Lors de la séance ordinaire du conseil d’arrondissement tenue le 26 novembre, les élues d’Ahuntsic-Cartierville ont repris leurs travaux là où elles les avaient laissés en octobre. Compte-rendu.
[NDLR : Étant donné que les femmes sont désormais majoritaires au conseil, le JDV utilise ici le féminin générique afin d’alléger le texte, plutôt que de se plier à la règle voulant que le masculin l’emporte sur le féminin.]
Les grandes premières
C’était une soirée de premières.
Réunies pour la première fois depuis les élections du 7 novembre, c’était également la première fois que les élues d’arrondissement se retrouvaient physiquement dans la salle du conseil depuis le début de la pandémie de COVID-19.
C’était aussi la première fois que la période de questions du public se tenait en mode hybride avec des questions en présence dans la salle et des questions envoyées par Internet.
« Nous avons profité des allégements annoncés par le gouvernement du Québec le 15 novembre dernier pour tenir une séance en présence pour la première fois depuis très longtemps », a souligné d’entrée de jeu la mairesse Emilie Thuillier.
Elle en a profité pour souligner que l’arrondissement continue de s’adapter aux consignes de la santé publique, notamment en exigeant désormais la présentation du passeport vaccinal pour accéder aux installations sportives de la Ville.
Des mesures de distanciation physique étaient également en place pour assurer que la demi-douzaine de personnes venue assister aux échanges dans la salle du conseil, plutôt que de suivre la webdiffusion en direct, puissent le faire de façon sécuritaire.
Le mot d’ouverture a été l’occasion pour certaines nouvelles figures de se présenter, dont les deux commandants des postes de quartier Alexandre Lelièvre (PDQ 27) et Jean-Michel Brunet (PDQ 10) et le nouveau directeur Performance, greffe, et services administratifs de l’arrondissement, Marc Cardinal.
Des projets et des annonces
« Dans les quatre dernières années, on a travaillé très fort dans l’arrondissement avec tous les partenaires, on a travaillé — vous le savez — sur la participation citoyenne, la transition écologique, la mobilité durable, le verdissement, le développement économique — en partenariat avec les SDC dont on a vraiment augmenté le budget — ; on a traversé la COVID, on a traversé les inondations. Bref, ça a été quatre ans bien remplis ! », a noté la mairesse Thuillier dans ses remarques d’ouverture avant de passer la parole à ses collègues.
Comme l’ensemble des élues, la conseillère de Bordeaux-Cartierville, Effie Giannou, a commencé par des remerciements bien sentis.
« C’est une chose de l’emporter une première fois, mais c’est tout autre [chose] de se faire réélire pour le travail accompli. C’est un gage de confiance exceptionnelle et je suis profondément reconnaissante », a déclaré la conseillère réélue pour un second mandat.
Elle a également eu de bons mots pour son ancien collègue Hadrien Parizeau, dont la défaite dans Saint-Sulpice a privé Ensemble Montréal d’un second siège dans Ahuntsic-Cartierville.
« Comme seule élue de l’opposition officielle dans l’arrondissement, je réalise cependant les responsabilités qui me sont octroyées et je vous promets de continuer à questionner et challenger l’administration locale toujours avec beaucoup de respect », a lancé la conseillère en énumérant ses priorités : la sécurité, l’apaisement de la circulation, la coordination des chantiers, la propreté et la participation citoyenne.
Après les remerciements d’usage, la nouvelle conseillère de Saint-Sulpice, Julie Roy, a sauté dans le vif du sujet annonçant une modification au zonage sur la rue Lajeunesse. Le changement rendra obligatoire l’usage commercial du rez-de-chaussée des bâtiments situés du côté est de Lajeunesse, entre les rues de Louvain et Legendre.
« Ça va nous permettre de redynamiser cette section de la rue », s’est réjouie la conseillère.
À tour de rôle, les autres élues ont énoncé leurs ambitions leurs districts respectifs.
« Dans le district d’Ahuntsic, vous le savez, il y a plusieurs projets en cours, mais aussi des dossiers incontournables comme la sécurité des déplacements piétons et cyclistes, l’apaisement de nos rues, le verdissement, la réfection nos parcs, l’accès aux berges », a énuméré la conseillère d’Ahuntsic, Nathalie Goulet.
