Alors que des fouilles archéologiques se déroulent en ce moment sur le site de Fort-Lorette, près de l’église de la Visitation, des travaux ont également lieu dans le bâtiment qui jouxte le terrain. Connu sous le nom de la buanderie des Sœurs de Miséricorde, ce vieil immeuble n’est plus en usage depuis plus de dix ans.
«On possède à la Ville ce qu’on appelle des bâtiments vacants et excédentaires. Ce sont des édifices qui sont vacants en permanence et qui sont excédentaires dans le sens où on ne sait pas quoi faire avec pour l’instant», indique Emilie Thuillier, mairesse de l’arrondissement, qui répondait aux questions du Journal des voisins (JDV) en tant que membre du Comité exécutif de la Ville de Montréal, responsable des infrastructures, des immeubles et du maintien des actifs.
Le chantier actuel est destiné à préserver cet immeuble situé au 12375, rue Fort-Lorette. Un travail de maintien d’actifs comme on dit dans le jargon administratif. Le budget alloué aux travaux s’élève à 2 M$.
Exclusif : le 9515 Saint-Hubert va disparaître
Faute d’entretien, le bâtiment situé au 9515, rue Saint-Hubert sera démoli. Cet édifice, désaffecté de la Ville, abritait la direction des approvisionnements. Il est attenant à une ancienne cour de voirie, à l’endroit même où doit se développer le futur écoquartier Louvain Est.
«Il est vide depuis 2017. Il s’est désagrégé à vitesse grand V. Il n’y a plus rien à faire avec. On va le démolir», regrette Emilie Thuillier.
L’édifice était perçu comme une solution à terme ou pour une durée plus longue pour servir de centre communautaire. On envisageait un déménagement, voire une occupation transitoire après des travaux d’amélioration et de mises aux normes.
Il faudra maintenant trouver une autre solution pour les organismes locaux qui risquent de se retrouver sans toit l’année prochaine.
La Ville a hérité du bâtiment quand elle a acheté le terrain, aujourd’hui le site de Fort-Lorette. Tout appartenait aux Sœurs de Miséricorde qui avaient cédé la totalité de leur propriété au promoteur Antonio Rizzo, en 2016, pour un peu plus de 2 M$.
Des citoyens inquiets de voir un site potentiellement patrimonial servir d’assiette à un développement immobilier s’étaient mobilisés. Ils avaient convaincu la Ville de racheter le terrain. La facture s’est élevée alors à 5,7 M$. Après une première fouille, le terrain a été classé par le ministère de la Culture du Québec.
Un énoncé d’intérêt patrimonial pour l’ensemble de la propriété avait été élaboré par la Ville en 2016. Le bâtiment en question y est mentionné en quelques lignes, notamment pour le caractère sobre de son architecture et sa fenestration. Il a été construit en 1928 et agrandi dans les années 1930 et 1940.
«Exemples de travaux qu’on fait, c’est de la décontamination. Je ne sais pas exactement tout ce qu’il y a comme décontamination, mais on peut penser qu’il y a de l’amiante. Il peut y avoir de la moisissure aussi», souligne Mme Thuillier.
Il y a aussi des travaux de plomberie et de chauffage.
«On veut avoir accès à l’eau chaude et on veut que les appareils de plomberies fonctionnent», convient-elle.
Ce sont des employés de la Ville et des entreprises — qui bénéficient d’entente-cadre et appelées au besoin — qui mènent le chantier.
Pour quel usage?
Si on comprend que les travaux sont destinés à maintenir un bâtiment pour qu’il ne s’écroule pas, la question de l’usage demeure entière.
«[Ici], il pourrait y avoir plusieurs choses. Mais, quelles que soient les activités qui s’y dérouleront, il faut que [l’édifice] soit en état, insiste Mme Thuillier. Je dirais que je suis obsédée par la question des bâtiments vacants excédentaires parce que ce n’est pas ce qu’on veut [leur démolition].» Un bruit courait sur le chantier disant qu’il servirait de centre d’hébergement pour personnes en situation d’itinérance.
Pour Jocelyn Duff, citoyen actif dans l’arrondissement et ancien architecte, le bâtiment ne présente aucun intérêt historique.
«Le bâtiment d’origine ne ressemblait pas du tout à ce qu’on voit présentement», dit-il en conseil d’arrondissement. Pour lui, il serait préférable de le démolir.
Dans un document qu’il a présenté aux élus, il souligne que la valeur patrimoniale est faible.
«Si la buanderie était démolie, l’aire dégagée pourrait être avantageusement incorporée à l’espace vert [le terrain de Fort- Lorette]», écrit-il.
Depuis 2022, un scénario d’aménagement a été mis en avant par la Ville pour valoriser le site de Fort-Lorette et susciter l’intérêt du public pour l’histoire de ces lieux.
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