Débat investiture Québec solidaire Maurice-Richard
Les trois candidats à l’investiture Raphaël Rebelo, Rosa Pires et Haroun Bouazzi. (Photo : Amine Esseghir, JDV)

Ils sont trois à vouloir séduire les militants pour pouvoir porter les couleurs de Québec solidaire à l’occasion des prochaines élections provinciales dans la circonscription de Maurice-Richard, à Ahuntsic.

Raphaël Rebelo, docteur en physique mathématique, est enseignant au Collège Ahuntsic. Il est également résidant d’Ahuntsic-Cartierville. Il a déjà représenté Québec solidaire lors des élections de 2018. Il a été battu avec un écart de moins de 600 voix par l’ex-députée libérale Marie Montpetit.

Haroun Bouazzi, militant des droits de l’homme, travaille dans le milieu financier. Il sollicite pour la seconde fois la possibilité de représenter Maurice-Richard à l’occasion des élections provinciales.

Rosa Pires, militante féministe, antiraciste, écologiste et souverainiste, est attachée politique du député Solidaire Andres Fontecilla. Elle enseigne à l’université.

Réunis devant un parterre d’une centaine de militants au Collège Ahuntsic dans la soirée du 7 avril, tous les trois ont démontré qu’ils désiraient réellement récolter les suffrages. Et en fin de soirée, ils sont entrés réellement en compétition et ils avaient décidé de ne pas se faire de cadeaux.

Confrontation

Interrogé sur sa présence dans la circonscription après son échec à l’investiture de 2018, Haroun Bouazzi a rappelé qu’il avait immédiatement appelé au ralliement derrière Raphaël Rebelo, celui qui avait été choisi par les militants. Par ailleurs, il a dit souhaiter rester engagé dans la circonscription.

Il a toutefois déploré le peu d’enthousiasme de comité de coordination local à son égard.

« Je n’ai pas senti un énorme accueil pour pouvoir continuer », a-t-il confié.

Il a tout de même souligné avoir gardé beaucoup de liens avec des militants d’Ahuntsic. M. Bouazzi se présente avec l’appui affiché de Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé, les co-porte-parole nationaux de Québec Solidaire.

« Je ne l’ai jamais revu depuis quatre ans », a relevé pour sa part Raphaël Rebelo.

Il a rappelé que lui militait quotidiennement depuis des années.

« C’est la deuxième fois que je fais campagne [pour l’investiture] un peu contre les porte-parole nationaux de mon parti. Ce n’est pas facile. Je trouve que c’est un manque de respect pour le travail qu’on a accompli ici. »

Rosa Pires a montré sa disponibilité à aider dans la circonscription si elle n’était pas choisie par les militants comme candidate.

« Je sais faire plein de choses qui sont très utiles », a-t-elle dit.

Elle a aussi décoché une flèche à l’adresse de ses adversaires.

« Messieurs, je veux vous rappeler que vous avez tous les deux dit en 2018 que vous laisseriez la place à une femme », a-t-elle lancé devant les militants hilares.

Une assertion réfutée par M. Rebelo.

Tous militants

Avant cela, les candidats s’étaient exprimés sur les trois volets de la soirée : l’environnement, la crise du logement et les enjeux locaux dans la circonscription.

Pour l’environnement, les candidats ont défendu avec leurs mots le programme de leur parti.

« Nous sommes au bout du compte des militants de Québec solidaire », a rappelé Rosa Pires.

Sur la question du logement, il a été beaucoup question du développement du site Louvain.

Plus localement, l’état de délabrement de l’école Sophie-Barat et les lenteurs dans la mise en œuvre des travaux de réfection ont été rappelés souvent par les candidats.

Sinon, pour convaincre les votants, M. Rebelo a dit souhaiter fonder une assemblée citoyenne liée au bureau de circonscription solidaire pour notamment gérer le budget discrétionnaire du député.

« C’est une assemblée qui pourrait mettre de la pression sur les élus, y compris moi. »

Il propose également de remettre à cette assemblée la différence entre son salaire d’enseignant et celui de député qu’elle pourra utiliser notamment pour aider des groupes communautaires.

M. Bouazzi voit dans sa candidature différents éléments qu’il met de l’avant. Ainsi:

« La chance de ne pas souffrir d’un handicap, le fait d’être un homme, car le fait d’être une femme pénalise encore. La chance d’être né dans une famille militante qui m’a appris à m’indigner face aux injustices. »

Il a évoqué également le travail collectif et la confiance qu’il a trouvée dans des mentors et des gens qui ne l’ont pas jugé uniquement sur le résultat « mais aussi sur le parcours et le potentiel ». Il a rappelé à ce propos l’appui de la direction de QS dont il jouit.

Pour Rosa Pires, le maître mot c’est la mobilisation.

« Mobiliser, cela ne veut pas dire aller marcher à côté du FRAPRU durant une manifestation. »

Elle a mis en avant aussi sa connaissance des réseaux dans le milieu communautaire, mais aussi à l’Assemblée nationale. Elle a aussi attiré l’attention sur le paysage politique changeant au Québec.

« Il y a une montée fulgurante de la droite. Peut-être qu’on aura même le PCQ [Parti conservateur du Québec]à nos trousses », soulignant plus que jamais la nécessité d’être vigilant et de s’ouvrir sur les diverses communautés.

La circonscription Maurice-Richard est apparue potentiellement prenable pour Québec solidaire depuis les élections de 2018 quand Raphaël Rebelo s’est classé deuxième, et très près derrière l’ex-libérale Marie Montpetit avec une différence de 1,6% des voix.

Selon la dernière synthèse des sondages présentée par le site QC 125, Maurice-Richard serait « pivot » entre Québec solidaire et la Coalition avenir Québec (CAQ). Ce parti n’a pas encore présenté de candidat.

L’assemblée d’investiture pour le candidat de Québec solidaire dans la circonscription de Maurice-Richard aura lieu dans la soirée du 20 avril, à l’école Marie-Anne, au 100, rue Sauvé Est.



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Michel R. Magnan
Michel R. Magnan
2 Années

Il est vraiment dommage que les électeurs dans les circonscriptions d’Acadie et de Saint-Laurent (qui en passant devrait se nommer Saint-Laurent / Cartierville) n’auront probablement jamais la chance d’être dans des comtés compétitifs. Les partis adverses présentent très rarement des candidats autres que des poteaux et avec raison. Dans Acadie, 40% séparait la députée libérale de sa plus proche rivale. Dans Saint-Laurent, c’était 45%. L’extrême sécurité d’emploi n’est certainement pas un facteur très motivateur.

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