Alors que le gouvernement du Québec a cherché à clarifier les consignes en vue d’éventuels rassemblements durant le temps des fêtes, la Direction régionale de la Santé publique (DRSP) de Montréal y est allée, elle aussi, de ses précisions cette semaine.
Après avoir annoncé la semaine dernière qu’il entendait permettre les rassemblements familiaux autour de Noël, le premier ministre François Legault a laissé entendre cette semaine que les rassemblements ne pourront pas avoir lieu si la situation pandémique ne s’améliore pas d’ici la fin décembre.
Des « si » à ne pas négliger
« Si les choses ne se détériorent pas, vous allez pouvoir voir vos familles », avait prévenu le premier ministre lundi qui a précisé jeudi qu’il faudra encore aplatir davantage la courbe pour permettre les rassemblements à Noël.
Le gouvernement a par ailleurs précisé que seuls deux rassemblements d’un maximum de 10 personnes chacun seraient permis entre le 24 et le 27 décembre. Il a également ajouté que ces rassemblements ne pourront avoir lieu que si tous les convives se confinent une semaine avant et après.
La directrice de la santé publique de Montréal, Mylène Drouin, a salué mercredi ces clarifications.
« Le gouvernement a quand même donné des balises assez claires», a dit la docteure Drouin.
La Santé publique insiste particulièrement sur l’importance de s’isoler avant et après les rassemblements.
« On se donne toutes les chances pour ne pas amener le virus dans nos fêtes », dit-elle, en précisant qu’il faut éviter au maximum les contacts dans la semaine précédant un éventuel rassemblement familial.
La limite de deux fêtes de 10 personnes maximum chacune sera également cruciale à respecter pour éviter que le virus ne profite de la multiplication des contacts durant le temps de fêtes pour continuer sa progression dans la communauté.
« Je pense que moins on en fait, mieux c’est », a indiqué la directrice de la Santé publique de Montréal, faisant ainsi écho aux recommandations de l’agence de Santé publique du Canada et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui déconseillent formellement de tenir quelque rassemblement que ce soit à l’occasion des fêtes de fin d’année.
Ne pas baisser la garde
La Santé publique insiste aussi sur l’importance de maintenir la distance de deux mètres entre les convives lors d’un rassemblement, et de porter le masque lorsque cette distance ne peut être maintenue, même si c’est difficile.
« Dans des contextes sociaux, en famille, on a souvent tendance à relâcher les mesures », a noté Mylène Drouin.
Elle invite les personnes à résister à la pression sociale de leur famille pour chanter, danser ou s’adonner à d’autres activités qui présentent un risque de propagation de la COVID.
« Évidemment la période des fêtes va être très différente », a-t-elle reconnu, tout en précisant qu’il est impératif de limiter l’impact des rassemblements de fin d’année sur le système de santé au début de l’an prochain.
D’autant plus que le système de santé est déjà fragile et que le personnel du réseau a aussi besoin de répit, comme le notait Sonia Bélanger, représentante du Centre de commandement du réseau de la santé de Montréal, lors du point de presse de la DRSP de mercredi.
« On doit aussi donner des congés aux travailleurs de la santé durant cette période des fêtes », a souligné la PDG du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.
Plus de 200 employés du réseau étaient infectés et environ 150 autres étaient en attente de résultat au 25 novembre, a indiqué Sonia Bélanger.
À Ahuntsic-Cartierville, un total de 632 travailleurs de la santé ont été contaminés depuis le début de la pandémie, dont une centaine depuis la mi-septembre, selon les informations fournies par la DRSP au Journaldesvoisins.com.
Se faire dépister sans attendre
La Santé publique souhaite aussi éviter un engorgement des centres de dépistage à l’approche des rassemblements du temps des fêtes par des personnes qui souhaitent se faire tester pour se rassurer qu’il est sécuritaire de participer à un souper de famille.
« Il n’est pas indiqué, dans vos préparatifs du temps de fêtes, d’aller vous faire dépister avant d’aller célébrer. Ce n’est pas une pratique que l’on recommande », martèle la docteure Drouin.
La directrice de la santé publique insiste cependant pour que les personnes qui ressentent des symptômes d’allure grippaux aillent rapidement passer un test de dépistage, même en cas de symptômes légers. Elle rappelle que les symptômes peuvent sembler « assez anodins » et passer parfois inaperçus, surtout chez les jeunes adultes et les enfants.
Selon des informations fournies au JDV par le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, un peu plus de 1500 test de dépistage ont été réalisés dans les deux centres de dépistage qui desservent le territoire d’Ahuntsic-Cartierville entre le 16 et le 22 novembre. Environ 10 000 tests y ont été réalisés dans les centres situés aux Galeries Normandie et à la Place Bourassa depuis l’ouverture respectivement à la mi-octobre et au début novembre.
« Rien n’est acquis »
Si une chose est claire c’est qu’il faudra attendre encore quelques semaines avant de savoir si les conditions seront réunies pour permettre des rassemblements au temps des fêtes, alors que le Québec a enregistré jeudi un nombre record de nouveaux cas.
« Rien n’est acquis », a prévenu Sonia Bélanger.
La représentante du centre de commandement de la santé à Montréal a profité de l’occasion pour rappeler que la campagne de vaccination pour la grippe saisonnière est en cours. Elle a invité les groupes prioritaires, soit principalement les personnes âgées de 75 ans et plus, les enfants de moins de six mois, les personnes avec des maladies chroniques et les femmes en deuxième ou en troisième trimestre de grossesse, à prendre rendez-vous pour un vaccin.
« Les semaines à venir vont être assez cruciales pour pouvoir nous permettre de célébrer en toute sécurité », a pour sa part noté Mylène Drouin.
Elle invite la population montréalaise à redoubler ses efforts, en attendant l’arrivée d’un vaccin contre la COVID-19 dans les prochains mois.
« On retient un peu notre souffle », a pour sa part commenté la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qui était aux côtés de Mylène Drouin et de Sonia Bélanger pour faire le point sur la situation à Montréal mercredi.
La mairesse a également rappelé que, rassemblements ou pas, le temps des fêtes sera une période difficile pour bien des personnes. Elle a invité les personnes qui sont en mesure de le faire à contribuer aux guignolées et aux banques alimentaires qui se mettent en branle pour soutenir les ménages dans le besoin durant la période des fêtes.
Une campagne de collecte de denrées et de dons monétaires a d’ailleurs cours jusqu’au 6 décembre dans Ahuntsic-Cartierville.
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