Jérôme Normand, président du CCU et conseiller du district du Sault-au-Récollet (Photo : François Robert-Durand, JDV).

Selon Jérôme Normand, conseiller dans Sault-au-Récollet, Projet Montréal a transformé la culture organisationnelle dans Ahuntsic-Cartierville. Et il veut poursuivre les réformes entreprises depuis trois ans.

« Avant de faire de la politique, j’étais DG d’Environnement Jeunesse et VP de la Maison du développement durable, rappelle-t-il dans une entrevue avec Journaldesvoisins.com, il y a quelques jours. Je trouvais que les enjeux ne bougeaient pas assez vite dans l’arrondissement, surtout pour le verdissement, la lutte aux changements climatiques et l’éducation citoyenne. C’est pour ça que je me suis présenté dans Sault-au-Récollet : je voulais qu’on prenne un virage. »

M. Normand considère que son équipe a transformé les façons de faire dans l’arrondissement, en moussant systématiquement la consultation et la participation citoyenne. Il est fier d’initiatives comme le budget participatif ou des consultations sur la chaussée partagée du boulevard Gouin, la seule de l’arrondissement (à l’est de l’avenue de Lorimier).

« On a pris plein de dossiers sous notre aile et notre action a changé les relations entre les citoyens et leur arrondissement, dit-il. Les élus ont une vision inspirée du développement durable, et ils amènent la fonction publique à atteindre ces objectifs. Mais virer une administration comme celle de Montréal se fait sur le long terme. J’ai la conviction que mon travail n’est pas terminé. Que j’ai encore beaucoup à offrir. »

Ses priorités

Sans citer les dossiers auxquels il entend travailler dans un prochain mandat (il faut bien se garder quelques munitions pour la campagne!), Jérôme Normand a fait siennes des priorités comme de maintenir et bonifier la participation citoyenne dans les décisions de l’arrondissement et accélérer les mesures de résilience face aux changements climatiques.

« On a une belle canopée dans le quartier, mais c’est sous notre administration qu’on a cessé de couper davantage que de planter des arbres, dit-il. En fait, la tendance est inversée depuis deux ans et les citoyens apprécient, car ils aiment leurs arbres. »

M. Normand estime qu’il est possible de bonifier davantage les règlements d’urbanisme pour améliorer le verdissement.

« On a vu l’impact des îlots de chaleur avec les crues printanières : il faut que l’on puisse absorber davantage les précipitations », dit-il.

Le conseiller considère qu’il y a encore du travail à faire du côté des transports actifs. Et il ne se considère pas comme anti-voitures :

« Certaines personnes se plaignent des pistes cyclables, mais seulement 2% du réseau des voies publiques est dévolu exclusivement au vélo, dit-il. On peut faire plus. »

La 19

Impossible de ne pas discuter de l’autoroute 19. M. Normand reconnaît que Sault-au-Récollet est un quartier de transit et qu’un flux énorme de véhicules arrive des banlieues provenant de l’autoroute 19 se déverse dans les rues locales. Les automobilistes essaient de contourner les bouchons et les mesures d’atténuation de la circulation.

« Les gens nous disent qu’il y a trop de véhicules et qu’ils roulent trop vite dans les rues résidentielles, dit-il. On va multiplier les saillies de trottoir et les dos d’âne. »

Les travaux sur le pont Pie-IX vont se poursuivre pendant des années. Et ceux prévus pour le pont Papineau-Leblanc n’arrangeront pas les choses. Pire, le prolongement annoncé de l’autoroute 19 vers Bois-des-Filion risque d’empoisonner davantage la vie des résidants du quartier. Comme élu municipal, M. Normand a peu de marge de manœuvre…

« D’autant plus que le parc automobile, même s’il stagne à Montréal, augmente dans les banlieues, dit-il. Même si on multiplie les saillies et les dos d’âne, notamment près des écoles, il faut avant tout s’attaquer à l’omniprésence de l’automobile en banlieue. La vraie question, et je l’ai amenée au congrès de Projet Montréal, c’est de pousser pour que Québec adopte une tarification kilométrique à l’usage de l’automobile, qui augmenterait à mesure que vous vous éloignez de Montréal. Ce serait un incitatif très fort à utiliser les transports en commun, notamment le REM et les trains de banlieue, pour venir à Montréal. »

Pour Jérôme Normand, ce n’est pas vrai que les banlieusards rejettent le transport en commun. Il faut simplement bonifier agressivement l’offre de transports en commun et rendre l’auto moins attrayante du point de vue économique.

« Il faut tarifer l’utilisation de l’auto, pas juste sa possession », dit-il.

Originalement, Québec prévoyait un prolongement de la 19 en tunnel, sous Papineau, entre Gouin et l’autoroute Métropolitaine.

« C’est peut-être l’idéal pour la qualité de vie dans Sault-au-Récollet, mais ce projet est irréaliste, dit-il. On peut toutefois amener encore des correctifs à court terme dans le secteur Papineau/Henri-Bourassa. Comme réduire la circulation de transit dans les rues locales, où ça congestionne jusqu’à Fleury. »

M. Normand cite diverses mesures qui sont sur le point d’aboutir, comme le rallongement du cycle de feux de circulation, pour sécuriser la traverse piétonne, ainsi qu’un virage à gauche sur Henri-Bourassa quand on arrive de la 19.

Rue Fleury Est

Le développement commercial de la rue Fleury, à l’est de Papineau, préoccupe grandement le conseiller.

« On a augmenté de 30% le financement de la Promenade Fleury, dit-il. C’est bien. Mais, à l’est, il y a mobilisation des gens d’affaires. Il n’y a pas d’association de commerçants et le tissu commercial est disparate, il manque de cohésion ou de vue d’ensemble, décidée par les commerçants et les résidants. Des familles s’installent dans ce secteur. Pour mieux desservir ou attirer de nouveaux clients, il faut un outil de concertation et une gouvernance légitime. Est-ce que ça sera une SDC ou une association commerciale? On a présenté toutes les options et le milieu décidera du modèle qui lui conviendra. »

Il ne veut pas se prononcer sur le type de commerce qui se fait désirer sur cette artère, mais il faut une certaine mixité, notamment en soins de santé et en alimentation.

« Sur la Promenade Fleury, 76% des clients fréquentent les commerces à pied, dit-il. Il faut donc une offre qui répond avant tout aux besoins de la population locale. »

 



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