Arthur, Mgrdich, Alik, Taline, Patil et Sylvie. Ce sont les six braves étudiant(e)s de l’École arménienne Sourp Hagop dans Cartierville qui se sont porté(e)s volontaires au Défi têtes rasées 2017. Chacun d’eux, chacune d’elles a une motivation bien particulière qui l’a mené à participer à cet événement. Ils ont mérité les applaudissements nourris et l’admiration de leurs camarades, des parents d’élèves et de tout le personnel de l’école qui a organisé cet événement en collaboration avec le Fonds «La cloche» de la Fondation du cancer des Cèdres du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Journaldesvoisins.com est allé à la rencontre de ce beau monde en pleine effervescence solidaire…
29 novembre, après-midi. L’émotion était palpable dans l’amphithéâtre de l’École arménienne Sourp Hagop, bondé d’élèves, responsables, enseignants et parents venus assister au Défi têtes rasées mettant en vedette quatre filles et deux garçons dans la fleur de l’âge qui ont décidé de se porter volontaires pour offrir leurs cheveux en guise de dons aux enfants atteints du cancer.
« Ces enfants qui endurent les pénibles traitements contre la maladie alors qu’il devaient être sur le banc de l’école comme nous », pour reprendre les termes de Arthur, 17 ans, 5e secondaire.
Pour ce jeune syrien d’origine arménienne, arrivé à Montréal il y moins de deux ans, depuis le Liban où il avait émigré en compagnie de sa famille, pour se soustraire aux drames de la guerre, sa participation au défi porte un message :
« Au lieu de financer l’armement et les guerres, il faut investir dans la recherche scientifique comme celle qui vise à trouver des remèdes à la maladie du cancer et à faire en sorte qu’il n’y ait plus d’enfants qui soient privés de l’école que ce soit par la maladie ou…par la guerre ! »
Son camarade, Mgrdich, 17 ans, 5e secondaire, abonde dans le même sens.
« Le fait d’avoir vécu la guerre a amplifié en moi le sens du devoir d’apporter aide et soutien à ceux qui sont dans le besoin. Je suis tellement heureux que le Défi me donne la précieuse opportunité de mettre en pratique cette conscience. Et j’en suis ravi », dit-il, en promettant de se prêter encore une fois à l’exercice l’année prochaine.
Pour un sourire !
« Ma décision de participer au Défi a été prise le jour où j’ai visionné une vidéo montrant une fille se coupant les cheveux et les offrant à une patiente du cancer. Le sourire qui s’est alors dessiné sur sa figure m’a tellement touché. Il habite, depuis, mon imagination », raconte, avec une profonde émotion, Taline, 16 ans, 4e secondaire, comment est né en elle le désir de contribuer à la cause.
Alik, 15 ans, secondaire 4, souligne, quant à elle, le rôle qu’ont joué ses souvenirs d’enfance.
« Dans ma famille, quand j’étais petite, je me souviens que cette maladie revenait souvent dans les discussions. Maintenant, j’ai cette opportunité de faire quelque chose pour exprimer ma solidarité avec les patients du cancer », dit-elle, mentionnant que des membres de sa famille sont décédés à cause de cette maladie. « C’est, également, à leur mémoire que je fais ce geste. »
Ces témoignages en disent long sur l’intérêt de pareils événement socio-caritatifs dans l’éveil de la conscience citoyenne-solidaire, comme nous l’avons constaté chez les plus jeunes, du primaire, de cette adorable groupe de volontaires qui annonce un Québec de plus en plus divers, solidaire et inclusif et….encore plus beau.
Écoutons Sylvie, 11 ans, dans sa pureté originale, avec une voix qui se cherche, mais avec beaucoup d’enthousiasme :
« Je suis heureuse de faire ça… parce que j’aime aider les gens qui ont cette maladie….et puis, c’est une très bonne expérience pour moi ! »
Ou encore, Patil, 10 ans, qui, portée par le sentiment de peine qu’elle ressent, à la vue d’un enfant perdant ses cheveux du fait du traitement par chimiothérapie :
« J’ai hâte de voir le sourire qui se dessinera sur les visages des enfants quand ils recevront ces dons. »
L’esprit solidaire est payant !
Cette troisième participation de l’École arménienne Sourp Hagop au Défi têtes rasées, qui se tient à travers le Quebec tout au long de l’année depuis 2001, a permis également de mettre à contribution les jeunes volontaires en compagnie de plusieurs autres étudiants dans la collecte de fonds pour la cause, via la vente de plusieurs centaines de T-shirt.
Ils ont amassé plus de 2000 $. Aussi, les élèves de l’école contribuent à la trousse du réconfort offerte par le Fonds «La cloche» et qui contient une douillette couverture en molleton avec un compartiment pour y glisser les pieds afin de les garder bien au chaud durant le traitement, une bouteille d’eau réutilisable, un bloc-notes, un stylo et des bonbons à la menthe pour apaiser la gorge et éliminer le goût métallique que certains patients ressentent durant le traitement et un magazine.
« Nos élèves participent à cette trousse de réconfort par des centaines de cartes portant souhaits de prompt rétablissement. Ils font ainsi part de leurs sentiments de compassion à l’égard des patients souffrant du cancer par des mots pleins de tendresse et de beaux dessins », indique la directrice de l’école, Lena Kadian.
Elle évoque les bienfaits pédagogiques de cette activité dans l’éducation à la citoyenneté positive.
« Le Défi têtes rasées, comme les autres activités socio-caritatives auxquels participe l’école, telle que la collecte de dons en cette période de Noël pour la Fondation Corbeille, permet à nos étudiants de prendre conscience de l’importance des valeurs de la solidarité dans la vie sociale », dit-elle.
Mme Kadian se réjouit de voir, par exemple, les deux jeunes Syriens arrivés à Montréal il y a moins de deux ans, faire preuve d’une aussi bonne volonté de s’intégrer à la société d’accueil et de redonner à la communauté en reconnaissance de la solidarité et du bon accueil dont ils ont bénéficié, comme plusieurs autres étudiants qui ont eu la chance de partir loin du drame syrien.
À noter que l’École arménienne Sourp Hagop a reçu depuis trois ans une centaine de jeunes syriens dont 18 sont actuellement en classes d’accueil au primaire. Journaldesvoisins.com a d’ailleurs déjà relaté leur présence à l’École arménienne Sourp Hagop, par le passé, dans deux articles, dont un dans son magazine papier, et un autre ici.
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