(Lark Sparrow) (Chondestes grammacus) – Bruant à joues marron – photo: J. Poitras

L’hiver nous amène parfois des surprises, je crois l’avoir dit dans une chronique antérieure. Eh bien, en voici la preuve! Un Bruant à joues marron a décidé de faire de Montréal son lieu de vacances du temps des fêtes.

Précisons tout d’abord que c’est un oiseau dont le territoire de nidification se situe à l’ouest du continent nord-américain. Au Canada, on ne le trouve qu’au sud de la Saskatchewan, de l’Alberta et dans la vallée de l’Okanagan en Colombie-Britannique.

En hiver, il devrait normalement se trouver au sud de la Californie, de l’Arizona, et du Texas, ainsi qu’au Mexique.

Or voilà que depuis novembre dernier, un individu de cette espèce a posé ses valises au Technoparc de Montréal dans l’arrondissement de Saint-Laurent (1).

Description

Bruant à joues marron cherchant de la nourriture – photo: J. Poitras

C’est par sa tête qu’on peut l’identifier.  Comme son nom l’indique, il a les joues de couleur marron, surtout en période nuptiale; elles deviennent plutôt brunes en plumage d’hiver.  On voit aussi deux bandes de la même couleur que les joues de part et d’autre d’une bande blanche sur le dessus de la tête, et un cercle oculaire blanc.

Une bordure foncée encadre ses joues et une autre limite le pourtour des zones blanches sous celles-ci. Un sourcil blanc ou brun pâle passe au-dessus de l’œil.

Sa gorge est blanche et sa poitrine gris-brun pâle est ornée d’une tache noire similaire à celle du Bruant hudsonien.

Il a le dos rayé de brun et les plumes brun foncé de ses ailes sont bordées de brun-marron. Le bout des plumes externes de sa queue est bordé de blanc.

Les deux sexes sont identiques. Les juvéniles possèdent des stries foncées sur la poitrine et les couleurs de leur tête sont moins prononcées.

Habitat et alimentation

Le Bruant à joues marron préfère les habitats ouverts avec des buissons ou des arbustes. On le rencontre aussi en lisière de boisés ou de forêts, mais rarement dans des milieux forestiers denses. Les zones agricoles lui conviennent notamment le long des routes et des fossés.

Il se nourrit de graines et d’insectes qu’il trouve au sol en fouillant à travers herbages et feuilles mortes. Il se déplace en marchant plutôt qu’en sautillant; c’est l’un des rares passereaux qui agit de la sorte. Il affectionne les sauterelles ce qui, avec l’utilisation de plus en plus fréquente de pesticides, n’est pas sans lui causer des ennuis.

Nidification

Le Bruant à joues marron niche généralement au sol, dans une crevasse de rochers ou dans un buisson. Pendant que le mâle marque son territoire en chantant, perché bien à découvert, la femelle construit seule le nid avec des brindilles, des herbages et des écorces.

Elle y pond de trois à cinq œufs brun pâle tachetés. Ceux-ci éclosent après une incubation d’une douzaine de jours.

Les deux parents nourrissent les oisillons qui quittent le nid après une dizaine de jours et demeurent dans les buissons environnants pendant encore quelques semaines jusqu’à ce qu’ils soient autonomes.

Selon Environnement et Changements climatiques Canada, la population de cet oiseau serait stable au Canada.

Migration

Comme mentionné plus haut, c’est un oiseau qui niche dans le centre-ouest de l’Amérique du Nord. Il y arrive donc progressivement au printemps, au fur à mesure que les sources d’alimentation deviennent disponibles sur un territoire donné. C’est en mai que le sud du Canada retrouve le Bruant à joues marron. L’oiseau quitte généralement avant les neiges, donc en octobre.

Il est résidant à l’année dans le sud du Texas, de l’Arizona et de la Californie, et au nord du Mexique. Le centre et le sud du Mexique l’accueillent seulement en hiver. On l’aperçoit occasionnellement en hiver le long des côtes de la Floride, de la Géorgie et des Carolines.

Au Québec, depuis le début du XXe siècle, on compte approximativement 85 observations pas toutes confirmées.

Sa présence au Technoparc de Montréal, hors de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, me force à déroger à l’une des règles que je m’étais fixées pour la rédaction de ces capsules ornithologiques: ne parler que des oiseaux observés dans notre arrondissement. Mais une règle n’est pas un dogme…

 

(1) Au moment d’écrire ces lignes, le 3 janvier dernier, il y était toujours, au grand plaisir de nombreux observateurs qui, comme moi, ont ajouté une prime-coche à leur liste « à vie ».

 

 



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