Les problèmes de mauvais état de la chaussée, des trottoirs et des pistes cyclables –incluant fissures et nids-de-poule– ne se régleront pas de sitôt, si l’on se fie aux enquêtes et commentaires recueillis ces dernières semaines un peu partout des citoyens de l’arrondissement, et d’ailleurs à Montréal.
Dans Ahuntsic-Cartierville, ce n’est pas une surprise, les nids-de-poule et craques dans nos rues (et même sur les trottoirs et les pistes cyclables) sont légion, comme partout ailleurs, même dans des villes de banlieue.
Les raisons sont multiples et à cela il faut ajouter les conséquences des changements climatiques.
« Nous devons dire à ce sujet que depuis plusieurs années, il y a de en plus d’épisodes de gel et de dégel qui n’aident pas, a soutenu Dominique Paquin, directeur, Travaux publics, dans l’arrondissement. On vient de finaliser (au début juin), les travaux de colmatage à la suite des requêtes reçues via la ligne 311 ».
Un résidant mentionnait d’ailleurs au jdv il y a quelques jours qu’il avait rapporté un nid-de-poule au 311, en début de semaine, et que le lendemain, le trou en question était colmaté.
Mais M. Paquin, reconnait que l’on ne peut faire de miracles.
« Nous avons des machines pour le travail ou des équipes de cols bleus sur le terrain, mais ça reste une opération bien temporaire tant qu’on ne parvient pas à imperméabiliser les craques, il risque d’avoir des infiltrations et ça recrée un problème», précise-t-il.
Mais il y a toujours espoir pour que le nombre de nids-de-poule finisse par diminuer avec le temps.
« Cette année, au lieu d’avoir sept ou huit millions de dollars à dépenser pour les rues, on a demandé à la Ville-centre plus d’argent. Ainsi, on a pu augmenter le nombre d’équipes techniques (cela relève toutefois d’une autre division à l’arrondissement) et on va investir de 25 à 30 millions de dollars dans nos rues. Si on continue comme ça, on va voir une différence dans 5, 6 ou 7 ans. Si l’on maintient cette cadence, là il va y avoir moins de nids-de-poule », a-t-il prédit.
Concernant le climat, il y avait aussi plus de régularité autrefois.
« Avant, Il y a 15 ou 20 ans, nous avions une période gel en continue débutant vers la mi-décembre, puis un redoux en janvier et le début de la période de dégel vers le 15 mars. Mais ce n’est plus pareil aujourd’hui. Je crois que l’on a vu cet hiver 18 épisodes de températures qui variaient rapidement au-dessus et sous le point de congélation. Et s’il y a de la pluie en plus, l’eau s’infiltre dans les craques, ça prend de l’expansion, l’asphalte se lève puis il y a un gel qui amène un risque d’affaissement ».
Les équipes de M. Paquin ont été débordées ce printemps et pour diverses raisons, entre autres parce que les cinq équipes de cols bleus affectés aux nids-de-poule ont aussi travaillé d’arrache-pied pour parer aux risques d’inondations dans Cartierville.
« De plus, a mentionné le patron des travaux publics, quand on colmate, il faut que ce soit optimal, que ça sèche au préalable, alors quand on intervient en pleine nuit pour un cratère, il faut faire vite et amoindrir les risques. Quand on a une belle journée, on a le temps de faire le travail et colmater les joints. Là, ça peut durer un, deux, voire trois ans, si on est chanceux ».
Notons que l’arrondissement et la Ville doivent composer avec plus de 300 kilomètres de rues et artères.
Selon l’arrondissement, le nombre de plaintes ou de requêtes concernant les nids-de-poule a bondi en 2019 comparativement à 2018, soit 811 entre le 1er janvier et le 19 juin, cette année, contre 447 pour la période correspondante de l’an dernier.
CAA: Gouin au pilori, mais pas ici
Une enquête des médias Québecor révélait récemment à quel point l’état de la chaussée est épouvantable au Québec.
L’enquête démontre que le Québec est –dit-on– «trop pauvre» pour entretenir un réseau qui est énorme, plus de 30000 km de rues et de routes.
Le problème, selon les experts, vient surtout des sous fondations, de nombreuses routes et rues ayant été construites il y a une cinquantaine d’années. Et souvent des fondations contaminées, avec en plus, une circulation qui était aussi beaucoup moins dense qu’aujourd’hui.
Depuis une dizaine d’années, avec de nouvelles techniques, on construit des routes plus rigides avec un meilleur asphalte, mais il faut tout de même la remplacer aux 20 ans. Et il ne faut pas oublier que l’argile que l’on retrouve dans la vallée du St-Laurent n’aide pas.
Par ailleurs, le CAA dévoilait le lundi 17 juin son palmarès annuel des routes les plus délabrées et là, encore pas de surprises.
Le boulevard Gouin Est se retrouve encore en première position pour une deuxième année de suite, mais il faut mettre un bémol. Les plaintes d’automobilistes ont trait à la section du boulevard dans la partie Rivière-des-Prairies et non pas dans Ahuntsic-Cartierville, a tenu à préciser Annie Gauthier, l’une des porte-paroles du CAA, jointe par journaldesvoisins.com
Ici, encore du travail à faire
Toutefois, plusieurs citoyens, –piétons, automobilistes et cyclistes–, ont signalé au jdv des impairs sur Gouin et ce, en plusieurs endroits dans la portion Ahuntsic et Cartierville, ainsi que sur d’autres rues, artères, trottoirs et pistes cyclables du territoire.
Heureusement, aucune autre artère de la métropole ne se retrouve dans le «top ten» des pires rues ou routes du Québec.
Dans l’est de l’arrondissement du bout de l’île, il faut dire qu’une résidente active, Corinne Tastayre, a fait le tour des groupes communautaires de son quartier pour inciter les gens à participer au vote du CAA malgré les investissements annoncés, selon le groupe de défense des automobilistes dans un communiqué.
« Le boulevard Gouin Est serait un des plus beaux de Montréal, a soutenu la femme active, mais tout ce qu’on a, ce sont des trous, des poteaux au milieu de la piste cyclable et des risques d’accident. Alors pas question de relâcher la pression. Ce qu’on veut, ce n’est pas juste du resurfaçage, c’est l’ensemble des travaux de réfection : fondations, trottoirs, piste cyclable, stabilisation des berges, etc. On va le croire quand on va le voir! », a-t-elle clamé.
Au sujet des problèmes relatifs à la chaussée, Annie Gauthier du CAA rappelle que la saison des «mauvaises routes», est plus longue qu’autrefois.
« Les garagistes sont beaucoup plus occupés qu’autrefois avec des problèmes mécaniques causés par des nids-de-poule ou un mauvais état de la chaussée. Avant c’était souvent une roue qui brisait, mais aujourd’hui, il n’est pas rare de voir la réparation sur deux roues du même côté », a-t-elle précisé à jdv.
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