C’est avec tristesse que nous apprenons que le réseau d’information Pamplemousse qui offrait de l’information hyperlocale de qualité dans trois quartiers de Montréal (Mercier-Est, Plateau et Rosemont-Petite-Patrie) a déclaré forfait à l’aube de ses cinq ans d’existence, le 22 février. La même journée, les magazines L’actualité et Coup de pouce faisaient également quelques mises à pied. Et ces histoires de fermeture et de mises à pied sont quasi quotidiennes depuis quelque temps dans l’industrie des médias.

Savez-vous ce qui risque d’arriver, chers lecteurs, si les journaux ferment?

Vous recevrez alors beaucoup plus d’informations directement des relationnistes.  De façon générale, les relationnistes d’une entreprise ou d’un individu veulent faire bien paraître leur employeur.  C’est de bonne guerre; c’est leur métier.

Or, les relationnistes sont déjà beaucoup plus nombreux que les journalistes.

N’oubliez pas que les bons journalistes vous présentent les deux côtés de la médaille, ce qui est nécessaire dans une société libre et démocratique.  Sur les réseaux sociaux, les gens s’abonnent à des «groupes d’intérêts» qui les concernent. Au sein de ces groupes, les membres partagent généralement les mêmes opinions sans tenter de se mettre dans la peau de ceux qui ont une opinion contraire. Ces situations polarisent malheureusement de plus en plus la société.

Les médias écrits papier nationaux et régionaux tirent le diable par la queue.

Pamplemousse était «innovant»

On exhorte les médias à se convertir au numérique avec un nouveau modèle d’affaires «innovant».  C’est ce que journaldesvoisins.com tente de faire.  C’est ce que le défunt réseau Pamplemousse faisait, pourtant.

Pour l’instant, les seuls qui profitent de cette conversion au numérique sont les médias sociaux comme Facebook.  À titre d’exemple, Facebook reçoit de l’argent des commerçants qui y placent leurs annonces (plutôt que sur le site de journaldesvoisins.com).

Main-d’oeuvre gratuite

Facebook utilise ensuite ses abonnés comme main-d’oeuvre gratuite en les encourageant à partager l’information à leur réseau d’amis alors que cette information a pourtant été conçue par les journalistes qui sont les «créateurs de contenu» pour employer une expression à la mode…

Nous payons nos journalistes. Mais nous ne recevons pas ou peu d’argent par le biais des publicités pour les payer, car c’est Facebook qui ramasse les publicités et qui encaisse les revenus.

Pour ajouter l’injure à l’insulte, lorsqu’un de nos articles est partagé sur Facebook, ce réseau social mentionne à ses lecteurs et annonceurs des chiffres gonflés jusqu’à 10 fois le nombre réel de personnes qui ont vraiment lu nos articles.  Difficile de convaincre les annonceurs de venir annoncer dans notre média lorsque Facebook leur fait miroiter de tels chiffres.

Quelles autres options s’offrent aux médias comme le nôtre pour pouvoir rémunérer nos collaborateurs?

L’une de ces options consiste à facturer nos lecteurs et lectrices avec des abonnements payants.  Cependant, comme les citoyens sont habitués à obtenir de l’information «gratuitement», cette option est difficile à faire appliquer pour un petit média comme le nôtre qui a peu de ressources.

Heureusement nous avons des lecteurs qui nous encouragent chaque année en devenant membre, mais ils sont cependant trop peu nombreux pour que l’on puisse faire vivre notre média uniquement avec ces montants.

Les médias ne demandent pas la charité…

Une autre option consiste à recevoir de l’aide gouvernementale par le truchement d’achat de publicités. Si journaldesvoisins.com réussissait à avoir seulement une juste part des publicités gouvernementales qui sont données à des multinationales étrangères, nous serions capable de survivre.

Cependant, vous pouvez constater par vous mêmes, sur notre site,  l’absence de publicités des divers ministères gouvernementaux fédéraux et de la Ville-centre (comme pour le 375e l’an dernier).  Nous en recevons occasionnellement des ministères québécois, et quelques unes de l’arrondissement, mais jamais celles des avis publics, et ce n’est pas faute d’avoir essayé.

Journaldesvoisins.com étant un journal communautaire, notre média est subventionné en partie par le Ministère de la Culture et des Communications du Québec, ce que nous apprécions à sa juste valeur.

S’il n’est pas possible pour nous d’obtenir de la publicité du gouvernement fédéral, alors une compensation financière pourrait aider comme c’est le cas dans de nombreux pays.

Nous espérons que le prochain budget fédéral proposera une aide à ce chapitre.

À moins de trouver un mécène qui nous donnerait un grand coup de pouce, nous allons devoir aussi continuer de compter sur le soutien des commerçants d’Ahuntsic-Cartierville pour qu’ils utilisent nos pages pour annoncer leurs commerces et entreprises.

C’est difficile de se battre contre des multinationales pour l’obtention de revenus publicitaires.

Journaldesvoisins.com va cependant poursuivre ses efforts afin de vous fournir de l’information de qualité.

Pour terminer, nous vous invitons à lire la lettre d’adieu du réseau Pamplemousse.

Et nous espérons ne pas avoir à en écrire une au cours des prochains mois.

 

 

 

 



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