(Photo : Philippe Rachiele, JDV)
L’automne au parc de la Merci (Photo : jdv – Philippe Rachiele)

La Ville de Montréal lance une campagne de sensibilisation pour inciter les gens à s’intéresser à la richesse arboricole parfois négligée de nos quartiers.

À l’échelle de Montréal, c’est près de 2000 arbres qui ont été ciblés à l’occasion de cette campagne, en cours de déploiement depuis l’été dernier. Des affichettes bleues ont ainsi été apposées sur quelque 300 arbres matures et 1600 jeunes arbres.

Partir à la rencontre des arbres du quartier

« C’est important de valoriser les bénéfices de l’arbre », note Philippe Sabourin, porte-parole administratif de la Ville de Montréal qui invite les résidants et résidantes d’Ahuntsic-Cartierville à partir à la rencontre des arbres de leurs quartiers… et à la recherche de la centaine d’affichettes apposées sur des arbres de l’arrondissement.

La Ville espère que sa campagne va inciter les gens à explorer leurs quartiers pour découvrir comment les arbres, qui se rappellent à nous quelques fois par année, notamment à l’occasion de la corvée annuelle du ramassage des feuilles mortes, contribuent à améliorer notre vie de tous les jours.

« Il y a un aspect ludique qui interpelle le citoyen, mais après ça on lui donne de l’information » sur l’arbre et sur sa valeur économique et écologique, explique Philippe Sabourin.

A
Exemple d’affichette apposée sur les arbres dans le cadre de la campagne de la VIlle de Montréal.

En plus d’identifier l’essence d’arbre et de fournir de l’information sur son diamètre, son âge et sa taille, chaque fiche propose également des informations sur les bénéfices écologiques et économique de l’arbre : captation de CO2 et absorption d’autres polluants atmosphériques, captation des eaux de ruissellement, réduction de la vitesse des grands vents, etc.

« Tout est calculé de façon scientifique », assure Philippe Sabourin, qui précise que la Ville a travaillé avec la Fondation David Suzuki et l’entreprise Eco2urb pour produire des analyses les plus rigoureuses possibles. « On a fait ces calculs-là pour rendre ça vraiment concret auprès du citoyen. »

Une campagne de séduction?

L’objectif affiché de cette campagne est de « valoriser l’arbre en ville », indique le porte-parole administratif de la Ville. Mais la démarche s’inscrit également dans la foulée du plan canopée qui prévoit accroitre de 5% le couvert végétal à Montréal d’ici 2025, ce qui implique de planter plus de 20 000 arbres par année.

« Notre espace public étant restreint, il faut qu’on utilise l’emprise publique des terrains privés », note Philippe Sabourin.

C’est particulièrement vrai dans Ahuntsic-Cartierville qui est l’un des arrondissements avec l’indice de canopée le plus élevé à Montréal.

Selon l’inventaire des arbres publics de la Ville de Montréal, sur les quelque 70 000 arbres que compte l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville (excluant les parcs-nature), environ 11 000 sont situés dans des parcs. C’est donc dire que près de 80 % des arbres de l’arrondissement sont des arbres de rue.

À l’échelle de Montréal, c’est l’inverse : environ 20% des quelque 1,2 millions d’arbres que compte la Ville de Montréal sur son territoire sont des arbres de rue qui sont situés soit dans des fosses sur le trottoir, soit sur une petite bande de terrain appartenant à la Ville en bordure des terrains privés.

La plantation d’un arbre public devant un bâtiment privé est généralement « très bien accueillie », assure Philippe Sabourin qui note toutefois que, dans certains cas, « les gens ont des réticences », liées par exemple à l’impact sur l’ensoleillement ou à la responsabilité de collecter les feuilles mortes.

Collecte des feuilles : une entreprise titanesque

Mais si le fardeau de ramasser les feuilles peut sembler lourd à porter pour les particuliers, il faut savoir que c’est la Ville qui fait le plus gros du travail.

« L’opération est colossale », souligne le porte-parole administratif de la Ville de Montréal.

Au total, c’est 27 000 tonnes métriques – soit la moitié de la masse du Titanic! – qui seront récupérées par la Ville, soit respectivement 17 000 tonnes provenant de collecte des résidus verts et 10 000 tonnes du balayage de rue. La majeure partie de ces dizaines de milliers de tonnes de résidus seront traitées au complexe-environnemental Saint-Michel pour produire du compost.

Pas dans la rue!

