Dans le but de célébrer la diversité présente dans l’arrondissement, le journaldesvoisins.com (JDV) brosse un portrait des célébrations des fêtes nationales des membres de communautés d’Ahuntsic-Cartierville. Au courant de l’été, celles de l’Égypte et de la France ont notamment été soulignées.
Avec 1340 résidants nés au Vietnam, en plus des descendants de deuxième ou troisième génération, ce pays de l’Asie du Sud-Est comporte une des communautés culturelles les plus importantes de l’arrondissement.
La fête nationale du Vietnam, aussi connue sous le nom de fête de l’indépendance, a lieu aujourd’hui, le 2 septembre. Cependant, pour des raisons historiques et politiques, très peu de membres de la diaspora montréalaise la célèbre. Le Nouvel An, ou Têt, qui aura lieu le 22 janvier 2023, est davantage reconnu comme étant la célébration de prédilection.
Le contexte
Le 2 septembre 1945, le révolutionnaire communiste Ho Chi Minh a proclamé l’indépendance du Vietnam à Hanoi, dans le nord du pays, vis-à-vis de la France, qui colonisait la région depuis la fin du 19e siècle. Une guerre sanglante dans laquelle les États-Unis se sont aussi impliqués, connue sous le nom de guerre du Vietnam, s’en est suivie de 1955 à 1975.
En 1975, les troupes du Nord sont descendues dans le sud du pays, officialisant ainsi l’occupation communiste de cette région. C’est alors qu’une première vague d’immigration vietnamienne a eu lieu.
« Plusieurs ont quitté le Sud afin de fuir le régime communiste. En raison notamment du fait français, près de 5500 Vietnamiens sont alors arrivés au Québec », relate Louis-Jacques Dorais, professeur émérite à l’Université Laval et sommité en ce qui a trait à la diaspora vietnamienne dans la province.
Alors que des problèmes de pauvreté et de guerre avec des pays voisins persistaient, une seconde vague d’immigration, composée de gens voulant fuir le nouveau régime, a eu lieu de 1979 à 1983.
« De nombreuses personnes ont quitté le pays en bateau pour aller dans des camps de réfugiés à plusieurs endroits en Asie du Sud-Est. C’est eux que l’on surnomme les “boat people”. Éventuellement, ils ont été parrainés par différents pays; 50 000 réfugiés ont été accueillis au Canada, dont 22 000 au Québec. La plupart de ces derniers se sont installés à Montréal », ajoute M. Dorais.
La fête du 2 septembre est directement liée au régime communiste, que de nombreux Vietnamiens ont fui. Contrairement à ce qui se fait au Vietnam, elle est donc peu soulignée ici.
« C’est sûr que les gens ici ne célèbrent pas vraiment cette journée puisque la grande majorité de la diaspora a quitté le pays pour échapper au communisme. Il est possible que certains arrivants plus récents arrivants le fassent, mais probablement en secret », explique-t-il.
Une communauté bien établie
Depuis son arrivée au Québec dans les années 1970 et 1980, la diaspora vietnamienne s’est bien implantée localement. M. Dorais n’en est pas surpris :
« Quand ils arrivaient ici comme réfugiés, ils n’avaient rien et voulaient bien gagner leur vie. Même s’ils ne venaient parfois pas de ce domaine, plusieurs ont décidé d’ouvrir des commerces. C’est une diaspora qui a travaillé très fort pour que ses enfants réussissent. C’est donc pour cela que les deuxièmes et troisièmes générations ont eu beaucoup de succès. »
Aujourd’hui, de nombreux médecins, dentistes, pharmaciens, comptables ou fonctionnaires sont d’origine vietnamienne. À ce jour, de nombreux restaurants et commerces tenus par des personnes originaires de ce pays sont bien établis dans le paysage montréalais. Ahuntsic-Cartierville compte notamment plus d’une dizaine de restaurants offrant de la cuisine vietnamienne.
D’ailleurs, dans le cadre de l’événement Les Premiers Vendredis (cuisine de rue à Montréal), le Festival Viet Montréal a lieu aujourd’hui. Présenté à l’Esplanade du Parc olympique, il offre une programmation culinaire et culturelle vietnamienne diversifiée.
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