Inscription pour le dépistage à la clinique de dépistage mobile dans l’autobus de la STM (derrière), au YMCA de Cartierville, vendredi. (Photo de la une et photo ci-haut: jdv P. Rachiele)

Quelques milliers de tests supplémentaires de dépistage de la COVID-19 se feront bientôt alors que dès ce lundi, les aidants naturels («significatifs») seront de retour en CHSLD, mais sans obligation d’être testés.

De plus, autre objectif fort louable, mais qui exige aussi du personnel, c’est l’opération visant à enquêter sur chaque personne infectée dans les 24 heures après un diagnostic, question de mieux évaluer la transmission communautaire pour en bout de piste protéger la population.

Les décisions du gouvernement et des autorités socio-sanitaires du Québec s’ajustent à la vitesse «grand V» à l’heure de l’opération déconfinement, qui s’effectue toutefois à un rythme plus lent à Montréal comparativement aux régions (dès lundi), compte tenu du nombre élevé de personnes atteintes de la maladie à coronavirus.

À Montréal, le dimanche 10 mai, on comptait 19 197 cas  confirmés de gens infectés à la COVID-19, et 1863 décès; 141 établissements de type CHSLD ou résidences pour aînés composent avec au moins un cas de la COVID-19.

En tête de liste

Sur le territoire du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, il y a 4 729 cas (deuxième territoire avec le plus de cas après l’Est de Montréal). Nous avons 1044 cas pour 100000 personnes, ce qui fait qu’on est en tête de liste dans la métropole.

On a aussi 460 décès, en tête aussi, dont 210 dans le territoire spécifique de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville.

Vendredi, le directeur national de santé publique, le docteur Horacio Arruda, s’est pointé notamment dans l’arrondissement voisin, Montréal-Nord, pour parler de son plan d’accélération du dépistage de la COVID-19 dans ce secteur durement touché par la pandémie. Il vise 14 000 tests par jour, mais pour gagner le combat, il faut, comme il l’a souligné, avoir aussi la collaboration de la population, afin qu’elle se déplace pour subir un test.

Pour Kathleen Bertrand, la présidente du Syndicat des Professionnelles en soins du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal (qui comprend Montréal-Nord), il faudrait être encore plus pro-actif si l’on veut savoir qui est porteur, afin d’éviter la propagation de la transmission communautaire.

Joint par journaldesvoisins.com, Mme Bertrand a indiqué qu’il y avait eu peu d’affluence dans les premières journées de dépistage offertes à la population dans Montréal-Nord.

« Le message, a déclaré Mme Bertrand, ne passait pas, il y avait peu de monde. Parfois, selon ce qu’ont rapporté nos membres (infirmières et infirmières-auxiliaires), elles ont passé une heure sans avoir vu un seul client. Il y a sûrement un problème  de communication. Il faudrait s’ajuster pour inciter les gens à venir dans des endroits clairement identifiés, sans trop attendre, car sinon ils virent de bord », a-t-elle averti.

Mme Bertrand note qu’il n’y avait pas affluence non plus  au CLSC de Montréal-Nord (coin des boulevards Lacordaire et Henri-Bourassa) dans les premières journées de dépistage comme à Rivière-des-Prairies,  pas facilement accessible.

« Il y en a qui doivent payer pour prendre l’autobus et les fins de mois, pour les gens moins favorisés, sont difficiles. Ce qu’il faut, c’est de pénétrer à l’intérieur des quartiers, créer des cliniques spontanées comme aller sur le boulevard Rolland, avec un horaire bien défini, annoncé et diffusés aux endroits spécifiques », a-t-elle recommandé.

Interrogé au sujet des cliniques de dépistage, Emilie Jacob, du bureau des relations médias du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Nord-de-l’Île-de-Montréal (CIUSS-NIM), a donné certains détails sur le travail fait jusqu’ici.

«  La clinique située sur le terrain de l’Hôpital Rivière-des-Prairies est opérationnelle depuis le 6 avril pour le dépistage des travailleurs essentiels sur rendez-vous  et depuis le 1er mai on y fait également  le dépistage sur rendez-vous pour les résidants de Montréal-Nord [qui sont] symptomatiques. Nous pouvons y faire 180 tests par jour; la compilation des tests effectués est en cours, je ne peux donc pas vous préciser ces chiffres ».

On ignore pour l’instant si on poursuivra les opérations de dépistage, au CLSC de Montréal-Nord.

«  Il l y a également une clinique de dépistage sans rendez-vous à Montréal-Nord (installation temporaire au CLSC Montréal-Nord). Cette clinique sans rendez-vous est ouverte à tous les résidents de Montréal-Nord, symptomatiques ou asymptomatiques, avec ou sans carte d’assurance-maladie. Le dépistage y a commencé le 4 mai et se poursuivra jusqu’au lundi 11 mai. Nous pouvons y faire 160 tests par jour. En date de vendredi 8 mai 15 heures, plus de 710 tests avaient été réalisés depuis l’ouverture de cette clinique », a-t-elle précisé.

