Le printemps est là, mais la rivière aussi. Compte tenu de la fonte des neiges rapide récemment, du temps doux annoncé demain, de la pluie qui est prévue pour les prochains jours, il y a tout lieu de croire que la crue printanière des eaux de la rivière des Prairies augmentera les risques d’inondation au cours des prochains jours.
Les résidants de Cartierville se souviennent, de manière douloureuse, des inondations de 2017 qui ont forcé l’évacuation de 58 résidences dans l’arrondissement. Le scénario de 2017 est-il à prévoir à nouveau? Que compte faire la Ville pour aider les citoyens ?
Déjà, l’arrondissement a installé un barrage à l’extrémité de la rue Notre-Dame-des-Anges, car à cette hauteur la rivière des Prairies est légèrement sortie de son lit. La Ville est maintenant passée en mode «intervention», a déclaré le chef du Service d’incendie de Montréal, Bruno Lachance, en conférence de presse à l’Hôtel de ville, ce jeudi.
La rivière des Prairies commence à déborder déjà dans Cartierville; la Ville-centre est passée du mode «surveillance» en mode «intervention», avec plus d’effectifs sur le terrain. La Ville-Centre se dit mieux préparée qu’en 2017.
Gabrielle Fontaine-Giroux, relationniste au Service de l’expérience citoyenne et des communications de la Ville de Montréal, nous informe que la ville surveillait continuellement le niveau des eaux via ses stations télémétriques depuis plusieurs jours.
À l’heure actuelle, le niveau mesuré de la rivière des Prairies est sous le seuil d’inondation mineure, toujours sous surveillance. En revanche, la rivière des Mille-Îles, le lac des Deux-Montagnes et la rivière des Outaouais ont atteint le seuil d’inondation mineure.
La semaine dernière, la porte-parole de la Ville-centre, rappelait que la situation était exceptionnelle en 2017.
Mais, selon certains, dont le maire de Rigaud, la situation des inondations au Québec pourrait être encore pire cette année, lui qui a demandé aujourd’hui [jeudi] à de nombreux concitoyens d’évacuer leur résidence.
À Montréal, et dans l’arrondissement, on n’en est pas là; la vigilance est cependant de mise.
Prévention, puis intervention
La Ville de Montréal a d’abord misé sur la prévention. En collaboration avec les arrondissements, elle a repris, pour une deuxième année, une campagne de prévention dans les secteurs touchés par les inondations de 2017. Cette campagne visait à aider les citoyens à se préparer en cas de sinistre.
« Les équipes de prévention du Service de sécurité incendie de Montréal iront à la rencontre des citoyens et citoyennes dans les secteurs à risque, afin de leur transmettre des informations concernant les actions à prendre en cas d’inondations », nous explique Mme Fontaine-Giroux.
Ces équipes de prévention devaient d’abord rencontrer les citoyens de Pierrefonds-Roxboro et d’Ahuntsic-Cartierville les 9 et 10 avril. Le porte-à-porte des pompiers a été annulé le 9 avril à cause de la météo. Ils ont repris leurs visites les 16 et 17 avril, en se rendant à l’Île-Bizard-Sainte-Geneviève, au Village de Senneville et à Sainte-Anne-de-Bellevue.
« Les agents remettront aux citoyens présents un dépliant concernant les actions à prendre avant, pendant et après une inondation. Pour les citoyens absents, un accroche-porte sera remis; référant vers les outils de sensibilisation en ligne », peut-on lire sur le site de la Ville de Montréal.
Le niveau de la rivière des Prairies était stable, sous surveillance. Il est maintenant en hausse, peut-on lire sur le site du ministère de l’Environnement.
Des citoyens perplexes
Les commentaires sous la publication Facebook de la Ville de Montréal expliquant cette campagne de prévention ne sont pas particulièrement enthousiastes. Plusieurs se plaignent de ne toujours pas avoir reçu d’aide pour réparer les dommages de la dernière inondation.
On suggère également à la Ville de faire quelque chose pour éviter que des inondations se reproduisent plutôt que de conseiller les gens sur ce qu’ils devraient faire si elles se reproduisent.
Certains citoyens ont interpellé les élus lors de cette opération de porte-à-porte, selon un reportage de TVA Nouvelles mercredi.
Des demandes similaires avaient été émises lors des inondations de 2017. À l’époque, les élus de l’arrondissement soulignaient le caractère particulier de la situation.
«Il ne faut pas partir en peur parce que nous avons vécu une période exceptionnelle », insistait Harout Chitilian lors des inondations de 2017
Mme Goulet soulignait aussi que des mises à jour allaient être faites sur la cartographie des zones inondables.
« Certaines données dataient de trente ans », se désolait Mme Goulet il y a un an.
Il s’agit d’un outil de première importance pour faire de la prévention et répondre adéquatement aux débordements de la rivière.
Mais les citoyens qui ont vécu les inondations de 2017 et dont les résidences ont subi des dommages importants veulent plus que de la prévention; ils ne veulent pas que l’histoire se répète.
Pour suivre la crue des eaux des rivières, c’est ici.
Pour en savoir plus sur les pluies abondantes qui pourraient causer encore des inondations, selon Ouranos, c’est ici, en page 75, notamment.
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