Entrée de la ruelle de l’amitié (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

L’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville a autorisé le 14 septembre la fermeture de la ruelle de l’amitié à la circulation de transit… six ans après qu’une première demande d’apaisement ait été soumise ! Premier de deux textes sur les ruelles vertes.

« Ça a été un très, très, très long processus », souffle Amélie Vaillancourt qui habite rue Saint-Charles depuis février 2014. «C’est presque comme si on y croyait plus, à la fin. »

« Ma première réaction, c’était un grand soulagement », soupire pour sa part Sébastien Charest qui a emménagé rue Georges-Baril en juin 2014.

Une longue saga

Cette année-là, les deux nouveaux voisins, installés de part et d’autre de la portion est-ouest de la ruelle située entre les rues Saint-Charles et Georges-Baril, au sud du boulevard Henri-Bourassa, avaient soumis au 311 un projet de réduction de la densité et la vitesse de circulation des automobiles dans la ruelle.

Une pétition signée par près de 90 personnes habitant dans le voisinage à l’époque demandait « l’ajout de dispositifs de réduction de vitesse (dos d’âne additionnel et signalisation) et la reconstruction des dos d’ânes existants endommagés, afin de limiter au minimum le passage et la vitesse des véhicules qui empruntent la ruelle ».

« On a été malchanceux », lance Sébastien Charest.

Retardée par la grève des ingénieurs municipaux, puis par des difficultés financières à l’arrondissement, l’analyse du projet s’est soldée par une réponse négative deux ans plus tard, comme quoi l’ajout d’un dos d’âne était impossible dans ce tronçon de ruelle.

Un tronçon problématique

Refusant de se laisser abattre par cette fin de non-recevoir, les deux voisins ont continué à documenter les — nombreux — problèmes de sécurité de la ruelle.

« Les dos d’âne étaient en état de désuétude très avancée », dit Sébastien Charest qui enviait les dos d’âne « himalayens » que promettait le maire du Plateau de l’époque, Luc Ferrandez, pour sécuriser les sorties de ruelles.

Le citoyen détaille les problèmes observés au fil du temps sur son tronçon de ruelle : une forte densité de circulation automobile, une vitesse de déplacement souvent excessive, une visibilité limitée en raison de la présence d’une maison en bordure au coin de la ruelle.

Cette situation faisait en sorte qu’on assistait à « une accélération et un transit important » précisément à l’intersection de la portion nord-sud et de la portion est-ouest de la ruelle où la visibilité était la moins bonne, explique Amélie Vaillancourt.

Propriétaire de la maison située en retrait de la rue dont l’entrée principale donne directement sur la ruelle, la citoyenne voyait souvent ses enfants se trouver nez à nez avec des véhicules de transit.

« Cette intersection-là pour nous, les témoins principaux, était un stress énorme et constant », se souvient Sébastien Charest.

Une ruelle verte pour dénouer l’impasse ?

Lors du lancement du programme des ruelles vertes et communautaires, en 2018, les deux voisins ont repris le bâton de pèlerin pour relancer le projet.

« Il fallait monter tout un dossier », se rappelle Amélie Vaillancourt. « L’objectif principal pour nous, c’était toujours de sécuriser ce tronçon. »

« Nous croyons que le moment est maintenant venu d’agir de manière à sécuriser davantage les lieux et à bonifier l’aménagement de ce milieu de vie qui fait le bonheur des jeunes et des moins jeunes », peut-on lire dans le formulaire de présentation du projet dont le Journaldesvoisins.com a pris connaissance.

Un concept d’aménagement qui prévoyait la fermeture de l’accès à la ruelle par l’avenue Georges-Baril pour empêcher la circulation de transit a été proposé aux résidants en mars 2019. Selon les informations publiées dans le sommaire décisionnel du conseil, le projet a été appuyé par 71 % des résidants lors d’un sondage.

« Il y a eu de multiples consultations de citoyens à toutes les étapes. Tous les voisins ont été consultés de multiples fois », confirme Amélie Vaillancourt.

Certains compromis ont d’ailleurs été faits, comme celui d’opter pour une fermeture trois saisons afin que le déneigement du tronçon de ruelle soit maintenu, explique par exemple Sébastien Charest.

Bien que certains voisins aient eu des réserves, incluant les commerçants riverains qui craignaient que leur accès soit entravé, le projet ne suscite que peu d’impacts négatifs.

« Le transit devra se faire par la rue Prieur Est et le boulevard Henri-Bourassa Est, cela occasionnera alors un petit détour pour les automobilistes qui avaient l’habitude de transiter par la ruelle », peut-on lire dans le sommaire décisionnel du 14 septembre 2020.

Ces inconvénients sont bien peu de chose comparativement aux impacts positifs de ce réaménagement, croient les deux instigateurs du projet.

« On voit vraiment une amélioration. C’est tellement un changement pour nous, on est tellement moins stressés. Il y a une diminution drastique du transit. C’est incomparable à ce qu’on vivait avant », se réjouit Amélie Vaillancourt.

Malgré son soulagement d’avoir vu le transit automobile bloqué depuis l’apparition des balises temporaires il y a deux semaines, Sébastien Charest ne cache pas qu’il attend encore de voir la demande initiale être satisfaite.

« On ne peut pas finir ça là, ça prend quand même une réfection des dos d’âne », tranche le citoyen qui attend encore une confirmation de ces travaux qu’il attend depuis plus de cinq ans.

 

Affiche dans la ruelle de l’amitié (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

 

Murale dans la ruelle de l’amitié (Photo : jdv – Philippe Rachiele)
Jeux dans la ruelle de l’amitié (Photo : jdv – Philippe Rachiele)



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Samuel M. Lacombe
Samuel M. Lacombe
4 Années

Bien d’accord. Le transit régulier de véhicules dans les ruelles est une plaie et un manque grave de respect pour les citoyens environnants. Pour habiter tout près de Olympia et Fleury, la ruelle parallèle à Fleury est utilisée à toute heure de la journée et par toute sorte de véhicules dont certains vue leur grosseur n’ont que faire des minuscules dos d’ânes qui s’y trouvent. Je ne fais presque plus faire promener ma fille par la en vélo d’équilibre en craignant qu’elle entre en collision avec une voiture qui entre ou en sort brusquement (cela est déjà presque arrivé) . Quand je constate les efforts que ça prend par contre en lisant cet article, pour arriver à faire quelque-chose, c’est assez décourageant… Les ruelles devraient appartenir au voisinage, aux enfants et aux promeneurs et pas aux gens en transit voulant d’économiser du temps en s’échappant aux stops et autre signalisations qu’ils retrouveraient sur les routes.

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