Conseil arrondissement 011
Réunion du conseil d’arrondissement de septembre 2018, au parc des Hirondelles (Photo: jdv P. Rachiele)

À l’approche de la première année de l’administration actuelle menée par Projet Montréal, dans Ahuntsic-Cartierville, journaldesvoisins.com s’est interrogé sur les traits caractéristiques de la gestion par la nouvelle équipe des élus sur le territoire. Votre média passe également en revue certaines réalisations accomplies et celles à venir, ayant dans sa mire les engagements formulés à l’occasion de la campagne électorale de 2017 et en faisant le parallèle avec le mode de gestion par l’ancienne administration.

À ce sujet, nous avons interviewé la mairesse Émilie Thuillier, de Projet Montréal, et nous avons recueilli le point de vue de l’un des acteurs communautaire les plus engagés, Pierre Lachapelle, membre fondateur des Pollués de Montréal-Trudeau  et ancien conseiller municipal du district de Fleury, de 1986 à 1994, notamment en ce qui concerne le problème des nuisances sonores des avions et certains sujets d’intérêt publique. Malheureusement, nous n’avons pu joindre Effie Giannou, conseillère du district de Bordeaux-Cartierville,pour avoir ses appréciations comme membre de l’Opposition officielle.

En entrevue avec journaldesvoisins.com, la mairesse Émilie Thuillier souligne, parmi les principales réalisations, le premier  plan stratégique, rendu public février dernier et qui s’articule autour de principaux thèmes du programme électoral de Projet Montréal  : la mobilité, le développement durable et l’habitation.

« Après une année, et en février prochain, il  y aura  une reddition de comptes dans le cadre de ce plan  conçu dans un esprit de concertation et de consensus avec tous les membres du conseil d’arrondissement », annonce-elle, en mettant l’accent sur les avancées réalisées au niveau de la mobilité, notamment la limitation de la vitesse à 30 km/heure dans les rues résidentielles et l’autorisation de l’implantation des véhicules en libre service.

Elle mentionne également les efforts en cours pour doter l’arrondissement d’un plan local de déplacement.

Sortir du 555 Chabanel !

Mme Thuillier évoque la nouvelle approche qui s’inspire des principes de la démocratie participative et donne comme exemple les séances  itinérantes du conseil d’arrondissement qui permettent de  « sortir du 555 Chabanel pour aller voir les citoyens et travailler en concertation avec  eux ».

Elle insiste sur l’importance des  consultations publiques sur  différents sujets  et souligne le caractère novateur de la manière dont sont menées ces consultations.

Elle cite en exemple la consultation sur le parc Ahuntsic et indique:

« C’est la première fois qu’on demande aux gens de voter lors d’une consultation publique avec des projets chiffrés.»

La mairesse annonce une série de consultations à venir, les 24 octobre et 1er novembre autour des sujets le plan local de déplacements, le plan directeur des parcs et espaces verts et le plan local du développement durable. Elle souligne à ce propos une première : l’usage de la technologie numérique.

« C’est la première  fois que l’arrondissement utilise la plateforme Réalisons Montréal, la plateforme  des consultations publiques de la Ville de Montréal. »

Émilie Thuillier annonce la mise en place du poste de coordonnateur aux consultations publiques pour soutenir les différentes directions dans la  préparation, la planification et la réalisation des consultations publiques sur différents sujets.

Aussi, elle se réjouit du fait que l’arrondissement a maintenant sa page Facebook pour renforcer la communication interactive avec les citoyens.

L’ancien maire était économe !

À la question de savoir dans quel état, l’ancienne administration a laissé les finances de l’arrondissement, Mme Thuillier affirme :

« Il y a eu une saine gestion financière. M. Gagné était économe. »

Seulement, ajoute-t-elle:

«Quand on fait beaucoup  de surplus et c’est le cas durant les dernières années, je pense que c’est aussi parce qu’on n’a pas répondu adéquatement à certains besoins », dit-elle.

Elle mentionne de grands projets qui ont pris du retard parce que les ressources financières et humaines n’ont pas été affectées et cite, comme exemple, le projet du Centre culturel communautaire de Cartierville.

