Concert Ahuntsic en Fugue à l’église de la Visitation (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

Même si la programmation des concerts Ahuntsic en Fugue n’est pas terminée –le dernier concert ayant lieu samedi soir au Collège Regina-Assumpta–, on peut d’ores et déjà dire que l’édition 2021 de CAF fut un succès, et à guichets fermés. Le concert prévu demain soir affiche déjà complet. Certes, la restriction du nombre de places ne permet pas d’accueillir autant de spectateurs que les années précédant la pandémie, mais les mélomanes d’Ahuntsic-Cartierville étaient au rendez-vous et sont repartis enchantés par la prestation des musiciens, encore une fois cette année!

Après l’interruption due au virus de Covid-19, l’été dernier, les soirées organisées par Concerts Ahuntsic en Fugue ont été accueillies avec un vif plaisir par les amateurs mélomanes qui, malgré les contraintes sanitaires maintenues, ont répondu avec empressement à l’invitation des orgnisateurs.

Premier concert gratuit, en plein air

Le premier concert sous la thématique «Les pieds dans le sable», jeudi 19 août dernier, devait avoir lieu au parc Raimbault, à Cartierville, et il était gratuit. L’organisation avait prévu de se replier sur l’église Notre-Dame-des-Anges pour la soirée, en cas de mauvais temps, mais au final ce ne fut pas nécessaire, le couvert nuageux ne libérant pas de pluie. Et la soirée s’est bel et bien déroulée au parc Raimbault, toujours en respectant la distanciation et les mesures sanitaires alors que tous les billets avaient été réservés à l’avance par les amateurs.

Sur le site Web de CAF, on pouvait lire ceci, en première partie de la présentation:

«Sur une chaise de plage, un coussin ou sur une couverture, sur le sable, écouter et découvrir les musiques de l’Afrique, de l’Argentine et de l’Arménie qui s’amalgament. Une grande soirée pleine de poésie au cœur de le beauté du parc Raimbault à Cartierville.»

Voyages et chaleur

Le deuxième concert –scénarisé cette fois– s’est tenu le mardi 24 août, à l’église Saint-André-Apôtre. Également à guichet fermé, il a été fort apprécié par les mélomanes, malgré la chaleur.

Mais il est vrai que la météo se prêtait bien à la soirée qui était sous le thème « Extraits d’un coffre de voyage… Des jardins de Grenade à Buenos Aires, être en mouvement », thématique sous laquelle on pouvait lire:

« Le grand compositeur Manuel de Falla part en exil en 1939 pour fuir une Espagne oppressante et meurtrie par la guerre civile. Nous ouvrirons son coffre de voyage. Ce concert racontera avec poésie le voyage transatlantique et l’exil de 1939 du compositeur espagnol Manuel de Falla fuyant la guerre civile qui sévit dans son pays. Nous ouvrirons son coffre de voyage pour découvrir l’homme, ses influences, ses inspirations, son affirmation culturelle, ses souches populaires, son legs.»

Au clavecin, à La Visitation (1)
Luc Beauséjour au clavecin lors du concert Ahuntsic en Fugue à l’église de la Visitation (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

L’Église de la Visitation-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie était l’hôte du troisième concert alors que le clavecin et le piano y étaient à l’honneur. Sous le thème « Clavecin et piano concertants – D’âme et d’esprit être touchés », le concert se présentait ainsi sur le site de CAF:

«L’âme de Bach et l’esprit de Beethoven. L’union de deux grands concertos aux bouts des doigts.»

Anecdote rapportée par un des participants: les programmes distribués n’ont pas servi seulement à connaître les titres des pièces qui allaient être jouées, mais également à s’éventer discrètement, la chaleur étant toujours bien présente en cette soirée qui s’annonçait la dernière de cette semaine de canicule.

(1) Pour lire la critique de la performance livrée par les musiciens lors de ce concert, voyez plus bas. Il s’agit d’un texte signé par le frère de la signataire de cet article, lui qui est pianiste et mélomane.

Beethoven pour clore la saison

Finalement, demain samedi 28 août, pour clore la saison de CAF, une soirée mettant en vedette, notamment, des oeuvres de Beethoven, le Choeur de chambre du Québec sous la direction de Robert Ingari, et le Quatuor Andara, dans un deuxième concert scénarisé, se déroulera à la salle Marguerite-Bourgeoys du Collège Regina-Assumpta. Encore une fois, et 48 heures à l’avance, au moment d’écrire cet article, le concert affichait complet.

