La Paruline couronnée (Photo: J. Poitras) (Ovenbird) (Seiurus aurocapila)

On entend plus souvent la Paruline couronnée qu’on ne la voit. Son « Ticha-ticha-ticha » en crescendo retentit dans les boisés et forêts d’une bonne partie du territoire québécois méridional. Mais ses habitudes et comportements la rendent plus difficile à voir.

Description

Le dessus de cette paruline est uniformément d’un brun olivâtre et le dessous est blanc avec des taches noires en lignes. Les flancs peuvent être teintés de chamois.

C’est par la tête que l’on peut vraiment l’identifier; si les joues sont de même couleur que le dos, la zone orangée bordée de lignes noires du dessus de la tête non seulement lui confère son nom mais ne laisse aucun doute chez l’observateur. Ajoutez à cela un notable cercle péri-oculaire blanc, des pattes rosées, et le portrait est complet.

Habitat et nidification

La Paruline couronnée préfère les forêts matures où prédominent les feuillus et où les sous-bois sont dégagés. Les différents types d’érablières, à bouleau jaune, à tilleul, et les peuplements de pruches à bouleau sont de ceux-là. La présence d’une bonne couche de feuilles mortes au sol favorise son implantation, car elle y trouve l’essentiel de sa nourriture.

Se fondre dans l’environnement – photo: J. Poitras

Le nid, construit essentiellement par la femelle, est en forme de coupe avec la plupart du temps un toit de brindilles ou d’herbes ce qui, en plus de camoufler le nid, lui a conféré son nom anglais d’« Ovenbird », puisque le tout fait penser à un four à pain.

Elle y pond de trois à six œufs qu’elle couve pendant une douzaine de jours. Les oisillons demeureront au nid huit ou dix jours de plus durant lesquels ils sont nourris par les deux parents.

Les jeunes peuvent voler à peine quelques jours après avoir quitté le nid bien qu’ils soient dépendants des parents pendant encore deux à trois semaines.

Alimentation et comportement

La Paruline couronnée a surtout des insectes et des larves à son menu. Par contre, elle ne dédaigne pas les escargots, limaces, araignées et autres arthropodes. Elle trouve la majorité de ceux-ci parmi les feuilles mortes lorsqu’elle arpente énergiquement le sol. L’autre partie, moins de 20%, elle le glane dans les arbustes ou les arbres.

Les années d’abondance de chenilles, comme la tordeuse, lui sont particulièrement favorables.

Le mâle chante souvent et à toute heure du jour, parfois même la nuit, lors de la période de nidification. Le nid étant bien camouflé, les adultes vont capter l’attention d’un intrus potentiellement dangereux et tenter de l’éloigner en l’attirant plus loin.

Mais la plupart du temps, à part le chant, l’oiseau est discret et son plumage le camoufle bien au sol ou dans les branches basses.

La Paruline couronnée – photo: J, Poitras

Territoire et migration

La limite nord de son territoire de nidification s’étend de Terre-Neuve jusqu’au nord-est de la Colombie-Britannique  en passant sous la Baie-James. Au sud, c’est une ligne irrégulière qui part de la Caroline du sud et remonte vers le Wyoming et le Montana. Elle est absente à l’ouest des Rocheuses. Sa densité de répartition sur ce territoire dépend des habitats favorables que l’on trouve d’une région à l’autre. Les grandes plaines des Prairies ayant peu de zones forestières accueillent peu ou pas de ces parulines.

Les mâles arrivent vers le début de mai et tout de suite s’installent sur le territoire de leur choix. Il se mettent à chanter et à défendre ce territoire qui servira non seulement pour la nidification, mais aussi à l’alimentation de la famille. Les femelles les rejoignent peu après et entreprennent immédiatement la construction du nid.

Après le sevrage des jeunes en août, les Parulines couronnées commencent leur périple migratoire. La plupart ont quitté le Québec en octobre, mais on a noté des observations aussi tardives qu’en novembre.

Leurs quartiers d’hiver se situent en Amérique Centrale, au nord de l’Amérique du Sud, dans les Antilles et en Floride.

Tendances historiques

Globalement, la Paruline couronnée semble maintenir une population et une aire de répartition stables. Par contre, la fragmentation des zones forestières à la suite des coupes ou à l’implantation résidentielle va affecter localement sa densité. L’utilisation immodérée des pesticides nuit à l’abondance de sa nourriture de prédilection et affecte le taux de reproduction.

Ceci étant dit, on a noté que peu de différence lors de la compilation des données pour les deux éditions de l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional.

Dans notre arrondissement, il n’y a pas vraiment de site favorable à sa nidification mais on l’observe régulièrement lors des migrations printanières et automnales.

J’ai eu droit à sa visite en septembre d’où les photos qui accompagnent cet article.

 



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