Ahuntsic-Cartierville sera l’hôte d’un projet pilote qui sera annoncé par Projet Montréal au cours des prochains jours. Ce projet de mobilité durable, mettant à contribution automobilistes, cyclistes et piétons, risque de faire beaucoup jaser.
Projet Montréal s’inspire des projets de mobilité durable de grandes villes telles que Bogota en Colombie, qui interdisent les véhicules dans la ville certains jours selon leur numéro de plaque d’immatriculation, dans le but notamment de réduire les émissions de CO2 et de rendre plus fluide la circulation en ville.
Ainsi, à Ahuntsic-Cartierville, chaque premier jour du mois, les camions et les voitures plus imposantes seront interdits de circulation. Les automobilistes qui conduisent de petites voitures ou des voitures intermédiaires vont pouvoir s’engager dans les pistes cyclables tandis que les cyclistes seront obligés d’utiliser les rues artérielles au complet, de telle sorte que chaque groupe soit sensibilisé à la réalité de l’autre.
Un projet enthousiasmant pour certains…
Frédéric Bataille, porte-parole d’Ahuncycle, accueille cette initiative avec enthousiasme.
« C’est important de se mettre à la place des autres utilisateurs de la route, les automobilistes et les camionneurs vont voir qu’il n’y a pas beaucoup de pistes cyclables! »
Il félicite donc l’arrondissement pour une telle initiative à l’avant-garde de la mobilité durable.
Le porte-parole d’Ahuncycle nous rappelle des données de la Société d’assurance automobile du Québec selon lesquelles à Montréal, alors qu’ils représentent 3 % des véhicules sur la route, les camions causent 38 % des décès de cyclistes et 32 % de ceux des piétons. C’est donc une très bonne idée pour lui de les interdire certains jours.
… ridicule pour d’autres
Diane Maloin, utilisatrice de la voiture et résidante d’Ahuntsic-Cartierville, n’est quant à elle pas du tout d’accord avec cette initiative, qu’elle va même jusqu’à qualifier de « ridicule ».
« Souvent, Projet Montréal veut faire trop compliqué pour rien, juge-t-elle. Ils vont penser aux besoins du même petit groupe d’individus, les cyclistes, dans les moindres détails, alors qu’ils vont laisser les grandes lignes pour les autres groupes. »
Mme Maloin croit qu’il faudrait plutôt investir dans la sensibilisation des camionneurs, et de la population en général, aux codes de la route. Elle ajoute qu’il faudrait que les panneaux et les lignes sur les rues soient plus claires.
Et pour les piétons…
Le projet pilote pense également aux piétons. L’arrondissement leur fournira des vestes jaune fluo (ou des brassards jaune fluo, selon la saison) et en les voyant, petits véhicules et vélos devront leur laisser systématiquement la priorité, que ce soit dans les rues ou sur les pistes cyclables.
Diane Maloin s’insurge également contre cet aspect du projet :
« Qu’est-ce qui arrive si on oublie nos dossards? Les automobilistes pourront nous foncer dessus? »
Mme Maloin n’est pas la seule à douter du projet. Il y a plusieurs autres sceptiques. Tous ceux et celles qui s’opposent à ce nouveau projet pilote pourront toujours… laver leur linge sale « en famille » dans l’arrondissement, dans la rivière des Prairies qui borde notre territoire, avec les poissons, bien sûr! Poisson d’avril!
Restez informé
en vous abonnant à notre infolettre
Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.
Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.
Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.