Un nouvel appareil qui permet au SPVM de mesurer la distance de dépassement entre les véhicules et les cyclistes est en utilisation depuis le 28 août à Montréal, mais pas encore à Ahuntsic-Cartierville.
Le représentant du jdv roulait à vélo dans Ahuntsic Ouest, il y a quelques jours, quand un automobiliste l’a frôlé de très près, alors que lui-même à vélo se tenait loin des voitures…et des portières de voitures.
« Quelles portes ? », a demandé le conducteur qui m’avait klaxonné et qui s’était arrêté pour me dire que je roulais à vélo dans le milieu de la rue.
«Les portes d’auto qui peuvent s’ouvrir et me mettre en danger! C’est pour ça que je dois rouler à un mètre des portes », ai-je répondu.
Distance raisonnable?
L’automobiliste ne connaissait pas non plus le règlement du code de la route qui, depuis avril 2018, oblige les automobilistes à dépasser les cyclistes avec une distance raisonnable d’un mètre dans les zones où la vitesse est de 50 km/h ou moins. La conductrice aurait pu avoir une contravention de 313$ si cette disposition n’était pas respectée et que l’infraction avait été constatée par un agent de police.
Elle n’est pas la seule.
«Nos policiers [à vélo] nous ont fait la remarque que même s’ils sont bien identifiés comme policiers, il y a beaucoup d’automobilistes qui ne se tassent pas suffisamment lors d’un dépassement et lorsqu’on leur en fait mention, ils sont surpris et [disent qu’ils] ignoraient la disposition du code de la route à propos de la distance de dépassement raisonnable d’un mètre », a expliqué Roxane Rivard, conseillère en sécurité routière au SPVM en entrevue au journaldesvoisins.com.
Mme Rivard mentionne que les conducteurs de poids lourds devraient même prévoir une plus grande distance étant donné l’effet ressenti du vent sur les usagers vulnérables.
Un nouvel outil
Après un été à tester un nouvel outil dans le secteur ouest de l’île de Montréal, quatre appareils C3FT (ndlr: prononcez See three feet – en anglais, ou voyez un mètre – traduction libre en francais) sont disponibles pour les postes de quartier du SPVM qui en font la demande pour leurs policiers à vélo.
L’appareil qui s’installe sur le guidon des vélos des policiers affiche la distance de dépassement ainsi qu’un signal sonore lorsqu’un véhicule dépasse le policier à vélo sans respecter la distance minimale d’un mètre dans les zones où la vitesse est de 50 km/h ou moins. (ndlr: 1,5 mètre dans les zones où la vitesse est de plus de 50 km/h).
Pour l’instant, les appareils sont utilisés en mode préventif. Roxane Rivard souligne que même si les conducteurs connaissent la règle du «un mètre», il n’est pas toujours facile pour eux d’évaluer la distance alors qu’ils sont à gauche dans leur voiture et que les cyclistes eux, sont à droite.
« C’est notre objectif que de demander les appareils l’an prochain et de cibler les endroits les plus problématiques », a expliqué Nadine Garneau, nouvelle commandante au poste de quartier 10 de Bordeaux-Cartierville.
Dans le cas du poste de quartier 27 d’Ahuntsic, l’agent Doucet a mentionné que les besoins, pour le territoire couvert par ce PDQ, seront évalués en début d’année prochaine. Habituellement des policiers circulent à vélo au printemps et durant l’été, expliquait cette dernière, mais dès la rentrée, ils sont assignés à d’autres tâches.
« Pour l’instant, nous avons reçu une demande du poste de quartier Rosemont », a mentionné Roxane Rivard.
Réaction d’Ahuncycle
« Si plusieurs automobilistes dépassent des cyclistes avec le mot «POLICE » écrit dans le dos, c’est que la règle du un mètre n’est vraiment pas connu par beaucoup d’automobilistes », s’exclame Frédéric Bataille, porte parole du groupe Ahuncycle, groupe qui veut favoriser les transports actifs (à pied, à vélo) dans Ahuntsic-Cartierville.
Selon M. Bataille, il faudrait une vraie campagne de publicité pour sensibiliser les automobilistes et il faudrait commencer à donner de vraies contraventions pour que les automobilistes fautifs cessent de faire peur aux cyclistes par ce comportement très dangereux.
Le porte-parole d’Ahuncycle estime que quatre appareils C3FT pour couvrir toute l’île de Montréal, c’est vraiment très peu alors que ce problème est souvent mentionné par de nombreux cyclistes sur les réseaux sociaux. Il espère que les appareils seront utilisés souvent même si ce genre d’opération n’est pas aussi facile que d’attendre aux coins des rues pour attraper des fautifs.
La technique de dépassement
La conseillère en sécurité routière du SPVM, Roxane Rivard, a beaucoup d’espoir à l’effet que le réaménagement des rues à Montréal puisse éventuellement aider à rendre la cohabitation automobilistes/cyclistes plus harmonieuse. Toutefois, elle signale:
«Un changement de culture prend des années!»