Le conseiller Sault-au-Récollet, Jérôme Normand, a d’ailleurs avancé que le développement d’un sentier piétonnier riverain figurait parmi les projets que l’arrondissement souhaite développer « dans les mois à venir ».
L’administration Thuillier, qui a adressé récemment une lettre à Hydro-Québec exigeant que l’accès aux berges soit inclus dans le projet de réfection du mur de soutènement du barrage Simon-Sicard, ne ménage pas plus ses critiques envers le prolongement de l’autoroute 19.
« On continue à penser que c’est un projet qui est vu en silo, qui n’est pas connecté aux réalités des Montréalais, qui n’est pas connecté à des réseaux structurants en transport collectif, qui n’a pas de lien avec le transport actif sur le pont Papineau », a fait valoir Jérôme Normand.
L’arrondissement entend donc travailler à la mise en place de mesures d’apaisement locales, mais aussi à trouver avec le ministère des Transports du Québec (MTQ) des mesures pour mitiger l’impact d’une augmentation du volume de circulation automobile à la sortie du pont.
L’apaisement de la circulation domine les débats
En plus d’être mentionnée comme une priorité tant par les élues de Projet Montréal que par l’opposition, la question de l’apaisement de la circulation a été au cœur des échanges durant la période de questions du public.
Plusieurs questions ont notamment porté sur des problèmes de cohabitation entre les différents usagers ou sur la sécurisation d’intersections aux quatre coins de l’arrondissement.
En plus de continuer à installer des dos d’âne, à raison d’une centaine par année, l’administration Thuillier s’est dite ouverte à étudier la possibilité d’installer des photo-radars dans l’arrondissement.
« L’équipe d’élues est effectivement très intéressée par les photo-radars, parce que c’est vrai qu’on a beau mettre plein de mesures d’apaisement de circulation, à certaines intersections c’est très difficile — et c’est même difficile pour les policiers — d’intervenir, donc vous pouvez compter sur nous pour poursuivre ce dossier-là de près et le porter durant ce mandat », a promis la mairesse Thuillier en réponse à une question à ce sujet.
En réponse à des questions sur les délais de mise en place de certaines mesures de signalisation, on a appris que l’installation de plusieurs panneaux d’arrêt sur potence a été retardée par des problèmes d’approvisionnement.
« Dès que le port de Montréal va recevoir la marchandise, on est en priorité pour recevoir ces fûts-là et ces potences-là ! », a assuré Jérôme Normand.
Plusieurs mesures d’apaisement sont par ailleurs confirmées dans le secteur Youville, a affirmé Julie Roy en réponse à une question à ce sujet.
Elle a évoqué la mise à sens unique de l’avenue Lippens, l’ajout de huit nouveaux panneaux d’arrêt et de dos d’âne (sur des tronçons encore à identifier).
« D’autres mesures additionnelles sont encore en cours d’analyse », a précisé la conseillère.
Une consultation sur l’inversion éventuelle du sens de la circulation sur Foucher ainsi que l’ajout d’une traverse au parc Saint-Alphonse sont notamment dans les cartons pour 2022-2023.
Julie Roy a enfin indiqué que la sécurisation de la piste cyclable sur Christophe-Colomb figure parmi les priorités de l’administration en ce début de mandat.
« On est tout à fait conscient que le lieu n’est pas du tout sécuritaire pour les usagers. Un comité des services ville-arrondissement travaille sur différentes options pour sécuriser cette piste cyclable sur Christophe-Colomb, dont le scénario de deux pistes unidirectionnelles », a avancé la nouvelle conseillère.
Ruelles privés : plusieurs scénario à l’étude
Plusieurs questions demandant des clarifications sur la situation des ruelles privées dans l’arrondissement ont également été portées à l’attention des élues.
La conseillère du district d’Ahuntsic, Nathalie Goulet, a évoqué deux scénarios à l’étude actuellement, soit de réduire la valeur foncière des ruelles privées à 1$ pour éviter la mise à l’enchère des ruelles privées en cas de non-paiement de taxes par leur propriétaire et l’encadrement la vente de privé à privé en incluant un droit de premier acheteur pour la ville ou pour les propriétaires riverains.
« Il y a peut-être d’autres scénarios auxquels on n’a pas pensé qu’il va falloir étudier à l’avenir », a reconnu la conseillère.
« On veut trouver une solution systémique pour les ruelles de l’arrondissement et peut-être même pour toutes les ruelles de Montréal », a avancé Nathalie Goulet.
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