Journaldesvoisins.com a fait le point sur l’éclosion à la prison de Bordeaux, sur le territoire d’Ahuntsic-Cartierville, en marge de la conférence de presse de la directrice régionale de la Santé publique, la docteure Mylène Drouin, le 10 février.
Le rapport de la Direction régionale de la santé publique (DRSP) sur les éclosions actives à Montréal faisait état de 102 cas liés à l’éclosion à l’établissement de détention situé sur le territoire du Centre intégré universitaire de santé et des services sociaux du Nord-de-l’île de Montréal en date du 9 février, soit quatre fois plus que la semaine précédente.
Mercredi, la directrice de la Santé publique indiquait au JDV qu’on recensait désormais 192 cas liés à l’éclosion qui s’est accélérée rapidement dans l’établissement carcéral depuis deux semaines.
Selon les statistiques publiées par le ministère de la Sécurité publique, il y a encore 27 membres du personnel et 119 personnes incarcérées atteintes de la COVID-19. C’est donc dire que plus d’une personne incarcérée sur 10 est donc actuellement atteinte à la prison de Bordeaux qui ne comptait qu’une poignée de cas confirmés il y a à peine deux semaines.
Cette augmentation fulgurante est possiblement liée à un effort de dépistage intensif.
« Nous avons procédé à une opération de dépistage massif du personnel de l’établissement de détention de Montréal la semaine dernière, du 3 au 5 février », indique Marie-Hélène Giguère, porte-parole du CIUSSS du Nord.
La docteure Drouin mentionne pour sa part qu’environ 300 tests ont été réalisés dans l’établissement dans les derniers jours et que des taux de positivité « très élevés » ont été relevés dans certains secteurs, où « presque tous les détenus [sont] positifs ».
« On est probablement sur la pente descendante de l’éclosion. Ça va être à suivre dans les prochains jours », indique la docteure Drouin.
La Santé publique poursuit son enquête épidémiologique pour comprendre comment la transmission a pu s’accélérer de façon aussi rapide.
La prison de Bordeaux est « un vieux bâtiment qui est beaucoup plus propice à la transmission », fait remarquer la directrice de la Santé publique de Montréal.
Une hypothèse est aussi qu’il y avait beaucoup de cas asymptomatiques chez le personnel, ce qui pourrait avoir contribué à la propagation de l’éclosion dans l’établissement de détention, malgré le confinement systématique des personnes incarcérées atteintes de la COVID et la mise en isolement de plusieurs secteurs.
« On n’a pas de forme sévère de la maladie », indique par ailleurs la docteur Drouin.
Elle assure qu’une équipe est mise en place pour assurer la surveillance des symptômes chez les personnes incarcérées.
Selon une personnes incarcérée avec qui le JDV a communiqué, les détenus confinés ont accès au téléphone une fois aux deux jours.
« On a eu droit à deux douches depuis le premier février », fait savoir notre source qui dit qu’on a annoncé un possible déconfinement dans son secteur en début de semaine.
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