D’ici là, Mme Rivard rappelle les règles de bases de dépassement pour les automobilistes qui approchent des cyclistes. Il ne faut pas klaxonner, mais réduire la vitesse de son véhicule, et rester à l’arrière des cyclistes jusqu’à ce que la voie soit libre sur une distance suffisante pour pouvoir s’assurer de faire un dépassement d’un mètre sans danger, soit dans la même voie, soit en traversant la ligne jaune si nécessaire, sinon il faut rester à l’arrière des cyclistes.
«Même sur une bande cyclable, la règle du “un mètre” doit être respectée», explique-t-elle.
Quant aux cyclistes, ils doivent circuler aussi près que possible de la bordure ou du côté droit de la chaussée, dans le même sens que la circulation, tout en tenant compte de l’état de la chaussée et des risques d’emportiérage par les véhicules stationnés ou à l’arrêt.
Si un cycliste est victime d’un dépassement dangereux, il peut toujours le rapporter à son poste de quartier avec le numéro de plaque et une description du véhicule. Il doit également être en mesure d’identifier le conducteur. En effet, Roxane Rivard précise que pour ce genre d’infraction, contrairement à une contravention pour stationnement, il est nécessaire de connaître le conducteur du véhicule. S’il n’est pas possible pour le cycliste de procéder à l’identification du conducteur (i.e. avec une caméra, ou de visu), il sera bien difficile aux policiers d’intervenir.
Nouveau!
La conseillère en sécurité routière du SPVM, Roxane Rivard, signale qu’un nouveau dépliant sera produit et distribué par le SPVM cet automne. Ce dépliant expliquera les règles pour tous les usagers de la route, compte tenu des réalités montréalaises.
« Souvent les gens ne connaissent pas les obligations de l’un et de l’autre », ajoute Mme Rivard.
D’ici à ce que tous les automobilistes et cyclistes aient bien assimilé les règlements qui les concernent, la conductrice avec qui le représentant de votre média a eu un échange cordial est repartie (du moins nous l’espérons!) avec une meilleure compréhension de la cohabitation cyclistes/automobilistes.
Quelques articles du
Code de la sécurité routière du Québec
- Sauf en cas de nécessité, nul ne peut utiliser l’avertisseur sonore d’un véhicule routier.
- Le conducteur d’un véhicule routier ne peut dépasser un cycliste à l’intérieur de la même voie de circulation, à moins qu’il ne puisse le faire sans danger après avoir réduit la vitesse de son véhicule et après s’être assuré qu’il peut maintenir une distance raisonnable entre son véhicule et le cycliste lors de la manoeuvre.
Le conducteur d’un véhicule routier ne peut effectuer cette manœuvre lorsque la partie de la chaussée sur laquelle il doit empiéter n’est pas libre sur une distance suffisante, notamment lorsqu’un véhicule vient à sa rencontre ou à sa hauteur. En ce cas, il doit demeurer dans sa voie et réduire la vitesse de son véhicule, notamment en restant derrière le cycliste.
Est une distance raisonnable 1,5 m sur un chemin dont la limite de vitesse maximale autorisée excède 50 km/h ou 1 m sur un chemin dont la limite de vitesse maximale autorisée est de 50 km/h ou moins.
- Le cycliste doit circuler aussi près que possible de la bordure ou du côté droit de la chaussée et dans le même sens que la circulation, en tenant compte de l’état de la chaussée et des risques d’emportiérage.
3.1. Tout usager de la route est tenu, surtout à l’égard de celui qui est plus vulnérable que lui, d’agir avec prudence et respect lorsqu’il circule sur un chemin public.
Le conducteur d’un véhicule routier est tenu de faire preuve d’une prudence accrue à l’égard des usagers plus vulnérables, notamment les personnes à mobilité réduite, les piétons et les cyclistes.
L’usager vulnérable est, pour sa part, tenu d’adopter des comportements favorisant sa sécurité.
Pour en savoir plus sur le Code de sécurité routière du Québec, c’est ici.
Restez informé
en vous abonnant à notre infolettre
Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.
Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.
Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.
Il pourrait être intéressant pour un civil d’avoir ce genre d’appareil ou un qui fait un bruit ou de la lumière quand l’automobiliste est trop près.
Oui car ce n’est pas le propre de tout le monde de savoir évaluer la distance …..
Art (487)Le cycliste doit rouler dans la même sens de la circulation. Certaines voies cyclable sont configurés au sens contraire de la circulation exemple (rue prieur entre Christophe Colomb St-Hubert).
Je suis cycliste et lorsqu’il n’y a personne dans le véhicule stationner je ne roule pas au milieu de la rue pour nuire aux autos inutilement et risqué ma vie. On appele ça avoir du jugement.