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À la fin du mois de janvier, un citoyen se promenait avec son chien au parc-nature du Bois-de-Liesse, à la limite de l’arrondissement, lorsque son chien a été tué par un piège installé sur une propriété privée en bordure du parc. Chaque année, des animaux de compagnie sont pris au piège dans des trappes souvent mortelles situées sur l’île de Montréal. Et dans Ahuntsic-Cartierville, y a-t-il des pièges installées dans les parcs, ou sur les propriétés privées?

Selon Adrian Nelson, responsable des communications de l’organisation The Fur-Bearers Defenders, il est difficile d’établir clairement combien d’animaux domestiques sont pris au piège chaque année au Canada ou même à Montréal. Même si de nombreux cas sont rapportés, certains trappeurs négligents [professionnels ou non] se débarrassent simplement de l’animal, déplore M. Nelson.

Pour Philippe Tambourgi, directeur général de la Fédération des Trappeurs Gestionnaires du Québec (FTGQ), il est peu probable, du peu qu’il en ait vu, que le piège découvert fin janvier en bordure du parc-nature du Bois-de-Liesse provienne d’un trappeur professionnel.

« Selon moi, en ville, un piège comme celui-là […] cela me semble peu approprié […] que ce soit un trappeur, cela me semble surprenant », souligne-t-il.

La Fédération informe notamment fréquemment ses membres de l’importance de maintenir de bonnes relations avec la population qui fréquente les lieux de piégeage.

Activité légale mais…

Au Québec, la pratique du trappage est légale. Cette activité, réglementée, nécessite toutefois un permis. Le futur titulaire du permis doit avoir suivi un cours dispensé par la Fédération des trappeurs gestionnaires du Québec.

À Montréal, seuls les parcs sont interdits de trappage. Dans l’arrondissement, aucun règlement n’interdit la pratique professionnelle du trappage,  que l’on soit trappeur ou exterminateur détenteur d’un permis. Toutefois, la loi interdit le trappage par un particulier qui n’a pas de permis, même s’il veut capturer un animal sur son propre terrain. En outre, on peut trapper seulement durant certaines périodes de l’année, sauf s’il s’agit d’un travail fait par un exterminateur professionnel. Et encore! Pour certaines espèces, le particulier avec permis, le trappeur ou l’exterminateur doivent faire usage d’un piège de capture non-létale.

« Mais c’est en quelque sorte une zone grise », affirme toutefois M. Nelson.

Car pour se munir d’un piège mortel, il n’est pas nécessaire de présenter un permis lors de son achat, contrairement à une arme à feu. Un revendeur de Montréal, contacté dans le cadre de cet article, a confirmé la facilité à se procurer ce genre de piège, dont le coût est estimé à 30 dollars. Un résidant pourrait donc aisément placer un piège sur sa propriété sans qu’il ne soit jamais inquiété par les autorités.

Pièges difficiles à localiser

En outre, les pièges ne sont souvent pas visibles de loin et ne comportent pas de couleurs ou de signes particuliers permettant de savoir si on entre dans une zone de trappage. Une situation que déplore M. Nelson.

« Nous demandons des changements de pratiques […] notamment des indications pour montrer qu’il y a des pièges dans le secteur », souligne-t-il.

Cela permettrait notamment de diminuer les incidents causés par les pièges légalement posés.

Philippe Tambourgi rappelle, quant à lui, l’importance de maintenir les chiens en laisse durant chacune de nos promenades. Selon lui, il est également important que les trappeurs professionnels reçoivent comme instructions de mettre leurs pièges à une distance raisonnable des terrains battus.

« C’est une question de bon sens […] Nous demandons aux trappeurs de ne pas placer leur trappe dans des zones où la population pourrait entrer en contact avec le piège », souligne-t-il.

En dernier recours

Que les pièges soient légaux ou non, leur utilisation, pour éliminer une source de nuisance, doit être considérée comme un dernier recours par les résidants aux prises avec un animal nuisible. Ce qui n’est bien souvent pas le cas déplore le responsable de Fur Bearer.

« Vous pourriez installer un piège sans avoir retiré les raisons qui ont conduit l’animal chez vous, souligne M. Nelson, mais si l’animal est venu dans le secteur, c’est pour une raison. Si on ne change rien, d’autres animaux viendront le remplacer », conclu le militant anti-trappe.

Le ministère des forêts, des parcs et de la faune abonde dans le même sens, selon son porte-parole, Jacques Nadeau.

« Si la situation est intolérable […] vous devez d’abord appliquer des méthodes préventives. Comme le dicton populaire nous le rappelle si bien : « mieux vaut prévenir que guérir », peut-on lire sur le site Web du ministère.

M. Nadeau rappelle aussi l’importance de ne pas nourrir la faune avoisinante.

« Une année, une femme nourrissait un coyote en pensant nourrir un chat, l’animal est devenu désensibilisé et s’est mis à se promener dans le quartier », souligne Jacques Nadeau.

Cet évènement survenu à Kirkland a entrainé la pose de piège non-mortel pour capturer l’animal.

Si vous tombez nez-à-nez avec un piège, il est aussi important de ne pas le toucher.

Par ailleurs, faire obstruction au travail des trappeurs constitue une infraction au regard de la loi.



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Mimi Can
Mimi Can
7 Années

Ce ne sont pas les renards qui font des ravages mais les écureuils.

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