La baisse des cas observée depuis le mois dernier se poursuit, mais les autorités de la santé montréalaises demeurent très prudentes.
Lors d’un point de presse tenu le 10 février, la directrice régionale de la santé publique de Montréal, Docteure Mylène Drouin a fait le point sur la situation épidémiologique en compagnie de la porte-parole du centre de commandement de la santé montréalais, Sonia Bélanger.
« Ce qu’on voit depuis la semaine dernière, c’est une certaine stagnation », observe la docteure Drouin qui souligne que Montéal se maintient sur un « plateau élèvé » avec une moyenne de 500 cas par jour.
Toujours des secteurs chauds
Cette stagnation s’observe également dans Ahuntsic-Cartierville qui a enregistré 217 nouveaux cas depuis la semaine dernière, comparativement à 238 la semaine précédente, comme le rapporte le plus récent état de situation publié par la Direction régionale de la santé publique (DRSP).
Bien qu’on observe un recul notable de la progression des cas qui se poursuit, l’arrondissement demeure le deuxième plus touché à Montréal avec plus de 600 nouveaux cas depuis deux semaines. Comme la plupart des territoires du Nord et de l’Est, Ahuntsic et Bordeaux-Cartierville demeurent par ailleurs des « quartiers chauds », où les taux de positivité et les taux d’incidence sont plus élevés que la moyenne.
« Il y a quand même une baisse importante des taux de positivité depuis la semaine dernière » dans Bordeaux-Cartierville, note toutefois la docteure Drouin.
Cette diminution reflète peut-être davantage la baisse du nombre de tests réalisés qu’un réel ralentissement de la transmission, prévient-elle en notant que du côté d’Ahuntsic, on observe plutôt « une légère augmentation des taux de positivité avec des niveaux de dépistage assez semblables » à la semaine précédente.
De fait, trois quartiers de l’est de l’arrondissement figurent sur la liste des secteurs de voisinage ayant affiché les plus hauts taux d’incidence à Montréal la semaine dernière, soit Ahuntsic (13 cas et 247,86 cas/100 000 habitants), Ahuntsic-Nord-Ouest (30 cas, 209,35 cas/100 000) et Saint-Sulpice-Ouest (30 cas, 309,60 cas par 100 000). Le taux d’incidence pour l’ensemble de l’arrondissement se situe à 161,64 cas/100 000, ce qui est encore légèrement supérieur la moyenne montréalaise de 147,85 cas/100 000.
En zone « rouge franc », à l’affût des variants
Le taux d’incidence quotidien moyen demeure donc largement supérieur à 20 par 100 000 habitants, soit deux fois le seuil établi par le gouvernement du Québec pour passer au palier d’alerte maximale.
C’est ce qui fait dire à la directrice régionale de la santé publique que Montréal se trouve encore dans une zone « rouge franc foncé ».
La Santé publique est par ailleurs en état d’alerte face à l’introduction de variants dans la région métropolitaine. Pas loin d’une cinquantaine de cas de variants du coronavirus ont été rapportés jusqu’à présent à Montréal.
Si elles venaient à se propager dans la métropole, les trois principales formes mutées du virus qui peuvent être plus contagieux, davantage virulents ou moins susceptibles d’être contrôlés par les vaccins, risqueraient de causer une augmentation de la transmission, la multiplication des éclosions et une hausse des hospitalisations.
« On n’est pas à l’abri, en fait, d’un retour à l’arrière en ce qui concerne le nombre d’hospitalisations, si jamais le Québec était fortement touché par ces variants », prévient Sonia Bélanger.
Les hospitalisations aux soins intensifs sur un plateau
La porte-parole du réseau de la santé montréalais note que la « vague d’hospitalisations » qui a connu une « douce montée » à l’automne avant d’atteindre un « pic » au retour des fêtes est à peine en train de se résorber. Elle note que si la courbe des hospitalisations est en baisse, les cas aux soins intensifs se maintiennent sur un «plateau ».
Sur les 77 patients COVID alités dans les centres hospitaliers d’Ahuntsic-Cartierville en date du 9 février, une vingtaine de personnes étaient encore aux soins intensifs, selon les statistiques quotidiennes publiées par le ministère de la Santé et des Services sociaux.
« Nos établissements demeurent très fragiles et nos soignants ont besoin plus que jamais de la solidarité des montréalais », plaide Sonia Bélanger d’autant plus que les milieux de vie et de soins pour aînés continuent de faire face à de multiples éclosions.
Le nombre de nouveaux cas associés à ces éclosions en milieux fermés pour aînés est cependant en baisse, fait remarquer Mylène Drouin.
C’est ce qu’on peut observer dans Ahuntsic-Cartierville, où le nombre de milieux en éclosion et le nombre de cas est en baisse par rapport au mois dernier. Selon les statistiques du MSSS sur les cas et les décès dans les CHSLD et les RPA, seule la résidence Saint-Denis-d’Ahuntsic est considérée en situation critique et toutes les éclosions en cours comptent six cas ou moins.
La DRSP fait état cependant état de 43 décès survenus dans l’arrondissement depuis un mois. Le bilan funeste des 28 derniers jours, de loin le plus élevé à Montréal, porte à près de 450 le nombre total de personnes mortes des suites de la COVID dans Ahuntsic-Cartierville.
« Nos décès sont liés à ces éclosions, ce n’est pas lié à la transmission communautaire, c’est vraiment en lien avec ce qui se passe dans les milieux où on a les clientèles les plus vulnérables », constate la docteure Drouin qui souligne que la majorité des décès surviennent chez les personnes âgées de 80 ans et plus.
Course au vaccin
Le Centre intégré universitaire de santé et des services sociaux (CIUSSS) du Nord-de-l’île-de Montréal a vacciné à ce jour plus de 4123 résidants dans les CHSLD publics et privés, les ressources intermédiaires, les congrégations religieuses et les RPA.
« La vaccination des RPA avance très bien. Nous avons vacciné huit résidences à ce jour et cinq autres sont au programme d’ici le 16 février », indique Marie-Hélène Giguère, conseillère-cadre aux relations médias et aux affaires publiques au CIUSSS.
Un peu plus de 7000 membres du personnel du réseau public et privé ont également été vaccinés, ainsi que 190 proches aidants et 42 personnes en situation d’itinérance.
Sonia Bélanger souligne que si le nombre de doses administrées a connu une « dégringolade » à cause de la pénurie de vaccins depuis la fin janvier, la campagne reprendra rapidement son envol.
« On se prépare à la vaccination de masse », assure la représentante du réseau de la santé qui rappelle qu’un premier centre de vaccination est prêt à recevoir ses premiers patients dès que le coup d’envoi sera donné à la vaccination des premiers groupes prioritaires dans le grand public.
Le CIUSSS du Nord indique pour sa part être en voie de « finaliser la stratégie » pour la vaccination de masse, mais n’a pas encore annoncé quels seront les sites retenus pour la campagne.
Restez informé
en vous abonnant à notre infolettre
Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.
Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.
Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.
J’aime beaucoup votre article! Par contre, chaque fois que j’essaie de situer exactement les quartiers touchés par les éclosions, j’ai de la difficulté à les situer:
« soit Ahuntsic (13 cas et 247,86 cas/100 000 habitants), Ahuntsic-Nord-Ouest (30 cas, 209,35 cas/100 000) et Saint-Sulpice-Ouest (30 cas, 309,60 cas par 100 000). »
Pourriez-vous ajouter un lien vers une carte qui divise bien Ahuntsic en quartiers?
Merci beaucoup pour votre beau travail!