Les collectes de résidus verts se poursuivent jusqu’au 26 novembre dans Ahuntsic-Cartierville. Les citoyens sont priés d’utiliser des sacs en papier plutôt que des sacs en plastique pour faciliter le compostage des feuilles. Les branches de plus d’un mètre de long ou de plus de cinq centimètres de diamètre ne peuvent pas être envoyées à la collecte des résidus verts et doivent plutôt être envoyées à l’Écocentre.

Les résidants qui disposent d’une tondeuse à gazon sont par ailleurs encouragés à pratiquer le « feuilicyclage», c’est-à-dire à déchiqueter les feuilles à la tondeuse directement et à les disposer sur leur pelouse pour enrichir le sol.

Le dépôt de feuilles en bordure de rue n’est pas souhaitable.

 « On veut bien drainer l’eau, surtout quand on a des pluies à l’automne, pour éviter qu’il y ait accumulation d’eau, d’un coup qu’il y a un gel » pour éviter les risques d’accidents et de blessures pour les usagers de la route, indique Philippe Sabourin.



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Marie Caron
Marie Caron
3 Années

Bonjour,
Je voudrais vous signaler que sur la rue Lajeunesse la plupart des arbres de rue, des frênes, ont été abattus en 2016 et 2017. Cependant, aucun n’a encore été remplacé. C’est vraiment déplorable … surtout que plusieurs arbres ont été planté dans les parcs adjacents. Dans de tels espaces, l’effet d’îlot de chaleur est déjà moins significatif que sur le domaine public de la rue et du trottoir. Par ailleurs, cette absence d’arbres qui perdure depuis toutes ces années contribue à l’appauvrissement du milieu urbain, particulièrement la rue Lajeunesse qui manque de beaucoup d’amour. L’aménagement récent du réseau express vélo aurait été une belle opportunité de remédier à cette lacune.
Bonne journée

Francine Côté
Francine Côté
3 Années

Bonjour merci pour cet article,
Malheureusement il y a trop peu d’énergie de la part de la ville à sensibiliser les citoyens à respecter les arbres de nos parc et boisé. J’en appelle le Boisé Saint Sulpice qui est dans un état de détérioration important , le saccage des arbres est en accroissement depuis le début de la pandémie ,les personnes brisent branches et arbres pour se faire des cabanes , le sol est piétinée hors des pistes , pourtant ce boisé abrite une flore rare et Sipo protèges.
Je cherche désespérément ´à interpeller qui de droit pour arrêter ce saccage … Peut-être pouvez faire parvenir ce message à monsieur Philippe Sabourin . J’ai déjà écris ´à la ville et l’arrondissement.
Francine Côté

Proulx Isabelle
Proulx Isabelle
2 Années

La ville s’occupe très peu de ses arbres, et s’occupe encore moins de la qualité des arbres plantés, du lieu où ils sont plantés et comment ils sont plantés. J’ai vu 2 arbres malades plantés sous des fils dont un planté à côté d’autres arbres privés, là où il n’y a pas de place.
Aussi, la ville attend une situation extrême et dangereuse pour procéder à l’élaguage. J’ai dû demander pendant 5 ans avant que la ville vienne couper une branche sur mon toît. Cette année, j’ai fait une demande d’élaguage avant que la branche touche au toît. 10 plaintes plus tard, dont une logée au conseil d’arrondissement, la branche d’environ 30 cm de diamètre sinon plus était couchée sur le toît et touchait presque par terre, bloquant l’accès à ma propriété, elle touchait aussi aux fils d’électricité, et commençait à craquer mon toît ( fissures apparues au plafond ). 3 inspecteurs sont passés. Le premier : « Pas dangereux ». La deuxième demande un élaguage. Pas de nouvelle après 2 semaines. Le troisième vient poser un ruban jaune « danger », interdit l’accès à la propriété ! Quelle saga !

Autre chapitre. Il y a dans ma cours une ruelle privée vendue pour taxes impayées. La ville conserve sur « toute l’emprise de la ruelle une servitude pour les services d’utilités publiques ». D’après le code civil, c’est à celui à qui profite la servitude à l’entretenir. Il y a sur la dite ruelle un gros érable malade qui menace de casser. Bien sûr que c’est à moi à le faire abattre, malgré que je ne sois pas propriétaire, mais surtout, malgré « l’emprise » de la ville sur toute la largeur du lot pour
« l’entretien ».

Si vous voyez que l’arbre de la ville devant chez vous risque d’endommager votre propriété dans quelques années, soyez prévenant et commencer tout de suite à faire une requête !

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