La thématique, sous le titre « Un peuple et un solitaire – Autour d’un génie… être rassemblés», se lit comme suit:

« L’enfermement de Beethoven et son legs humaniste d’ouverture à l’autreD’un côté, Beethoven, sa solitude, sa surdité, son enfermement, mais toujours sa force d’entrer en communication avec sa société. De l’autre, le peuple et le pouvoir identitaire et rassembleur qu’exercent sur lui les chants populaires. Ce concert scénarisé présentera ces deux réalités en opposition avant d’orchestrer leur rencontre pour permettre l’interprétation de cette œuvre magistrale et unificatrice qu’est la Fantaisie chorale en reconnaissance d’un génie humaniste. »

Tâche immense réalisée rapidement

Après l’interruption de l’année dernière, cause pandémie, les hésitations que pouvaient apporter les suites de la pandémie au cours de la dernière année et le point d’interrogation que constituait le variant Delta, Concerts Ahuntsic en Fugue a organisé cette belle série 2021 de quatre concerts sur une période de temps fort réduite.

En cinq semaines, huit personnes de l’organisation ont poussé fort à la roue pour monter la programmation et réserver les interprètes et musiciens tandis que de nombreux bénévoles ont contribué à assurer une présence lors des trois premiers concerts et pour demain.

Rappelons que les Concerts Ahuntsic en Fugue sont nés en 2014, sous l’impulsion des fondateurs Clément Canac-Marquis, également directeur artistique, et Lucie Hamel, directrice générale, notamment. Formé en OBNL, CAF est chapeauté par un conseil d’administration et épaulé par de nombreux bénévoles.

 

(1) Bach, Beauséjour, Beethoven et Brière mis en valeur par le Quatuor Andara!

Par Luc Dupont

Le jeu de lumières rosacé en fonds de scène du début du concert se mariait bien à la chaleur qui régnait à l’intérieur de la belle église de la Visitation. Est-ce Bach et Beethoven qui nous ont fait oublier cette accablante chaleur ou plutôt la soirée avançant en âge? De même, est-ce Bach et Beethoven qui nous ont fait oublier cette pesante pandémie et nous amener à nous perdre en songes au milieu de cette belle soirée d’été? Ne serait-ce pas plutôt le brio de ces jeunes musiciens du Quatuor Andara et des deux virtuoses du clavier, Luc Beauséjour, claveciniste, et Jimmy Brière, pianiste, qui nous a envoutés?

Le quatuor Andara au Concert Ahuntsic en Fugue à l’église de la Visitation (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

Pourtant, la première œuvre bien connue de Barber, L’Adagio pour cordes, opus 11, n’a pas eu cet effet. Le rythme languissant de cette œuvre faisait peut-être trop écho à la chaleur environnante? Ou la tristesse exprimée par Barber nous pèserait-elle trop en cette période de pandémie?

Le deuxième mouvement du concerto en fa mineur pour clavecin de Bach n’est pas rapide : larghetto, lit-on. Est-ce à cause du pizzicato des cordes qui accompagnaient le clavecin: je suis sorti de ma torpeur!

Le claveciniste Luc Beauséjour lors du Concert Ahuntsic en Fugue à l’église de la Visitation (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

La deuxième oeuvre de Bach, le concerto no 1 BWV 1052 a dévoilé l’incroyable virtuosité du claveciniste, mais aussi ce chassé-croisé entre lui et les cordes qui lui répondaient. Quel dialogue, alors que le claveciniste nous a montré tout son talent mis en valeur par la précision, la justesse et l’union quasi parfaite des deux violonistes, de l’altiste, du violoncelliste et du contrebassiste!

Jimmy Brière, au piano, lors du Concert Ahuntsic en Fugue à l’église de la Visitation (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

On se demandait alors comment Beethoven pourrait rivaliser avec Bach ce soir. Jusqu’au moment où arriva le sublime deuxième mouvement de son concerto no 2 en si majeur joué par Jimmy Brière et Andara, beaucoup moins connu que le troisième mouvement. Quelle finale dans cet adagio, alors que la seule main droite de Jimmy Brière parlait aux cordes qui lui répondaient avec autant de ferveur. Oui, nous étions bénis ce soir! Le troisième mouvement, très rapide, nous a rappelé que seuls les virtuoses peuvent jouer l’intégrale de ce concerto! Merci au Journal des voisins et à Ahuntsic en fugue : je suis retourné comblé!

 

 

 

 



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