Écrivaine et résidante d’Ahuntsic depuis 30 ans, Emmanuelle Dupal s’apprête à partir à la retraite pour reprendre l’écriture là où elle l’a laissée, il y a dix ans, et… pour se promener dans son quartier!
Quand elle a choisi d’habiter ici, elle connaissait déjà Ahuntsic et appréciait notamment ses espaces verdoyants qui font sa réputation. « J’avais une tante qui habitait près du parc des Hirondelles. C’est un quartier qui m’a toujours attirée par sa verdure », raconte-t-elle.
Emmanuelle Dupal a habité d’abord la rue des Prairies, puis elle a déménagé non loin du parc Tolhurst et de Fleury Ouest. « C’est un quartier que j’apprécie beaucoup, ses épiceries italiennes notamment, ainsi que son petit côté multiculturel à l’Est », admet-elle.
Du lent changement
En trente ans, elle a vu beaucoup de choses changer, ou, plus précisément, évoluer dans le temps.
« Quand je suis arrivée, il y avait encore la quincaillerie d’origine. Ma maison date de 1948 et ce commerce devait encore être ouvert à l’époque. Il remonte peut-être même au début des années 1950. Il y avait un aspect familial. Ce n’est plus le cas. Aujourd’hui, on trouve davantage de petits restaurants, mais c’est un quartier qui se développe dans le bon sens », croit-elle.
Ces dix dernières années, Mme Dupal, écrivaine, a vu nombre d’améliorations. Elle apprécie notamment le parc Tolhurst, qui a été réaménagé récemment, et la réalisation de pistes cyclables pour les jeunes ados notamment. « Ils peuvent se rendre à leur collège en toute sécurité », observe-t-elle.
Résurrection d’un quartier
Elle note en fait un dynamisme particulier après le creux qui avait suivi les départs successifs à la retraite des anciens commerçants.
« Il y a eu une période de dormance qui a sévi pendant une dizaine d’années; voilà que des entreprises locales se démarquent et, surtout, se font rassembleuses. La rue Fleury Ouest, où rien ne se passait il y a dix ans, s’est animée et revit au rythme des jeunes familles qui se sont installées non loin », énumère-t-elle.
Elle tient aussi à mentionner la création de la Ferme de Rue dans le quartier. « Je ne vois pas le développement du quartier comme étant de l’embourgeoisement, mais bien comme une renaissance », convient Mme Dupal. De ce passé récent, elle regrette toutefois la disparition du FestiBlues. « L’événement attirait les familles. Il rassemblait les grands-parents, les jeunes adultes et les enfants. »
Quitterait-elle Ahuntsic pour la retraite? Ce n’est pas dans ses projets. « C’est vrai, lorsqu’on veut se déplacer ou voyager, on trouve toujours difficile de sortir d’Ahuntsic. En fait, on serait n’importe où à Montréal, dans n’importe quel quartier, ce serait la même chose. Parfois, quand on est exaspéré [par la circulation automobile ou les travaux], on envisage de déménager. Sur la Rive-Sud, par exemple. Mais on n’est pas capables. On aime trop notre quartier. »
Écrire pour les jeunes
Emmanuelle Dupal est l’auteure d’une série de livres pour les jeunes dans lesquels se mêlent imaginaire et fiction, et qui ont pour personnage principal Cléopâtre, la reine de l’Égypte antique. « Princesse Cléo, c’est Cléopâtre, jeune adolescente. C’est elle qui rencontre les dieux et tout cela. Tout ce qui constitue l’arrière-plan historique est vrai », explique Mme Dupal.
Cette série figurait dans une collection qui avait été créée par son éditeur, la Courte Échelle. Il avait donné carte blanche à des auteurs pour mettre en scène des personnages historiques, réels ou fictifs. Mme Dupal n’en était pas à son coup d’essai avec Princesse Cléo. Elle avait déjà publié Sabotage en quatrième année (Éditions de la Paix), qui avait été finaliste au prix littéraire Hackmatack dans les Maritimes en 2008-2009, ainsi qu’au prix Tamarac en Ontario.
« Je recevais des courriels de jeunes, mais aussi de parents. Un père m’a notamment écrit que son fils ne lisait pas et, quand il a découvert mon livre, il est passé à travers ses 155 pages sans sourciller. Il en était très fier », se souvient-elle.
Pourtant, il y a près de dix ans, Mme Dupal a mis sa carrière littéraire en pause. Et ce n’était pas par panne d’inspiration.
« Quand j’écrivais, j’avais aussi un emploi à temps partiel. Puis, j’ai décroché un poste à temps complet. Or, je ne peux écrire que le matin. Je suis incapable de créer le soir. De plus, j’ai besoin de baigner dans l’univers de mon histoire. Et puis, les cinq dernières années, j’étais proche aidante pour ma mère, qui avait l’Alzheimer [elle est décédée en 2021] », confie Mme Dupal.
Toutefois, puisque la retraite approche pour Emmanuelle Dupal, cette dernière se promet de revenir à l’écriture. Elle a déjà un roman qu’elle entend probablement remanier. « J’ai un manuscrit écrit aux trois quarts. Je vais le reprendre, mais ce sera un livre pour adultes », dit-elle.
L’auteure s’est aussi promis d’apprendre à jouer du ukulélé!
Ce article a été publié dans la version imprimée du Journal des voisins, le Mag papier de juin 2022, à la page 10.
Restez informé
en vous abonnant à notre infolettre
Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.
Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.
Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.