Ouest aussi

Dans l’ouest du territoire, à Saint-Laurent, Kathleen Bertrand a affirmé que les travailleuses étaient fort contentes de voir arriver des membres de l’armée en renfort au CHSLD Auclair.

« Les conditions de vie au CHSLD Auclair sont très préoccupantes, il manque beaucoup de personnel encore », a-t-elle déploré.

Dans la partie nord-ouest, on peut aussi noter les problèmes que rencontrent  tant les congrégations religieuses des Sœurs de Sainte-Croix à Saint-Laurent que celles, un peu plus au nord, des Sœurs de la Providence, dans Cartierville. Dans les deux cas, il manque une fois de plus du personnel. Relevant du privé, elles doivent se battre contre les traitements plus élevés offerts aux employés dans le secteur public. Ce qui n’aide pas à la rétention de personnel.

À ce sujet, même la FIQ reconnait qu’il faut surveiller la situation, alors que pas moins de 11 500 membres du personnel du réseau de la santé au Québec sont à la maison.

Chose rassurante, Kathleen Bertrand affirme que jusqu’ici un seul de ses membres (sur 3700 dans le CIUSSS du Nord) ne veut pas reprendre le travail alors que les autres absents sont encore en confinement ou aussi sont déjà en congé de maladie pour d’autres raisons que la COVID (cancer, blessures, etc.)

« On est en beau fusil toutefois car les patrons font des pressions très fortes pour forcer le retour au travail », a-t-elle signalé, tout en relevant qu’il y a aussi un gros impact psychologique sur les employés qui vont au front, en plus de la fatigue et les refus de congés ou de vacances, sans compter l’imbroglio sur les primes », a souligné la leader syndicale.

Quoi qu’il en soit, le dépistage massif est en lien avec le déconfinement pour Montréal qui arrive à grands pas.

Le docteur Arruda a répété le leitmotiv :

«Déconfinement ne signifie pas relâchement », a-t-il martelé.

Outre les infirmières et les infirmières-auxiliaires, d’autres responsables sur le plan médical peuvent ou pourront faire des tests avec les trousses de dépistage

«  Les inhalothérapeutes et les physiothérapeutes sont également autorisés à le faire et participent au dépistage au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal », a indiqué le bureau des relations médias de notre CIUSSS.

Mais finalement on apprenait dimanche que des  orthophonistes, des dentistes et des hygiénistes dentaires notamment pourront aussi faire des tests selon un décret ministériel en vigueur à compter de ce lundi.

 

VOICI LA LISTE DES CLINIQUES DE DÉPISTAGE CIUSSS DU NORD CETTE SEMAINE

 

CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal Clinique de dépistage Maurice-Duplessis
7 070, boul. Perras,Montréal QC  H1E 1A4
Avec rendez-vous

514 644-4545

De 8h à 20 h
Clinique de dépistage

(ouvert du 4 au 11 mai)

Maurice-Duplessis
11 441, boul. Lacordaire, Montréal  QC H1G 4J9
Sans rendez-vous De 10h à 18 h
Clinique de dépistage Clinique de dépistage
pour les employés à la Maison de la Fondation (HSCM)
5 400, boul. Gouin O, Montréal QC  H4J 1C4
Avec rendez-vous

514 644-4545

De 8h à 20 h

 

CLINIQUE DE DÉPISTAGE MOBILE SANS RENDEZ-VOUS

Mardi 12 mai et mercredi 13 mai
De 10 h à 16 h – Centre des loisirs Saint-Laurent1375, Av Grenet,Montréal (Qc)

 

Covid-19 aidant naturel désigné

À compter de ce lundi, des proches aidants naturels «significatifs» et qui doivent contribuer aux soins de leur parent pourront revenir en CHSLD, mais ils devront respecter des  conditions spécifiques pour éviter tous risques.

Ainsi,  ils doivent contacter leur CHSLD pour obtenir plus de précisions et obtenir les autorisations.

Dans tous les cas, de «bonnes pratiques» sont à respecter pour les visites comme le port et le retrait des équipements de protection individuelle (ÉPI), comme l’a signalé un avis du CHSLD Berthiaume –Du Tremblay.

Mais il n’y aura pas de test, a dit le gouvernement, ce qui a surpris des  experts.

« Je ne la comprends pas (cette décision ou volte-face du gouvernement), a soutenu la microbiologiste-infectiologue Cécile Tremblay, ce serait logique de tester même s’il n’y a pas de cas de COVID dans un CHSLD. Il faut faire les tests aux bons endroits, même pour les gens asymptomatiques » a-t-elle dit, dimanche soir à l’émission Tout le monde en parle sur Radio-Canada.

Rappelons que l’ouverture des écoles, des garderies et des commerces non essentiels a été reportée à deux reprises pour les 82 municipalités qui composent la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM)  alors que le déconfinement est commencé en régions dès lundi.

A moins d’un autre report, ce sera le 25 mai, dans deux semaines, à Montréal.

 



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