Parlant des futurs grands projets, la mairesse souligne la grande importance accordée par son équipe pour le développement d’un marché public dans l’arrondissement.

« Cela nous tient beaucoup à coeur », dit-elle en signalant l’une des actions faites dans ce sens et qui a consisté à accorder une subvention de 45 mille dollars à Marché Ahuntsic-Cartierville pour avoir son nouveau conteneur (mis à la station métro Sauvé).

Elle aborde également le projet du site Louvain, dernier grand terrain public disponible dans l’arrondissement et dont le développement constitue « une priorité pour Projet Montréal dans Ahuntsic-Cartierville », comme indiqué dans la plateforme électorale de ce parti qui n’a cessé de  déplorer que « les discussions menées au cours des quatre dernières années ( avant novembre 2017) sur l’avenir du site Louvain aient frappé un mur, ce qui démontre sans l’ombre d’un doute que le développement d’Ahuntsic-Cartierville n’était pas une priorité pour l’administration sortante (celle de Denis Coderre).

« C’est sûr qu’en 2021, on n’aura pas tout construit sur le site Louvain Est. L’essentiel est d’avoir déjà commencé le projet, d’avoir un plan concept et que les gens puissent commencer leurs démarches pour construire de nouveaux logements. Cela fait partie de notre feuille de route », dit elle, en affirmant que son équipe travaille quotidiennement sur ce grand projet.

 Fini le « one size fits all » !

À la question relative à l’évolution des rapports Ville centre / arrondissements, avec l’élection de Projet Montréal à la direction de  la mairie de Montréal, ainsi que plusieurs mairies d’arrondissements dont Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier remarque que le bon développement de ce rapport dépend du fonctionnement et surtout de la vision des choses.

Elle indique que Projet Montréal n’adopte pas l’approche uniforme, le « one size fits all», de l’ancienne administration menée par l’ancien maire Denis Coderre, qui consiste à faire partout pareil.

« Pour Projet Montréal, il faut tenir compte des spécificités de chaque arrondissement. Ce n’est pas vrai qu’on va faire partout pareil.  Les enjeux diffèrent d’un endroit à l’autre et doivent donc être réglés de façons différentes », dit-elle.

Elle évoque le changement effectué par la mairesse Valérie Plante à la tête de la direction générale de la Ville. Elle  explique comment l’ancien directeur général, Alain Marcoux, était très centralisateur et note que le nouveau directeur général Serge Lamontagne partage la même vision que Projet Montréal, laquelle consiste à « donner plus d’importance aux arrondissements dans la conception et la réalisation des projets ».

Alors, Projet Montréal a-t-il, maintenant, les moyens de ses ambitions ?

Emilie Thuillier pense que oui et que ces moyens, il faut œuvrer pour se les donner.

« Le dossier des 300 autobus supplémentaires achetés par La Ville de Montréal le démontre bien, dit-elle. C’est majeur pour augmenter le service du transport en commun et pour lequel Valérie Plante est allée négocier avec les autres paliers du gouvernement concrétiser ce projet. Maintenant, c’est fait. Le règlement d’emprunt a été effectué. Les autobus sont en construction et les garages pour les accueillir en préparation. »

Un autre bon exemple, d’après elle, est celui de l’achat  de 150 logements abordables dont 61 à l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, par la Ville, lesquels logements ont été  transférés à une OBNL d’habitation.

Cette  démarche qui s’inscrit dans le plan de Projet Montréal relatif aux logements sociaux et communautaires est la preuve que toute la question réside dans la capacité de trouver des façons différentes de faire les choses pour pouvoir réaliser les objectifs déjà présentés en campagne électorale : accroître la mobilité, développer le transport en commun, promouvoir le logement abordable et salubre  pour tous.

Nuisances sonores : rien à signaler ?

Abordant le délicat dossier des nuisances sonores causées par les avions, Émilie Thuillier qui siège au Comité consultatif sur le climat sonore, mis sur pied par Aéroports de Montréal (ADM), comme représentante de la Ville et porte-parole des résidants concernés par le problème,  indique qu’elle n’a pas  d’annonce à faire en ce moment. Toutefois, elle constate :

« Il y a  une belle ouverture à la Ville pour faire avancer le projet de l’Observatoire sur le bruit. L’objectif, poursuit-elle, est de mettre sur place un observatoire qui soit indépendant ».

