Au lendemain de l’élection fédérale qui a reporté le Parti libéral du Canada au pouvoir à Ottawa, le JDV s’est entretenu avec la députée d’Ahuntsic-Cartierville, Mélanie Joly.
« Je suis contente d’avoir encore le privilège de représenter la plus belle circonscription au Canada », lance d’emblée Mélanie Joly qui se dit satisfaite du résultat du scrutin du 20 septembre.
Réélue avec une confortable majorité, la députée et ministre sortante se dit prête à reprendre le travail à Ottawa comme dans la circonscription.
Logement, environnement et transport en commun au menu
Invitée à détailler ses priorités pour les prochaines semaines et les prochains mois, elle évoque la reprise prochaine des services dans son bureau de comté.
« Que ce soit pour leurs passeports, Services Canada, des cas d’immigration, ça va être ma priorité : les services aux citoyens », dit-elle.
Son équipe locale va également s’affairer à « reconnecter avec tous les groupes communautaires » pour faire avancer leurs projets, notamment en matière de logement abordable et de logements sociaux.
« Je sais qu’il y en a plusieurs. D’ailleurs, en fin de mandat, on a financé, on a approuvé certains certains projets via la SCHL », signale la députée qui laisse entendre que des annonces viendront prochainement à ce sujet.
Elle s’engage également à appuyer les initiatives visant à protéger et à mettre en valeur les berges de la rivière des Prairies et maintient sa volonté de promouvoir le développement du transport en commun, notamment par le biais d’un prolongement de la ligne orange du métro jusqu’à la future station du REM dans Cartierville.
Une élection impopulaire
Interrogée à savoir si son gouvernement reconnaissait sa part de responsabilité dans la baisse du taux de participation observée cette année, Mélanie Joly esquive la question.
« Je n’ai pas de commentaire spécifique là-dessus, mais ce que je vous dirais, par contre, c’est je pense que le gouvernement à l’époque des dernières élections en 2019 n’avait pas eu de mandat pour gérer la pandémie. Là, on a un mandat clair », avance la députée.
Elle reprend ainsi l’argument avancé par le premier ministre Trudeau pour plonger le pays en élection alors que son gouvernement minoritaire jouissait toujours de la confiance du Parlement.
Celle qui agissait également à titre de coprésidente de la campagne libérale fédérale reconnaît du bout des lèvres que le déclenchement de l’élection en pleine quatrième vague de la pandémie de COVID-19 peut avoir nui à la participation démocratique.
« C’est sûr que le contexte pandémique, de façon évidente, a participé au fait qu’il y a eu moins de gens qui ont décidé de se rendre aux urnes, mais j’ai confiance que, dans le fond, nos institutions démocratiques sont fortes », insiste Mélanie Joly.
À l’échelle du pays, le taux de participation était en baisse par rapport à 2019, ce qui pourrait faire de l’élection de 2021 l’une de celles qui a suscité la plus faible participation de l’histoire du Canada.
Les résultats préliminaires d’Élection Canada font état d’une participation de 60,87 % dans Ahuntsic-Cartierville, excluant les personnes inscrites le jour même de l’élection, soit une diminution de 7 % par rapport au taux de participation de 2019 dans la circonscription.
Qui perd gagne ?
Malgré ce désintérêt manifeste des électeurs et électrices, la députée sortante a réussi à maintenir ses appuis dans Ahuntsic-Cartierville sans pour autant parvenir à les augmenter, contrairement à son voisin de circonscription, le député Emannuel Dubourg, réélu dans la circonscription de Bourassa.
Mélanie Joly souligne tout de même avoir gagné par une franche majorité et avoir enregistré près de 15 000 voix d’avance sur sa principale rivale, la bloquiste Anna Simonyan.
Il n’en reste pas moins que le résultat de l’élection dans Ahuntsic-Cartierville est un reflet du match nul qui s’est joué à l’échelle fédérale, où les principaux partis ont essentiellement consolidé les appuis qu’ils avaient obtenus en 2019, incluant le Bloc qui demeure la deuxième force d’opposition aux libéraux à la Chambre des communes.
Si elle reconnait cet état de fait, la députée ne se montre toutefois pas bien impressionnée par l’opposition bloquiste dans sa circonscription.
« Je pense qu’ils ont une voix, mais je ne dirais pas forte, pas dans Ahuntsic », opine la libérale.
Mélanie Joly ne s’inquiète pas non plus outre mesure du fait que la candidate du Parti populaire du Canada (PPC), Manon Chevalier, soit la seule qui puisse se vanter d’avoir fait le plein de nouveaux appuis lors de ces élections.
Même s’il n’est pas parvenu à faire élire de député, le PPC est en réalité le seul parti à avoir fait des gains notables à l’échelle nationale.
« Je reconnais, oui, que le Parti populaire a eu une force politique au cours des élections », admet la députée.
Le vote du PPC demeure marginal dans la circonscription, mais le cumul de ces votes marginaux à travers le pays a permis au PPC d’obtenir plus de 5 % du vote populaire. Maxime Bernier a ainsi décroché son laissez-passer en vue du débat des chefs lors de la prochaine élection, le seuil établi par la commission électorale pour admettre un chef de parti n’ayant fait élire aucun député étant fixé à 4 %.
Pour en finir avec la fatigue pandémique
En plus de pouvoir compter sur sa base de droite libertarienne, antimondialiste et climatosceptique, le PPC, qui s’est positionné comme le seul parti ouvertement opposé aux mesures sanitaires en général et au passeport vaccinal en particulier, a certainement attiré le vote d’une grande partie des personnes qui adhèrent aux mouvements anti-masque et anti-vaccin.
Mélanie Joly ne mâche pas ses mots pour critiquer les positions défendues par la candidate locale du PPC, avec qui elle a d’ailleurs refusé de débattre durant la campagne.
« Moi personnellement, les personnes qui sont anti-vaccin ou qui font en sorte de répandre des propos de nature complotiste, je n’ai pas de patience pour ça. On est en pandémie. Les gens sont tannés, les gens sont fatigués, il y a de l’anxiété. La seule façon de sortir de la pandémie, c’est la vaccination. Point final. »
La ministre cite l’exemple de l’Alberta qui, avec l’un des taux de vaccination parmi les plus faibles au pays, est submergée par la quatrième vague de la COVID-19.
Elle promet que le gouvernement libéral nouvellement réélu se mettra rapidement au travail sur un plan de « sortie de crise » qui misera notamment sur un effort national de vaccination pour « mettre fin à la pandémie ».
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Le Bloc a gardé le même nombre de voix, alors qu’elle a perdu 4-5000 votes; les conservateurs et PPC ont augmenté et une diminution de 8% du nombre de votes. Je vois qu’elle a fait Sciences humaines sans maths et ca explique pourquoi le Huff Post ma l’appelle « worst Minister ever ».
Vous en demandez trop
Ahuntsic est Bloc et NPD; son district est CARTIERVILLE
Elle en doit une grosse a Dion!
Sans cartierville elle serait encore avocate et candidate a la mairie!
Je vais traduire pour les gens d’Ahuntsic; traduction du Joly-ic au French: J’ai paniqué car le Bloc avec une simple inconnue sortie de nulle part avec 4 semaines de preparation et une équipe beaucoup plus petit on quand même prit 1 vote sur 4…Joly winner cette femme
du grand n’importe quoi cette « femme:
Il faut beaucoup de leadership, savoir-vivre et d’ humilité pour dénigrer les campagnes de ses adversaires
Libérez-nous des libéraux