Au nichoir(Photo : Jean Poitras, JDV)
Troglodyte familier (Photo: Jean Poitras)

Le Troglodyte familier est un petit oiseau trapu et assez terne de plumage. Il se fait surtout remarquer par son chant exubérant.

Son nom issu du grec ancien « troglè » qui signifie grotte ou caverne, lui vient de son habitude de nicher dans des cavités, et  fait référence à un peuple ancien qui vivait dans des grottes en Afrique.

Description

Comme il est écrit plus haut, ce n’est pas le coloris de son plumage qui va attirer l’attention; il a le dos et le dessus de la tête dans des teintes de bruns avec des taches plus pâles, la poitrine et le ventre sont d’un blanc chamois ou jaunâtre. La queue est striée de lignes noires et on peut apercevoir sur la tête un sourcil et un cercle oculaire, tous deux blanchâtres et peu prononcés. Le bec, légèrement courbé vers le bas, est gris-brun sur le dessus, brun pâle sur le dessous avec une extrémité plus foncée.

Son chant, par contre, le distingue des autres habitants de nos boisés.

Une succession de gazouillis en cascade que le mâle répète inlassablement tout au long de la journée pour délimiter son territoire et attirer les femelles. J’ai bien écrit femelles au pluriel, car monsieur serait polygame et se réserverait plusieurs sites propices à la nidification sur son fief.

Nidification

Au nichoir – photo: Jean Poitras

Lorsqu’un Troglodyte familier mâle a choisi un territoire, il s’empresse d’inspecter toutes les cavités qu’il juge propice à l’établissement d’un nid, et entreprend de nettoyer les plus intéressantes de tous les matériaux qui ont servi à une nidification antérieure. Ce peut être un ancien trou de pic, un trou dans un poteau de clôture, ou toute autre cavité naturelle, et très souvent un nichoir installé par un amant de la faune ailée.

Puis, il se perche bien en vue près de ces nids potentiels et entame son concert vocal. Quand une partenaire se présente, il l’amène à un de ses nids et madame lui signifie qu’une cavité luit plait, en ajoutant des matériaux à ceux déjà placés par le mâle. Ces derniers seront des petites brindilles, des brins d’herbe et des fils de toile d’araignée. La femelle commence à pondre aussitôt le nid complété, ce qui fait qu’il y a souvent deux couvées par été.

Habitat

Le Troglodyte familier a acquis son deuxième nom par sa tolérance à la présence humaine. Il a su profiter des installations de ces derniers pour y trouver des endroits inusités pour nicher, comme une boîte aux lettres rurale, un tuyau de métal bien placé, ou un véhicule laissé à l’abandon.

On le trouve aussi bien en milieu forestier qu’urbain, notamment dans les grands parcs. Les étangs où l’on trouve des arbres morts avec des trous, et un milieu forestier ouvert où la végétation environnante n’est pas trop dense, sont des endroits de prédilection pour notre Troglodyte.

Comportement

Le territoire de nidification du Troglodyte familier n’est pas d’une grande superficie, mais il est âprement défendu par le mâle qui le revendique. D’abord, par le chant qui proclame bien haut sa souveraineté, et puis par son attitude belliqueuse face à tout intrus de son espèce.

Le mâle s’approche aussitôt de ce dernier, en poussant un « tchiik » répété plusieurs fois, et en se tenant le corps droit, les ailes et la queue partiellement étalés pour l’intimider. Une chasse-poursuite s’ensuit si le nouveau venu ne s’éclipse pas sur le champ.

Il peut faire de même pour chasser des oiseaux d’autres espèces dont il convoite la cavité de nidification.

Tant le mâle que la femelle adoptent une position caractéristique de plusieurs espèces de Troglodytes; ils redressent

Position à queue relevée – photo: Jean Poitras

la queue presqu’à la verticale surtout lorsqu’ils sont inquiets ou perturbés.

Bien que seule la femelle couve les œufs, les deux partenaires assurent l’alimentation des oisillons.

C’est un oiseau insectivore et il trouve ses proies sur les troncs et le feuillage des arbres ou les bosquets de son territoire.

Répartition et migration

Au Québec, on le retrouve surtout au sud-ouest, dans les vallées du Saint-Laurent et de l’Outaouais, bien qu’il y ait quelques mentions de nidification en Gaspésie et dans le Saguenay.

Au Canada, on le voit dans le sud des provinces de l’ouest, de l’Ontario, ainsi qu’au Nouveau-Brunswick. Il semble absent des autres provinces maritimes.

Son territoire de nidification couvre l’ensemble des États-Unis, sauf certains états du sud comme la Floride, la Louisiane et le Texas.

Les mâles nous arrivent en avril suivis par les femelles au début mai, et tous nous quittent en septembre quand les insectes se font plus rares.

Il est à noter que lorsque la période de nidification est terminée, vers la fin de juillet, les Troglodytes familiers se font plus discrets et ne chantent que rarement.

Ils passent l’hiver au sud des États-Unis et en Amérique du sud.

Dans notre arrondissement, on l’a observé régulièrement dans les parcs-nature, Ile-de-la-Visitation, Bois-de-Liesse, Boisé-de-Saraguay, et il y niche fort probablement.

 

 

 



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MICHEL LAURIE
MICHEL LAURIE
4 Années

merci beaucoup

Mario Landry
Mario Landry
3 Années

G
J’ai le plaisir de nourrir un troglodyte familier depuis environ le 1er janvier 21, est-ce fréquent de voir cette espèce durant la saison hivernale? Je demeure le long de la vallée du fleuve Saint-Laurent dans la ville de Bécancour. Merci.

Campeau Nicole
Campeau Nicole
3 Années

J’aimerais savoir si je devrais nettoyer le nichoir du troglodyte qui s’était installé près de la maison. Je voudrais tant qu’il revienne cette année.
Merci de m’informer!

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