Le Centre Bois-de-Boulogne, propriété de la Fondation Gracia. Photo : JDV / Marie-Hélène Paradis

Le Journal des voisins a reçu la confirmation du courtier immobilier chargé de la vente de la bâtisse, située sur l’avenue du Bois-de-Boulogne, que son client, la Fondation Gracia, refuse de la vendre à la Ville de Montréal pour des raisons de «non-accessibilité sociale». Ce qui met un terme au projet de refuge pour itinérants.

Le refuge pour personnes sans-abri n’ouvrira pas ses portes! Depuis le début du projet, les oppositions s’étaient multipliées. Comme l’a expliqué le JDV dans un récent article, le projet a visiblement achoppé sur l’absence ou, au bas mot, sur une consultation tardive des riverains. De nombreux opposants ont fait entendre leur voix lors de la réunion d’information tenue le 3 juillet dernier. Trois pétitions ont circulé et l’une d’elles a obtenu plus de 1000 signatures!

Les craintes des citoyens et des citoyennes sont légitimes, mais une meilleure préparation du dossier et une explication du projet auraient sans doute donné une issue plus favorable à cette louable entreprise.

N’aurait-il pas fallu lever les interrogations pour éloigner les amalgames? N’aurait-il pas fallu insister sur le fait qu’un service d’hébergement géré par un organisme communautaire responsable n’est pas un centre d’injections supervisées ou de traitement des dépendances? N’aurait-il pas fallu s’assurer que l’information était bien comprise par les riverains avant d’annoncer le projet?

Peut-être que ces précautions préalables auraient évité que les esprits ne s’échauffent et auraient ainsi permis de trouver une solution acceptable par tous. Nous ne le saurons jamais.

La Ville répond au JDV : «La fondation Gracia, à qui appartient l’immeuble en vente sur [l’avenue du] Bois-de-Boulogne, ne veut plus vendre à la Ville en raison des oppositions des résidents du quartier. La Ville de Montréal regrette cette décision avant qu’elle n’ait eu la possibilité de bien définir et expliquer le projet. Les besoins d’hébergement pour les personnes en situation de vulnérabilité et d’itinérance sont bien présents dans le secteur [Ahuntsic-Cartierville]. La première cause d’itinérance est l’éviction et la Ville travaille avec ses partenaires à trouver un toit et de l’aide pour permettre à ces personnes de reprendre le cours de leur vie.»

La Ville rappelle aussi que «ce qui crée le plus d’insécurité, ce n’est pas la présence de ressources, mais plutôt les gens qui n’ont pas accès aux ressources et demeurent dans l’espace public».

Néanmoins, ni elle ni l’organisme gestionnaire du projet ne semblent remettre en cause la méthode utilisée. Pourtant, au vu de l’épilogue, il ne fait pas de doute que l’annonce de l’installation d’un refuge a été précipitée.

L’acceptabilité sociale en cause

Il est beaucoup question d’acceptabilité sociale, mais sait-on vraiment comment on y arrive? Dans tous les projets d’envergure, il existe un volet d’acceptabilité que l’on parle de développement économique ou de changement de vocation d’un bâtiment.

Plusieurs étapes sont à respecter pour y arriver : la phase de recherche et de consultation préalable, celle d’information et d’évaluation du projet en plus de la consultation du milieu pour arriver à une réalisation avec laquelle toutes les instances impliquées sont à l’aise.

Le succès d’un tel projet réside dans l’engagement du milieu et des personnes impliquées, tous les experts le disent. Qu’est-il donc arrivé dans le cas du projet de refuge? Aura-t-on jamais une réponse?

Une personne qui vit dans le parc Nicolas-Viel, le 21 juin 2023. Photo : JDV / Philippe Rachiele

Les solutions

Le Journal des voisins a publié récemment un dossier sur la crise du logement et s’est fait l’écho du manque criant de logements sociaux ou à loyers modiques à Ahuntsic-Carterville et des solutions en cours comme le Plan d’urbanisme et de mobilité (PUM) 2050 de la Ville.

Celui-ci prévoit 200 000 nouveaux logements dans les 25 ans à venir. À cet horizon, 20 % de logements «hors marché» verront le jour.

Rappelons, par ailleurs, qu’une entente de 40 M$, annoncée le 5 juin dernier, entre la Ville et la Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM) vise à financer, d’ici trois ans, 1000 logements «hors marché», dont 300 réservés à des personnes itinérantes ou à risque d’itinérance.

En outre, les Rendez-vous citoyens du JDV du 26 juin dernier ont également porté sur cette thématique. De fait, pour les intervenants, au cœur de la solution à cette crise se trouve la place accordée aux habitations à loyers modiques, au logement social et aux centres d’hébergement pour personnes en situation d’itinérance.

Plusieurs organismes, comme la Société de développement social (SDS), travaillent de concert avec les services sociaux et les services de police pour offrir des solutions, mais les endroits où loger les personnes sans-abri manquent terriblement. Certes, il n’existe pas de solutions faciles, mais la rue est-elle la seule réponse au manque de refuge dans nos sociétés dites évoluées?



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Anna Mackay
Anna Mackay
4 Mois

Manque de transparence de la Ville et des Élus , l’information changeait dùne personne a lautre et n’était pas toujours cohérente même avec l’ombudsman de la ville de Montréal ! Maitre Ducas . Donc manque de confiance des citoyens et effectivement

</span><span style="color: rgb(18, 20, 22);">Les craintes des citoyens et des citoyennes sont légitimes

</span>
<span style="color: rgb(18, 20, 22);">comme vous l
écrivez si bien . La localisation de ce centre etait dans la cour d’un CPE ce qui n’avait aucun sens compte tenu de la vulnérabilité des touts petits moins de 6 ans ! Eux aussi doivent compter , on ne doit pas creer de traumatisme psychologique et d ànxiete chez nos jeunes ( la societe de demain )

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