En augmentation constante depuis la fin novembre, le nombre de nouveaux cas de COVID-19 a pratiquement triplé depuis la semaine du 22 décembre. Les hospitalisations sont également en forte hausse.
Selon les données publiées par la Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal, 1453 nouveaux cas ont été confirmés dans la dernière semaine dans Ahuntsic-Cartierville, comparativement à 455 il y a deux semaines.
Une personne sur 100 infectée
Le taux d’incidence y atteint un record de 1082,35 cas par 100 000 habitants, c’est-à-dire qu’un peu plus d’une personne sur 100 dans l’arrondissement est actuellement infectée par la COVID-19. Ce taux est légèrement inférieur à celui qui prévaut dans l’ensemble de la métropole, soit 1 260,52 cas/100 000.
Le taux de positivité, qui était encore de l’ordre de 5 % à la mi-décembre, s’élève désormais à 22,2 %. C’est donc dire que plus d’une personne sur cinq a obtenu un résultat positif à un test de dépistage dans Ahuntsic-Cartierville. Le taux de positivité à Montréal s’élève à 23,40 %.
Ces données reflètent l’accélération brutale de la transmission à la fin de l’an dernier qui a poussé le gouvernement du Québec à resserrer les mesures sanitaires le 26 décembre, puis à imposer un nouveau couvre-feu le 31 décembre. (Voir le résumé des mesures en vigueur ici et les détails ici. D’autres resserrements ont été annoncés récemment, dont l’imposition du passeport vaccinal pour entrer à la SAQ et à la SQDC.)
Fini de compter les cas ?
Face à cette hausse sans précédent qui a saturé la capacité de dépistage et de traçage des contacts, le gouvernement provincial a décidé de restreindre l’accès aux tests de dépistage en clinique qui sera désormais réservé au personnel de services essentiels et à certaines catégories de personnes à risque, tandis que la population générale est plutôt invitée à utiliser des tests rapides en cas de symptômes.
Depuis le 5 janvier, le dépistage sans rendez-vous n’est d’ailleurs plus offert.
Longtemps considérées comme des indicateurs importants pour la gestion et le suivi de la situation épidémiologique, les données sur le nombre de cas, ainsi que sur les taux de positivité ou d’incidence ne permettront donc plus d’avoir un portrait précis de la circulation du virus dans la communauté.
Les données sur les hospitalisations serviront de principal indicateur désormais pour gérer la pandémie.
Hausse de 100 % des hospitalisations en une semaine
À ce chapitre, les données publiées par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) font état d’une progression impressionnante depuis la fin décembre dans les trois hôpitaux situés sur le territoire du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Nord-de-l’Île-de-Montréal.
Après avoir été relativement stables tout au long de l’automne, les hospitalisations à Sacré-Cœur, Fleury et Jean-Talon avaient connu une augmentation marquée dans les deux dernières semaines de décembre. Alors qu’on ne rapportait toujours qu’une vingtaine de personnes atteintes de la COVID-19 étaient admises le 15 décembre, ce nombre était passé à 60 le 29 décembre.
En date du 5 janvier, le MSSS rapportait désormais que 124 personnes atteintes de la COVID-19 étaient hospitalisées, dont 16 aux soins intensifs. Il s’agit là d’une augmentation de plus de 100 % en une semaine.
Plusieurs milieux en éclosions
Alors que l’automne avait été relativement calme dans les milieux fermés du Nord de l’île, plusieurs éclosions importantes ont été déclarées le mois dernier.
L’éclosion à la prison de Bordeaux comptait encore près de 75 cas actifs en date du 5 janvier. Selon les données publiées par le ministère de la Sécurité publique, 50 membres du personnel et 23 personnes incarcérées y étaient toujours infectés.
En date du 21 décembre, l’établissement carcéral, qui a été à plusieurs reprises le foyer d’éclosions comptant parmi les importantes à Montréal, plus de 200 cas avaient été liés à l’éclosion en cours.
Plusieurs résidences et milieux de soins pour aînés sont également aux prises avec des éclosions de plus petite envergure. C’est le cas notamment aux CHSLD Cartierville et Notre-Dame-de-la-Merci qui comptaient respectivement 19 et 12 cas parmi leurs résidents.
Comparativement à l’an dernier, où la multiplication des éclosions dans des milieux de vie et de soins pour personnes âgées avait mené à une hausse marquée des décès en janvier et février, aucun nouveau décès lié à la COVID-19 ne s’est jusqu’à présent ajouté au bilan dans Ahuntsic-Cartierville qui s’établit toujours à 493 morts.
La couverture vaccinale fait son œuvre
Cette situation nettement plus favorable comparativement à l’an dernier, malgré l’augmentation record du nombre de cas, pourrait s’expliquer en partie par une virulence qui semble moins importante chez le variant Omicron que chez les souches précédentes du virus.
La forte couverture vaccinale, en particulier chez les personnes âgées, joue également son rôle.
Même si l’écart dans le risque relatif d’infection ou d’hospitalisation d’une personne non vaccinée et une personne adéquatement vaccinée se resserre depuis l’émergence du variant Omicron, le risque pour une personne non vaccinée infectée d’être hospitalisée demeure 7,7 fois plus élevé que pour une personne ayant eu deux doses de vaccin.
Or, le taux de couverture vaccinale à deux doses dans Ahuntsic-Cartierville s’élève à 96,2 % chez les 80 ans et plus et à 95,1 % chez les 60 ans et plus.
La vaccination des jeunes au ralenti
À moins de deux semaines de la reprise des classes prévue le 17 janvier, le taux de vaccination chez les jeunes demeure, par contre, très largement inférieur aux niveaux observés chez les adultes.
Admissibles à la vaccination depuis la fin novembre, moins de la moitié des enfants de 5 à 11 ans ont jusqu’à présent reçu leur première dose dans l’arrondissement. La campagne de vaccination des 12-17 ans continue de piétiner avec à peine une soixantaine de jeunes qui ont été chercher une première ou une deuxième dose, le taux de couverture vaccinale portant le taux de couverture vaccinale à deux doses à 76,3 % dans ce groupe d’âge.
Avec le congé scolaire prolongé, la part des cas liés aux groupes d’âge scolaire sur le total des cas a nettement diminué dans le dernier mois, mais les milieux scolaires pourraient rapidement redevenir des lieux de transmission une fois les cours en présence repris.
D’autant plus que la question de la qualité de l’air demeure un enjeu dans plusieurs écoles de l’arrondissement. (Voir notre texte à paraître demain à ce sujet.)
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