(Great Crested Flycatcher) (Myiarchus crinitus)
Parce qu’il est surtout forestier, il est moins visible que son cousin le Tyran tritri qui a fait l’objet d’une capsule publiée en avril 2017. C’est d’abord par son cri, un sonore « ouîîp », qu’on le repère alors qu’il s’alimente dans la canopée.
Description
C’est un oiseau d’environ 20 cm, de couleur olive sur le dos, la tête et la nuque avec de larges bandes blanches au bout des plumes tertiaires des ailes. Les grandes plumes des ailes sont roussâtres tout comme la face supérieure de la queue.
Sa tête s’orne d’une courte huppe qui a
donné le nom à l’espèce. La gorge et la poitrine sont grises, et le ventre d’un jaune vif. Le dessous de la queue est d’un roux plus pâle que le dessus, mais on ne l’aperçoit généralement que lorsqu’il se déplace.
Son bec est fort et relativement long. Les deux sexes sont de livrée similaire.
Nidification et comportement
Le Tyran huppé préfère les forêts d’arbres matures, feuillus ou mixtes pour y nicher. Il fréquente aussi les boisés ouverts en bordure des champs ou des étendues humides comme les étangs ou les marais.
Son nid est le plus souvent une cavité dans un arbre feuillu, mais on en a vu s’accommoder d’un poteau électrique ou d’un nichoir originalement destiné aux hirondelles ou aux merles bleus. Lorsqu’il choisit un arbre, c’est fréquemment un ancien trou de pic qui fait son affaire.
Le nid est construit par la femelle avec les matériaux disponibles autour du site; feuilles, herbes, brindilles, plumes, poils, écorces, bouts de ficelle, mousse, bref, le Tyran huppé n’est pas très sélectif. Par contre, les matières les plus soyeuses garniront la coupole où les quelques cinq œufs seront pondus.
La ponte a lieu en mai ou en juin, et les oisillons quitteront le nid une quinzaine de jours après l’éclosion. Les deux adultes s’occupent alors de les nourrir pendant les trois semaines qui suivent.
Le Tyran huppé porte bien son nom; il est plutôt intolérant pour tout oiseau qui s’approche de son nid, y compris ceux de son espèce. Vociférations et poursuites s’en suivent immanquablement dès qu’il détecte une intrusion dans son domaine.
Il semblerait que le couple soit fidèle, année après année, à son aire de nidification.
Alimentation et territoire
L’alimentation du Tyran huppé se compose principalement d’insectes qu’il capture soit au vol, soit en fouillant dans le feuillage des arbres ou les crevasses de l’écorce de ceux-ci. De petites baies servent de complément à ce régime.
Le territoire de nidification est situé dans la partie est de l’Amérique du Nord; de l’Atlantique aux prairies dans l’axe est-ouest, et pour l’axe nord-sud, de la partie sud des provinces maritimes, du Québec, de l’Ontario, et de la Saskatchewan, jusqu’au Golfe du Mexique.
Au Québec, c’est au sud-ouest qu’il est familier, la vallée du Saint-Laurent de la frontière ontarienne jusqu’à Charlevoix et Kamouraska, la vallée de l’Outaouais jusqu’à l’île-aux-Allumettes, et les basses et moyennes Laurentides. Quelques couples nicheurs ont été observés au Témiscamingue.
Dans l’archipel de Montréal, il est présent dans plusieurs parcs et boisés, notamment au Parc-nature du Bois-de-l’Île-Bizard, le Bois-de-Saraguay, le Parc-nature du Bois-de-Liesse, et est un visiteur régulier du Parc-nature de-l’Île-de-la-Visitation.
Migration et évolution
Arrivé en mai, dès que les insectes se font abondants, il élève sa nichée de mai à août et commence à nous quitter en septembre et octobre. Son périple migratoire le mène en Amérique Centrale, au nord de l’Amérique du Sud (Venezuela, Colombie), et à Cuba. On rapporte que certains individus ne vont pas plus loin que la Floride.
Selon le deuxième Atlas des Oiseaux nicheurs du Québec méridional, l’espèce serait en diminution de 30 % et son territoire en contraction chez nous. L’usage croissant d’insecticides, qui diminue les sources alimentaires, et l’abattage des arbres morts et des chicots, lieux de nidification préférés, pourraient en être les causes principales.
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