( Montage: jdv Joran Collet )

Les candidats à l’élection québécoise du 1er octobre dans Maurice-Richard n’étaient pas déçus que la campagne se termine après plus de 39 jours d’activités «officielles». Mais plusieurs avaient commencé à «travailler le comté» bien avant le signal de départ sachant que l’élection se tenait pour la première fois à date fixe. En fait, pour la plupart, le travail avait commencé quelque part plus tôt dans l’année et même bien avant. Prochain rendez-vous : octobre 2022.

 Marie Montpetit : pas d’entrevue

Au lendemain de sa courte victoire électorale, Marie Montpetit, a pris l’engagement de continuer à prendre le pouls des électeurs et électrices même si elle est passée du pouvoir à l’opposition pour les quatre prochaines années.

Marie Montpetit l’a difficilement emporté lundi, coiffant au fil d’arrivée son adversaire solidaire Raphaël Rebelo, qui a terminé deuxième à 531 votes de la gagnante.

Comparativement à l’élection de 2014, la majorité libérale a littéralement fondu; la précédente majorité avait été de 2548 voix sur le Parti Québécois (PQ).

Chose certaine, Mme Montpetit aura plus de temps à passer dans la nouvelle circonscription de Maurice-Richard, compte tenu qu’elle n’aura plus la fonction de ministre de la Culture et des Communications, aussi responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, se tenant debout notamment face au géant Adidas après une bourde commise par un des représentants (francophone) de l’entreprise dans le centre-ville de Montréal.

Mme Montpetit, qui fut derrière le changement de nom de circonscription (de Crémazie à Maurice-Richard) en a glissé un mot sur sa page Facebook après sa victoire locale. Elle y remercié ses sympathisants avec qui elle est allée fêter à la salle de l’Ami-temps sur Fleury, sans la présence de membres des médias.

« Je suis très fière de devenir la première députée de Maurice-Richard, a-t-elle dit sur Facebook. Vous pouvez compter sur moi pour continuer d’être présente et à votre écoute. Un merci spécial à tous ceux et celles qui se sont impliqués dans ma campagne. Votre engagement a fait toute la différence! », a-t-elle mentionné.

Ce sont ses seuls propos, car au moment de publier sur notre site, elle n’avait pas répondu à la demande d’entrevue du journaldesvoisins.com.

Il sera intéressant de voir quelle fonction occupera  Marie Montpetit dans le cabinet «fantôme» du parti de l’Opposition officielle, qui sur une base temporaire, pourrait être dirigée par sa collègue de l’Acadie, l’ex-journaliste Christine St-Pierre.

Mme Montpetit a eu l’appui de 29,51 % des résidants qui se sont prévalus de leur droit de vote, raflant l’appui de 9459 électeurs qui ont voté pour le Parti libéral du Québec (PLQ).

Raphaël Rebelo, de Québec solidaire (QS), obtenait une «surprenante» deuxième place avec  27,85 % des voix. En troisième place, Manon Gauthier, faisait mieux que le candidat caquiste de 2014 avec 19,75 % des voix.

Frédéric Lapointe, du Parti québécois (PQ), a dû se contenter de la quatrième place avec 19,13 % des suffrages.

Notons que Gilles Fournelle du Parti vert est allé chercher 602 voix ou  1,88 % du vote alors que Jean Rémillard, du N.P.D Québec (qui avait une longue feuille de route comme militant péquiste et bloquiste) se contentait de 216 voix ou  0,67 %.

Raphaël Rebelo : double le score précédent

C’est un Raphaël Rebelo toujours calme, qui a répondu aux questions du journaliste du jdv lundi soir alors que des dizaines de militants enthousiastes de Québec solidaire étaient rassemblés au resto Walter sur La Promenade. C’est que, contre toute attente, M. Rebelo a failli devenir le premier député de Maurice-Richard.

Il a obtenu dix points de plus que le candidat solidaire André Frappier à l’élection de 2014. À un  moment de la soirée, il avait même pris l’avance, mais il a mentionné que ce fut quand même de courte durée.

« Ç’a été furtif, a mentionné M. Rebelo. Il ne faut pas trop écouter au début car les résultats changent vite. Mais il y a eu une belle progression de notre parti. On rencontrait des gens en fin de campagne qui ne savaient pas que nous étions l’alternative au gouvernement sortant. On en a convaincu plusieurs que ce n’était pas la CAQ ou le PQ mais Québec solidaire », a-t-il dit au jdv.

Même s’il a refusé de spéculer sur une éventuelle candidature dans quatre ans, le jeune professeur expert en mathématiques (il a un doctorat), dit croire que la table est mise pour un gain au prochain scrutin.

