Coucher de soleil au parc des Bateliers (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

Ils se rappellent à nous (au moins) une fois par année, notamment à l’occasion de la corvée annuelle du ramassage des feuilles, mais les arbres sont des témoins importants de l’histoire urbaine depuis des décennies, voire des siècles.

« Tout le monde est là-dedans ces temps-ci, le ramassage des feuilles! » lance le porte-parole administratif de la Ville de Montréal, Philippe Sabourin. Il souligne que cette besogne annuelle, parfois pénible, peut nous faire oublier les nombreux bienfaits que nous apportent les arbres urbains, mais aussi que certains d’entre eux méritent le respect dû à nos aînés.

Une campagne de sensibilisation lancée plus tôt cette année par la Ville cherche d’ailleurs à mettre en valeur l’histoire des arbres.

En s’intéressant à l’histoire des arbres, « on apprend sur l’histoire à Montréal », note Philippe Sabourin.

Des arbres monuments

Selon l’inventaire des arbres publics de la Ville de Montréal, environ 2500 arbres d’Ahuntsic-Cartierville ont été plantés avant 1970, mais certains sont encore beaucoup plus vieux.

Pensons, par exemple, aux arbres pluri-centenaires du parc-nature du bois-de-Saraguay, une forêt vieille de plus de 300 ans qui était déjà débout à l’arrivée des colons européens à Hochelaga.

Fait moins connu, certains arbres plantés dans les parcs locaux sont aussi parmi les plus vieux à Montréal. C’est le cas par exemple du grand peuplier du parc Nicolas-Viel dont l’âge a été établi récemment à plus de 170 ans par le naturaliste Roger Latour.

« C’est certainement un des plus vieux qu’on a à Montréal », note Roger Latour qui a utilisé des photos d’époque et des vues aériennes pour établir l’âge vénérable de l’arbre. C’est exceptionnel », dit-il, notant au passage que, si les peupliers peuvent vivre jusqu’à 200 ans, les spécimens les plus âgés connus à Montréal ont plutôt entre 100 et 115 ans. »

Marcheurs au pied du vénérable peuplier du parc Nicolas-Viel (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

Le naturaliste recommande d’ailleurs qu’on plante rapidement un arbre compagnon pour que, lorsque le vénérable peuplier mourra, un peuplier mature soit déjà prêt à lui succéder.

« Des grands arbres en culture, dans un parc comme à Nicolas-Viel, c’est comme un patrimoine d’architecture », plaide Roger Latour.

Dans le parc Nicolas-Viel, « il y a un tout petit monument et il y a un immense peuplier», observe le naturaliste, selon qui il faut accorder à ce « monument vivant » le même soin qu’on accorde aux monuments historiques, comme la stèle qui commémore le récollet Nicolas Viel.

« Ça fait presque deux siècles qu’il est là à marquer un endroit où il y a eu un événement important dans l’histoire de la Nouvelle-France, note Roger Latour qui réfère à la noyade de Nicolas Viel avec son protégé Auhaïtsic, dit Ahuntsic, dans la rivière des Prairies. Il y a beaucoup, beaucoup de charge historique et culturelle. »



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