoire industrielle! À titre d’exemple, Matelas Sélection est un exemple concret de développement dans le commerce industriel.

  • Quels sont les enjeux les plus prégnants en matière de développement économique? 

De nos consultations effectuées au sein de nos comités de travail, il ressort que l’enjeu de la main-d’œuvre reste important. Les entreprises expriment aussi leurs besoins en termes d’aménagement du territoire, notamment d’espaces verts, et de mobilité pour rendre le territoire plus attrayant. La question du transport est très complexe dans un secteur industriel. Nous écoutons la communauté, nous relevons les préoccupations et les freins et nous essayons de répondre afin de régler ces enjeux-là.

  • Comment est composé le tissu économique du district Central?

25 000 salariés travaillent ici. Ce qui constitue le quatrième pôle d’emplois à Montréal, et le secteur possède un potentiel de développement portant ce chiffre à 40 000, car il existe de nombreux espaces vides. Ce qui nécessite, parfois, une transformation des modèles d’affaires. Pour ce faire, il faut créer un sentiment de sécurité et de la confiance pour rassurer les investisseurs. C’est essentiel!

  • Quels sont les pôles d’affaires?

Il existe trois pôles d’affaires. Sur les 2170 entreprises présentes sur le territoire, plus de 802 sont dans le design, dont la moitié œuvrent dans le textile. Encore aujourd’hui, 676 sont dans le textile dans le district Central. En matière de tendance, alors qu’en 2018, il existait 464 515 m2 (5 000 000 de pieds2) d’espaces vacants, en 2024, on n’en recense plus que 353 031 m2 (3,800 000 pi2). La diminution provient du retour de l’industrie textile. Des entrepreneurs qui avaient quitté Montréal pour créer des usines en région reviennent plus près des bassins de main-d’œuvre. Ici, nous avons les infrastructures, les transports, les bâtiments. Le cadre bâti est de qualité pour l’industrie du textile. Ensuite, le deuxième pôle d’affaires est la manufacture urbaine. Elle englobe les grossistes, l’agriculture urbaine, l’impression 3D; bref, la fabrication et la production de biens. Ce qui représente environ 450 entreprises. Enfin, le troisième pôle rassemble près de 464515 m2177 entreprises dans les technologies. Par ailleurs, le territoire compte 438 commerces et 96 restaurants. En résumé, le circuit court et le commerce industriel constituent des signes distinctifs indéniables du district Central par rapport aux autres quartiers de Montréal.

Propos recueillis par Nora Azouz.

Cet article est paru dans la version papier du JDV hiver 2025



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