« Clairement, on a une belle marge. Ça va se cristalliser dans les esprits pour la prochaine fois, et on sera bien placé pour gagner ».

Engagé dans diverses causes citoyennes depuis quatre ans dans Ahuntsic, M. Rebello n’est pas déçu de prendre un peu de repos.

En attendant que la poussière retombe, il trouve «fantastique» que QS a plus que triplé sa députation à l’Assemblée nationale.

« On incarne un véritable changement », a-t-il conclu.

Pour QS, Raphaël Rebelo a doublé le score d’André Frappier enregistré il y a quatre ans; il a obtenu 8928 votes (ou 27,85 %).

Manon Gauthier : fair-play et satisfaction

La candidate de la Coalition avenir Québec (CAQ), Manon Gauthier, n’était pas peu fière de la grande victoire «historique», dit-elle, de sa formation même si elle a plié l’échine avec une troisième place, en obtenant toutefois près de six points de plus que celui qui s’était présenté en 2014.

« Il  s’agit d’une grande victoire démocratique, a mentionné l’ex-membre du comité exécutif de la Ville de Montréal sous Denis Coderre. Notre chef, François Legault a démontré, sans équivoque, sa capacité à rassembler les Québécoises et les Québécois, à raviver notre fierté collective. J’ai accepté avec grand honneur de me porter candidate dans la Métropole, ici même dans Maurice-Richard, animée par une soif de renouveau politique, animée par un grand espoir et déterminée à défier le statu quo, fort consciente du défi que représente parfois la voie du changement ».

Mme Gauthier, qui a habité dans Ahuntsic quand elle est arrivée à Montréal avec sa famille, s’est félicitée des idées nouvelles qui ont circulé dans la campagne, notamment ici dans Maurice-Richard, et de la qualité de ceux et celles qui se sont mouillés en politique.

«  Le changement, à la base, émerge par un lot d’idées nouvelles, porté par celles et ceux qui ont la force de leurs convictions. J’en suis. Je félicite mes collègues de toutes les formations politiques pour leur courage et leur engagement. Les citoyennes et citoyens de Maurice-Richard ont eu l’embarras du choix et des candidatures de grande qualité. Je remercie de tout cœur celles et ceux qui se sont joints à moi tout au long de cette campagne historique. Le gouvernement de la CAQ travaillera sans répit pour l’avancement du Québec. Et notre belle Métropole ne sera pas en reste! » a-t-elle conclu.

Mme Gauthier a été approché tardivement par la CAQ pour sauter dans l’arène politique québécoise. Sa campagne a commencé à la fin août avec la location d’un local au coin des rues Fleury et Christophe-Colomb et la constitution d’une petite équipe, la CAQ étant complètement absente sur le plan organisationnel dans le nord de Montréal.

Mme Gauthier pourrait toutefois être appelée à être sollicitée par le prochain gouvernement, compte tenu de son expertise au niveau de la Ville de Montréal. Au sein de l’exécutif, elle avait été responsable des dossiers culturels.

Frédéric Lapointe : souriant et toujours engagé

Le candidat péquiste Frédéric Lapointe gardait tout de même le sourire, même après la défaite amère de lundi soir non seulement ici mais aussi à la grandeur du Québec. En effet, la formation de René Lévesque se retrouve avec neuf députés, perdant même le statut de parti reconnu à l’Assemblée nationale, tout en obtenant son pire score depuis sa création il y a 50 ans.

Interviewé devant le local du parti lundi soir, M. Lapointe a estimé que la victoire de Marie Montpetit était due en bout de piste à la division du vote de tous et celles ceux qui voulaient se  débarrasser du gouvernement sortant.

« La campagne a été très cordiale et compétitive (…) Nous estimons avoir bien travaillé. Mais 70% des gens ne voulaient  pas le retour du Parti libéral du Québec et ils se sont divisés en trois (CAQ, QS et PQ)  ce qui fait que les libéraux ont pu conserver le comté. Toutefois, on aura l’occasion de faire autrement la prochaine fois », a-t-il averti.

Frédéric Lapointe (il s’était aussi présenté pour le PQ dans l’Acadie il y a une dizaine d’années)  était, depuis 2011, l’un des piliers de la Ligue d’action civique, un organisme voué à la lutte contre la corruption.

Ayant «plus de temps», le résidant du quartier Ahuntsic compte poursuivre le combat.

« Maintenant, je n’ai pas de titre de président de Ligue ou de c.a., par rapport à d’autres périodes de ma vie. Je vais continuer à travailler pour une solution de remplacement au gouvernement (fraîchement élu). Il faut travailler sur une  option crédible afin que l’on soit premier la prochaine  fois », a-t-il conclu.

 

 

 

 



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