D’ici 2025, si tout va bien et que le projet ne prend pas plus de retard, Ahuntsic-Cartierville aura une bibliothèque commune avec Montréal-Nord, comme le mentionnait notre article du 4 mars dernier.
Quand nous traversons la limite est de notre arrondissement, juste avant d’arriver au boulevard Saint-Michel, on n’imagine pas tout de suite se trouver dans un autre quartier, si l’on fait exception des indicateurs de rue, sur fond bleu, rappelant les années où la municipalité de Montréal-Nord était dirigée par Yves Ryan.
Déjà, dans l’est d’Ahuntsic, bon nombre de résidants du Sault-au-Récollet et ceux de l’ouest de Montréal-Nord (le secteur Marie-Clarac), ont l’occasion de se croiser dans le territoire de l’autre, notamment pour le travail, le magasinage ou encore à l’occasion d’activités culturelles ou sportives.
Et ce lien sera certes renforcé quand les gens de ces deux secteurs se rencontreront à la nouvelle bibliothèque interarrondissements à la fin de 2024, sur le boulevard Henri-Bourassa, un peu à l’ouest de Saint-Michel, sur le terrain qui abritait jadis le cinéma Majestic.
On fera d’une pierre deux coups, car les résidants du Sault-au-Récollet n’ont pas de biblio dans leur coin, alors que dans l’ouest de l’arrondissement voisin, le temple des livres se trouve dans un sous-sol « qui a besoin d’amour » pour reprendre l’expression de la mairesse Christine Black qui dit trouver tout à fait justifiée une telle « alliance culturelle».
Déjà plusieurs rencontres ont eu lieu avec des jeunes et des aînés, notamment, à des fins de consultation. Mais le processus d’avant-projet a été lancé officiellement en juin 2017 au comité exécutif de la ville.
« C’est un projet novateur à Montréal, le premier de la sorte, qui dépasse le concept même de la bibliothèque, avec tout le côté multimédia et les innovations en la matière », affirmait à l’époque la mairesse de Montréal-Nord.
Liens géographiques étroits
Déjà les liens sont étroits entre les deux arrondissements ; la rivière, bien sûr, le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation, les pistes cyclables, le célèbre circuit d’autobus Gouin 69 qui se rend jusqu’au Cégep Marie-Victorin, le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, etc.
« Il y a plusieurs découvertes à faire en allant sur l’eau, en canot, en kayak, en rabaska ou en bateaux électriques motorisés, ajoutait Mme Black avec le jdv. Ce sont plusieurs aspects récréotouristiques qu’il faut souligner. Et beaucoup d’autres choses à voir, intégrées au Parcours Gouin. C’est très structurant ».
À l’est du Sault-au-Récollet, on recense d’ailleurs une dizaine de maisons de ferme datant de l’époque de la colonisation. Sur son site Web, Montréal-Nord fait allusion aux liens historiques unissant le nord de la ville.
Les territoires environnants de Montréal-Nord sont également riches en lieux historiques, comme le Sault-au-Récollet, qui a marqué la naissance de l’île du Mont-Royal. Le 5 mars 1915, le Bas-du-Sault, faisant partie de la municipalité du Sault-au-Récollet, se transforme alors et devient la municipalité de Montréal-Nord.
Beaucoup de place au social
Il y a quelques années, la mairesse de Montréal-Nord lançait un cri du cœur pour défendre son arrondissement et rejeter l’image « négative » parfois dépeinte dans les médias.
« Le Montréal-Nord médiatisé n’est pas celui dans lequel nous vivons », insistait Mme Black qui, en 2017, venait de fêter le premier anniversaire de son élection, déclenchée à la suite des inconduites de l’ex-maire Gilles Deguire, un ancien policier, qui a été condamné à six mois de prison après avoir plaidé coupable à une accusation d’attouchements sexuels sur une jeune fille de moins de 16 ans et a été relâché depuis.
Dans sa missive publiée à l’époque, Mme Black, solidement appuyée par les élites locales, faisait surtout allusion aux nombreuses nouvelles ayant trait aux violences, surtout perpétrées par des gangs de rue.
Cette jeune femme qui a travaillé près de 15 ans dans le milieu communautaire reconnaît certaines « problématiques, qu’il y a des défis à relever », mais elle tient aussi à remettre les pendules à l’heure alors qu’un gros travail est accompli pour épauler les jeunes.
Un endroit riche de différences
« Contrairement à la perception véhiculée (…), nous ne ressentons aucune inquiétude lors des nombreux événements auxquels nous participons (…). Nous avons cette heureuse impression de vivre dans un endroit riche de sa différence, qui valorise le vivre-ensemble et qui ne cesse de progresser », analysait la politicienne nouvellement en poste à l’époque.
« Tout récemment, avec une centaine de partenaires, nous avons lancé le plan d’action Priorité Jeunesse 2017-2027, des projets visant à changer la vie de milliers de jeunes de 0 à 30 ans », précisait-t-elle.
Un programme contre la violence conjugale a aussi été lancé.
Mais, comme dans Ahuntsic-Cartierville, il y a aussi des défis à relever sur le plan économique et un blitz a été préparé pour mousser la variété de restaurants.
« Nous avons entre autres ici la meilleure pizza en ville », concluait en entrevue la jeune mairesse qui, depuis, a sollicité un mandat, complet cette fois, qu’elle a obtenu aux élections de novembre 2017.
Cet article a été publié dans le mag papier du jdv en 2017 et mis à jour en mars 2019.
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