Tout en rappelant que Projet Montréal s’était clairement engagé lors de la campagne électorale à mettre sur pied un observatoire sur le bruit,  Pierre Lachapelle, des Pollués de Montréal-Trudeau, souligne le fait qu’il n’y a pas encore de calendrier établi pour la création de cet observatoire, comme l’a indiqué la mairesse Émilie Thuillier, en réponse à une question posée par l’un des membres du conseil d’administration des Pollués de Montréal-Trudeau lors du conseil d’arrondissement de septembre.

Concernant le comité consultatif sur  le climat  sonore d’ADM (dont la mairesse Émilie Thuillier fait partie) et  qui regroupe des représentants de la Ville de Montréal et des villes/arrondissements de Dorval, Pointe-Claire et Saint-Laurent, de Transports Canada, de Nav Canada (l’organisme qui gère le trafic aérien), du gouvernement du Québec, des transporteurs aériens ainsi que des membres de la direction de l’aéroport, M. Lachapelle émet des réserves sur le fonctionnement à huis clos de ce comité « dont rien ne peut sortir alors qu’il y est question d’intérêt public ».

« Bien entendu, les gens sont informés de données statistiques et techniques. Mais, il semble que dans ce comité, il n’y a aucune espèce de discussions sur des mesures d’atténuation de bruit ou sur la possibilité d’instaurer un couvre-feu, par exemple. C’est-à-dire, des mesures  qui pourraient améliorer substantiellement la qualité de vie des citoyens», dit-il.

Un an, trop court!

Par ailleurs, et tout en soulignant que la période d’une année est trop courte pour porter un jugement pertinent sur la façon de faire de l’actuelle administration, cet ancien conseiller municipal, (NDLR:  En outre, Pierre Lachapelle était également candidat pour Coalition Montréal, dans le district d’Ahuntsic, aux élections municipales de 2017), connu pour son dynamisme et son grand engagement dans la vie communautaire, fait part d’un certain nombre de remarques.

Par exemple, il met en garde contre les effets qui pourraient être négatifs de la multiplication démesurée des consultations publiques.

« Il y en a beaucoup…beaucoup, dit-il. Cela pourrait avoir un effet contraire sur l’intérêt des citoyens pour ces consultations. C’est impossible que les citoyens investissent tant de temps dans ces consultations!».

Concernant l’engagement fortement exprimé par Projet Montréal en faveur de la promotion du transport en commun, ce citoyen engagé se demande comment se fait-il que la sanction par remorquage n’est plus appliquée dans les cas de  non-respect des corridors pour autobus par les automobilistes, comme cela est indiqué sur les panneaux de signalisation.

« On ne fait que donner des contraventions. Mais, c’est trop doux ! » s’exclame-t-il, désabusé par ce laisser-aller insoutenable notamment dans des zones névralgiques, telle que celle aux alentours de la station de  métro Henri-Bourassa.

Et le «Sentier des autochtones»?

Pierre Lachapelle ne manque pas, cependant, de revenir à la charge concernant le dossier qui lui tient à cœur. Il s’agit de la démarche qu’il avait lancée, il y a plusieurs années, visant  à rebaptiser « Sentier des autochtones», le chemin connu communément  et péjorativement sous la dénomination de « chemin des sauvages » et qui longe le cimetière du Sault-au-Récollet du côté des terrains du Collège Mont-Saint-Louis.

À ce propos, il se désole du fait que l’actuelle administration à l’hôtel de Ville ait mis sur la glace ce dossier dans l’attente de consultations avec les autochtones.

« J’avais compris que les consultations de cette nature avaient été déjà faites avant que l’ancienne administration ne donne sa bénédiction à ma suggestion », dit-il. « Sur ce dossier précisément, dit-il, intransigeant,  il n’y a pas de note de passage pour l’actuelle administration. C’est un mauvais signe sur  la façon de faire de Projet Montréal. »

 

 



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