Le Centre communautaire Ahuntsic (Photo : Éloi Fournier, JDV)

L’organisme communautaire Solidarité Ahuntsic a reçu une bien mauvaise surprise le 16 juin dernier : le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) lui réclame 320 728 $ de loyer impayé. 

Les locaux de Solidarité Ahuntsic sont situés au Centre communautaire Ahuntsic, au 10780 rue Laverdure, depuis 1999. Aujourd’hui, 14 organismes communautaires ahuntsicois utilisent ces locaux, ce qui permet à la table de concertation Solidarité Ahuntsic d’arrimer plus facilement les objectifs des multiples intervenants du quartier.

Or, le bâtiment appartient au CSSDM depuis fort longtemps. À une certaine époque s’y trouvait l’école Madame-de-la-Peltrie, gérée par la Commission des écoles catholiques de Montréal.

Nouvelle grille tarifaire

Les ennuis entre Solidarité Ahuntsic et la Commission scolaire de Montréal ont commencé en 2018, lorsque la CSDM a envoyé un nouveau bail à l’organisme. Le document contenait une augmentation de loyer de 222 % sur trois ans, et Solidarité Ahuntsic a refusé de signer. Le bail n’a donc pas été reconduit depuis ce temps.

« Nous n’étions pas capables de payer une telle hausse », explique Rémy Robitaille, directeur de Solidarité Ahuntsic. « Depuis 2018, nous avons continué à occuper le bâtiment et nous n’avons eu aucune nouvelle par rapport aux négociations. »

La hausse de 222 % se justifiait par une nouvelle grille tarifaire du côté de la CSDM. En 2017, la présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon, avait souligné à Radio-Canada que sa commission scolaire avait un déficit annuel de 3 millions de dollars en raison des coûts d’entretien de ses bâtiments. À l’époque, d’autres organismes communautaires montréalais avaient manifesté contre les hausses de loyer faramineuses imposées par la CSDM.

« Catastrophique »

Pour la table de concertation communautaire, perdre le Centre communautaire Ahuntsic serait une lourde perte. Cependant, Rémy Robitaille croit que les divers organismes seraient les plus affectés.

« De notre côté, on a seulement besoin d’un bureau. Mais pour les 14 autres organismes, quitter les lieux serait catastrophique. Certains n’ont pas les moyens de se relocaliser, et même pour ceux qui sont en mesure de le faire, il y aurait une rupture de services – des milliers de gens seraient affectés », croit M. Robitaille.

Solidarité Ahuntsic a rapidement fait parvenir une réponse officielle élaborée par un avocat. Le procureur de l’organisme communautaire, Me Rafik M. Bentabbel, argue qu’un bail par tolérance s’est formé en raison de l’absence d’opposition à l’occupation de l’immeuble depuis 2018 et l’encaissement sans protester des loyers.

Du côté du CSSDM, le conseiller Quentin Parisis a mentionné au JDV qu’une « seconde rencontre est prévue afin de continuer les discussions et régulariser la situation du locataire. » Les deux parties s’étaient rencontrées en mai dernier, mais les négociations n’ont pas progressé à ce moment.

Selon Rémy Robitaille, les prochains développements dans le dossier devraient venir durant le mois d’août.



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Jacques Daigneault
Jacques Daigneault
3 Années

Il serait regrettable que le centre communautaire disparaisse. J’ai de beaucoup bénéficié des services qui y sont offerts entre autre Prise 2 qui vient en aide aux nouv eaux divorcés masculins

Michel R. Magnan
Michel R. Magnan
3 Années

C’est scandaleux que la CSSDM exige des montants aussi astronomiques à des organismes communautaires. Ce n’est pas sur le dos de groupes qui ont un impact direct et indirect sur les familles et les enfants qui fréquentent les écoles de la CSSDM que cette dernière devrait chercher à boucler son budget. Le partenariat ça ne se fait pas en étranglant financièrement ses vis-à-vis. Les activités et services de ces groupes sont essentiels aux parcours éducatifs des générations actuelles et futures.

Monique Deslauriers
Monique Deslauriers
3 Années

C’est récurrent, À chaque année c’est la même chose.

Laberge Louise
Laberge Louise
3 Années

Par manque de suivi pour la gestion des baux, il est inconcevable qu’une hausse de 222% puisse apparaître comme ça. Ça ressemble à une éviction. Si la CSSDM veut ainsi mettre à la porte ses locataires qu’elle dévoile ses plans de réorganisation pour réduire son déficit. Il me semble bien que ce soit là une démarche constructive. Et il est évident que son approche ne vise en rien résoudre un problème dont elle est responsable, soit une mauvaise gestion.

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