Attendu depuis plus de six ans, le Centre culturel et communautaire de Cartierville a enfin été inauguré. Cet édifice d’envergure situé dans un secteur peu doté de services publics devient un nouveau pôle social et culturel.
Inauguré en grande pompe hier, le 17 janvier, notamment en présence de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, le Centre culturel et communautaire de Cartierville (CCCC), qu’on appelle déjà le 4C, est situé au 12225, rue Grenet, dans l’ancienne résidence Notre-Dame de la Providence.
Il accueille les organismes communautaires de Bordeaux-Cartierville, en plus d’offrir, dans un quartier où il n’y a ni théâtre ni salle de cinéma, un espace de diffusion culturelle de grande facture.
Véritable trésor caché de Cartierville, la chapelle de l’ancienne résidence des Sœurs de la Providence a été conçue par le sculpteur Charles Daudelin et possède des vitraux créés par l’artiste peintre Marcelle Ferron. Elle devient une salle multifonctionnelle qui peut accueillir 150 personnes.
Bientôt ouvrira aussi au 4C une Maison de quartier, [la maison de quartier est ouverte depuis le 29 novembre, mais son inauguration officielle se fera le 6 mai] lieu de rencontres et d’activités, autogérée par les gens qui la fréquentent, ainsi que deux CPE.
Ce centre communautaire s’avère aussi un repère physique et historique. Il rappelle les efforts de citoyens marquants qui ont vécu dans le quartier. Des salles seront baptisées en leur honneur. On trouvera ainsi la salle Dr Robert-Laurin en hommage au bénévole actif et véritable mémoire de Bordeaux-Cartierville qu’il était, décédé en 2018.
Une salle portera le nom de Marie-Paule Levac, qui fut trésorière des Sœurs de la Providence et à l’origine de la Fondation de l’Hôpital du Sacré-Cœur. Une autre salle s’appellera Thérèse Racicot, une pionnière des loisirs à Cartierville.
Une nouvelle histoire
L’édifice de 8160 mètres carrés sur un terrain de plus de 20 000 mètres carrés a été construit en 1975 pour loger les religieuses de la congrégation des Sœurs de la Providence. Il a été acquis par la Ville en 2016 pour un peu plus de 4,6 M$ alors que sa valeur foncière était estimée à près de 17 M$.
« Vous avez fait un don et vous avez contribué à faire en sorte que cet édifice continue à servir la population et la communauté locale », a mentionné Emilie Thuillier, mairesse d’Ahuntsic-Cartierville, en remerciant les Sœurs de la Providence.
L’effort de cette congrégation religieuse n’est pas le premier à Cartierville. Pour rappel, l’Hôpital du Sacré-Cœur, pour ne citer que cet édifice, lui appartenait. Outre l’achat, la Ville et l’arrondissement ont dû délier les cordons de la bourse pour notamment mettre aux normes le bâtiment.
« On pouvait manger par terre », a souligné Mme Thuillier, tant l’édifice avait été bien entretenu quand il était occupé par les religieuses. Toutefois, d’importants travaux ont quand même dû y être menés.
Près de 10 M$ ont été investis uniquement pour la transformation et la mise aux normes. « On a donné le plus gros contrat de l’histoire de l’arrondissement », a relevé la mairesse d’Ahuntsic-Cartierville.
Cette somme était précédée de 100 000 $ pris sur les réserves de l’arrondissement pour permettre l’évaluation des travaux et la nature des aménagements nécessaires. Puis 1 M$ avait été accordé à la firme Cardin Julien pour réaliser les plans et devis.
L’aménagement d’une cuisine collective, actuellement en cours de finition, a nécessité 400 000 $. La sonorisation et l’équipement scénographique pour la salle de diffusion ont coûté 73 000 $.
Longue marche
La demande pour un centre communautaire pérenne est au centre des préoccupations des acteurs du milieu depuis au moins trente ans.
Alors qu’ils étaient hébergés durant une vingtaine d’années à l’école Victor-Doré, rue Dudemaine, les organismes ont été obligés de déménager, quasiment dans l’urgence, en 2013. La défunte Commission scolaire de Montréal voulait récupérer des classes pour les élèves qui s’entassaient dans les établissements du quartier.
Un nouveau centre communautaire avait vu le jour au 1405, boulevard Henri-Bourassa Ouest, un bâtiment loué par l’arrondissement. Après plusieurs démarches est apparue l’opportunité du centre d’hébergement des Sœurs de la Providence.
C’est sous l’administration du maire Denis Coderre que la Ville a pu acheter l’immeuble. La persévérance et la ténacité du jeune conseiller de Ville de Bordeaux-Cartierville de l’époque, Harout Chitilian, auront été payantes.
« Je voulais faire une petite mention à mon prédécesseur [Harout Chitilian]. Tout le monde a aimé travailler avec lui. Je sais que c’était un projet qui lui tenait à cœur et il continue à suivre sa progression », a rappelé Effie Giannou, conseillère de Ville du district de Bordeaux-Cartierville.
Le 4C accueille le public depuis décembre pour plusieurs services offerts par les organismes. La friperie Cartier Émilie vient de terminer son déménagement et elle est ouverte pour les clients.
Ces aménagements constituent la première phase de travaux au 4C. Dans une projection d’une dizaine d’années, l’administration municipale prévoit la réalisation d’une bibliothèque moderne et un espace de diffusion culturelle.
Notons que tout le monde aura l’occasion de découvrir le nouveau centre lors de la journée portes ouvertes, le dimanche 29 janvier, de 10 h à 15 h.
Restez informé
en vous abonnant à notre infolettre
Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.
Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.
Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.