Après avoir ralenti la semaine dernière, la vaccination a repris son élan et poursuivi sur sa lancée cette semaine dans le Nord de l’île, alors qu’on rapporte certains signes d’essoufflement de la campagne à Montréal.
Près de 14 000 doses ont été administrées entre le 5 et le 12 avril, soit pratiquement deux fois plus que la semaine précédente, selon les informations communiquées au JDV par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Nord-de-l’Île de Montréal.
100 000 doses administrées dans le Nord de Montréal
Au total, c’est près de 100 000 personnes qui avaient reçu leur première dose de vaccin, dont 75 000 personnes appartenant à l’un des groupes prioritaires actuellement admissibles à la vaccination.
Vendredi dernier, la liste des groupes prioritaires s’est d’ailleurs allongée pour inclure certaines personnes atteintes de maladies chronique ainsi que le personnel des services essentiels, dont celui des écoles, des garderies et du milieu communautaire.
Depuis lundi, les personnes de 55 ans et plus qui ne font pas partie des groupes prioritaires peuvent également prendre rendez-vous pour obtenir une première dose du vaccin d’AstraZeneca à la Clinique de vaccination de Saint-Laurent.
« Entre le 8 avril et le 14 avril, nous avons administré environ 3000 doses d’AstraZeneca », indique Séléna Champagne, conseillère aux relations médias et aux affaires publiques au CIUSSS.
Vendredi après-midi, la Direction régionale de la santé publique (DRSP) a lancé un appel aux groupes admissibles à la vaccination, rappelant que 20 000 doses du vaccin AstraZeneca cherchent preneur en fin de semaine, avec ou sans rendez-vous.
Vaccination bientôt élargie à tous les adultes?
Étant donné que Santé Canada a décidé cette semaine de ne pas limiter l’usage de ce vaccin aux 55 ans et plus, la Santé publique du Québec considère d’ailleurs la possibilité de permettre sous peu à des groupes d’âge plus jeunes de prendre rendez-vous pour écouler les quelque 200 000 doses qui restent en inventaire.
En raison de craintes liées à un effet secondaire rare associé au vaccin d’AstraZeneca, mais aussi à cause de la désinformation qui circule au sujet des vaccins en général, certaines personnes admissibles à la vaccination sont réticentes à se faire vacciner.
« Je tiens à rassurer la population, tous les vaccins accessibles au public sont sécuritaires et les risques de complications sont extrêmement rares. Si vous êtes hésitant, je vous recommande d’en discuter avec votre médecin, votre pharmacien ou un professionnel de la santé », insiste le docteur Paul Le Guerrier, médecin-conseil à la Direction régionale de santé publique de Montréal, dans un communiqué émis vendredi après-midi par la DRSP.
Le gouvernement du Québec maintient l’objectif que toutes les personnes qui le souhaitent pourront recevoir leur première dose d’ici le 24 juin et envisage commencer la vaccination pour toute la population adulte d’ici la fin du mois de mai.
Alors que des retards de livraison annoncés du vaccin Moderna font craindre un ralentissement du rythme de la campagne québécoise, le gouvernement fédéral a annoncé vendredi l’arrivée de 8 millions de doses supplémentaires du vaccin de Pfizer/BioNtech au Canada d’ici le mois de juillet, ce qui augmente les chances d’atteindre l’objectif ambitieux que s’est fixé le Québec.
Cas en baisse dans le réseau de la santé
Quelque 10 000 membres du personnel de la santé et 10 000 personnes âgées hébergées en résidence ont déjà été vaccinées dans le Nord de l’Île, et devraient pour leur part commencer à recevoir leur seconde dose dans les prochaines semaines.
Alors que la troisième vague s’installe à Montréal, le vaccin semble donc pour l’instant aider à contenir les éclosions dans les résidences pour aînés et les CHSLD qui avaient été frappées par la deuxième vague cet hiver. Il n’y avait d’ailleurs plus aucun cas actif dans les milieux de vie et de soins pour aînés du Nord de l’Île, selon l’état de situation du 15 avril publié par le ministère de la Santé et des Services sociaux.
Le rapport hebdomadaire sur les éclosions actives publié mercredi par la Direction régionale de la santé publique (DRSP) fait par contre état de trois éclosions dans les centres hospitaliers situés sur le territoire du CIUSSS du Nord, totalisant neuf cas.
Le CIUSSS n’a pas souhaité préciser quelles sont les unités touchées ni dans quel établissement.
« Nous ne communiquerons pas d’informations plus spécifiques à ce sujet, étant donné que la situation change très rapidement », fait savoir Emilie Jacob, relationniste au bureau des relations médias et des affaires publiques du CIUSSS.
Le CIUSSS assure cependant que toutes les mesures nécessaires sont prises pour contrôler rapidement les éclosions, dont le retrait du milieu des employés infectés et l’isolement des patients atteints.
« Il est important de mentionner aux citoyens que l’hôpital est un lieu sécuritaire et de ne pas hésiter à se présenter si leur situation nécessite un suivi médical », insiste la porte-parole.
Urgences sous pression à Sacré-Cœur
Plus tôt cette semaine, le CIUSSS avait néanmoins demandé aux personnes avec des problèmes mineurs d’éviter de se rendre aux urgences étant donné les taux d’occupation élevés dans les urgences.
« Il est important de rappeler à la population que même en période de pandémie, il est possible de consulter un professionnel de la santé ou des services sociaux le jour même ou le lendemain sans se présenter dans une salle d’urgence », insistait le CIUSSS mardi dans un communiqué qui invitait plutôt les gens souhaitant consulter à s’adresser à des cliniques médicales sans rendez-vous.
La situation s’était améliorée vendredi après-midi dans les urgences de l’hôpital Fleury et de l’hôpital Jean-Talon qui affichaient à nouveau des taux d’occupation normaux, mais l’urgence de Sacré-Cœur continuait de fonctionner en surcapacité. Selon le site Index Santé, le taux d’occupation des civières y était de 117 %, avec 17 personnes alitées depuis 24 heures et sept depuis 48 heures.
Cas toujours en progression dans les écoles…et à la prison de Bordeaux
Dans la communauté, la progression de nouveaux cas se poursuit dans Ahuntsic-Cartierville, où les statistiques quotidiennes dénotent une tendance à l’accélération notamment sous l’effet des variants qui circulent en milieu scolaire.
Vendredi, Covid Écoles Québec rapportait d’ailleurs que 25 élèves avaient été placés en isolement préventif et allaient être soumis à un dépistage ciblé en lien avec un cas de variant à l’école Sophie-Barat.
Alors que l’éclosion majeure survenue à la prison de Bordeaux avait officiellement été retirée de la liste des éclosions actives dans le rapport de la DRSP publié mercredi, quatre nouveaux cas ont été rapportés depuis chez des membres du personnel, dont deux qui se sont ajoutés vendredi.
« Ces employés n’ont pas eu de contacts avec les personnes incarcérées », assure Marie-Josée Montminy, relationniste au ministère de la Sécurité publique (MSP).
Le JDV a questionné le MSP à savoir si des personnes incarcérées ont transférées à Bordeaux en provenance de l’établissement de détention de Hull qui est en éclosion actuellement ou encore des prisons de Rivière-des-Prairies ou de Saint-Jérôme qui comptent chacun un cas actif de COVID-19 dans la population carcérale.
« Des transferts ont eu lieu en provenance de l’Établissement de détention de Rivière-des-Prairies au cours des deux dernières semaines », indique la porte-parole du MSP.
Restez informé
en vous abonnant à notre infolettre
Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.
Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.
Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.