Butor en posture de chasse(Photo : Jean Poitras, JDV)

Vous vous promenez près d’un marais ou le long d’un cours d’eau bordé de roseaux. Si vous n’y prêtez pas attention, vous passerez tout droit sans remarquer ce roseau un peu différent qui a… des yeux! Le Butor d’Amérique aura encore une fois réussi son tour de camouflage!

Dès qu’il se sent menacé ou qu’il est surpris, le Butor d’Amérique se fige en position verticale, le bec pointé en l’air. Les rayures brunes sur son corps lui permettent de se fondre dans la végétation où il aime chasser ses proies. Une brise fait onduler les hautes herbes? Pas de problème! Notre Butor oscillera au même rythme qu’elles; ça c’est du camouflage!

(American Bittern) (Botaurus lentiginosus) – Camouflé dans les roseaux – photo: J. Poitras

Description

Le Butor d’Amérique mesure environ 70 cm de hauteur et possède une envergure d’ailes d’un mètre. Le dessus de la tête, la nuque et les côtés de la tête sont d’un brun doré. Il a la gorge, la poitrine et les flancs blancs fortement striés de brun. Les ailes sont mouchetées de teintes de brun et son bec est aussi strié brun et blanc avec parfois une teinte jaune. Comme pour les autres échassiers, il a de longues pattes qui sont de couleur jaune pour cet oiseau. Les adultes possèdent une rayure noire de chaque côté de la gorge.

En vol, ses grandes ailes laissent voir des extrémités d’un brun noir, contrastant avec le brun doré du dos. Voir un Butor d’Amérique arriver en plein soleil et gracieusement tournoyer avant de se poser est un magnifique spectacle.

Nidification et comportement

Le nid, posé directement sur le sol ou parfois sur une plateforme de faible hauteur, est constitué de roseaux, d’herbes et de joncs. Il est bien dissimulé dans une touffe dense de haute végétation, généralement près de l’eau.

Je vous observe – photo; J. Poitras

En cours d’incubation, la femelle ne quitte le nid qu’avec discrétion et précaution. Le Butor d’Amérique se nourrit de petits poissons, de batraciens et d’insectes qu’il attend patiemment, immobile, ou en se déplaçant lentement, comportement caractéristique des hérons (Ardéidés).

Son cri est un bizarre « Gllooup-pfloc! » imitant un bruit de succion similaire à celui que l’on ferait en marchant avec des bottes de caoutchouc dans de la vase épaisse, ou encore, selon certains, comme le faisaient les anciennes pompes à eau manuelles des cuisines d’antan. Il arrive parfois que l’on entende ce cri à répétitions pendant de très longues minutes sans pouvoir repérer son auteur.

Pendant la nidification, le mâle garde son territoire et en chasse les autres mâles en paradant les plumes gonflées, ce qui laisse apparaître les taches blanches bordant ses ailes. Si ça ne suffit pas, il effectue des vols circulaires autour de l’intrus.

Butor d’Amérique – photo; J. Poitras

Habitat et territoire

Comme mentionné plus haut, le Butor d’Amérique affectionne les étendues d’eau bordées de joncs ou de roseaux, tant pour la nidification que pour la chasse. Il lui arrive aussi de se satisfaire d’une rive boisée en autant que le couvert végétal en soit assez dense.

Son territoire s’étend du 50e parallèle comme limite nord, et d’une ligne allant de la Virginie au nord de la Californie comme limite sud. Il est présent dans toutes les provinces canadiennes.

Au Québec, même si on a vu des individus à la Baie James, la plupart des sites de nidification confirmés l’ont été au sud d’une ligne passant par l’Abitibi et le Saguenay-Lac-Saint-Jean, le territoire du sud-ouest ayant la plus forte densité de nidifications confirmées.

Le Deuxième Atlas des Oiseaux Nicheurs du Québec méridional,  présente le territoire général du Butor d’Amérique  comme stable, tout comme sa population. La perte d’habitats par l’assèchement des zones humides pour L’agriculture et le développement urbain ou industriel ne lui a pas été bénéfique. De ce fait, cet oiseau n’est pas considéré comme abondant chez nous.

Migration

Le Butor nous arrive au début de mai lorsque le dégel de son habitat de prédilection est bien amorcé. Il commence à nous quitter vers la fin septembre. En novembre, les derniers individus ont rejoint les régions du sud des États-Unis et de l’Amérique Centrale où il passe l’hiver.

C’est probablement en période migratoire que l’on a le plus de chances d’observer cet oiseau dans notre arrondissement puisque la modification des rives résultant de la construction du barrage hydro-électrique sur la Rivière-des-Prairies et de l’accaparement des berges pour utilisation domiciliaire, ont laissé peu d’endroits propices à sa présence ici.

 

 

 



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