Dorénavant, les visiteurs de Saint-Sulpice, à Ahuntsic, se promènent en s’instruisant. Une série de cinq panneaux explicatifs racontent l’histoire et les particularités de ce quartier qui a vu naître les premières coopératives de logements de Montréal.
Ce quartier résidentiel méritait la visite pour son histoire ancienne et son lien avec le développement de Montréal.
« Nous avons ressorti les cartes anciennes de Montréal et c’est assez impressionnant de voir que les délimitations du territoire sont les mêmes », indique la présidente et fondatrice de la Société d’histoire du domaine Saint-Sulpice (SHDSS), Diane Archambault-Malouin.
Saint-Sulpice est bâti sur le terrain de la réserve des Sulpiciens, un terrain bordé par le boulevard Crémazie et la Métropolitaine, la rue Saint-Hubert à l’ouest, la voie ferrée du CN au nord de la rue de Louvain ainsi que l’avenue Papineau et le parc Frédéric-Back à l’est.
Cet espace a été acquis par la Ville de Montréal en 1952 et a été loti en terrains qui ont été attribués aux trois premières coopératives de Montréal.
Car au-delà des Sulpiciens et de la vie agricole aux 18e et 19e siècles, Saint-Sulpice fut aussi le théâtre de l’action tant de fois célébrée de Berthe Chaurès-Louard. Après avoir fondé la Familiale, la première coopérative de consommation canadienne-française du Québec, en 1937, elle créa sous le même nom ce qui deviendra une coopérative de construction de logements.
Berthe Chaurès-Louard est décédée en 1968. La Ville de Montréal l’a distinguée du titre de Bâtisseuse de la Cité et l’a désignée personnage historique du Québec en 2020.
Bâti par ses résidents
L’histoire du domaine Saint-Sulpice est l’exemple d’un milieu de vie bâti grâce à la coopération et à la collaboration.
« Nous avons voulu mettre en valeur le mouvement coopératif et son implication dans le développement urbain », souligne Mme Archambault-Malouin.
Elle rappelle qu’au moment où on réfléchit à des développements de certains terrains, le site Louvain Est, l’Hippodrome de Montréal ou Blue Bonnets et d’autres, il y a lieu de voir ce qui a été déjà expérimenté dans la métropole.
« C’est l’exemple de ce que les gens ont pu inventer. C’était au milieu de rien. Cela s’est construit et développé. On ne veut pas jouer aux professeurs, mais il y a des leçons, voire des inspirations à tirer », croit-elle.
La Société d’histoire du domaine Saint-Sulpice a voulu écrire cette histoire en grand et la mettre à la disposition du public.
Les cinq panneaux qui ont été installés avec des informations apposées recto verso sont situés au cœur du quartier. Un près de la croix de chemin à l’angle de Crémazie et Saint-Hubert, un autre près de la halte vélo du complexe Claude-Robillard, un près de l’église Saint-Isaac-Jogues, à proximité de la résidence de Berthe Chaurès-Louard, un près du centre de service Desjardins de la rue André-Grasset. Un dernier est dans le parc Frédéric-Back.
« On a fait part aussi de la présence de [Gaston] Miron et des peintres de la montée Saint-Michel [un groupe de peintres montréalais actif durant la première moitié du 20e siècle], qui venaient à Saint-Sulpice à vélo », relève Mme Archambault-Malouin.
Point d’orgue de cette initiative, une grande murale réalisée à l’intérieur du complexe Claude-Robillard rend hommage à Berthe Chaurès-Louard.
Restez informé
en vous abonnant à notre infolettre
Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.
Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.
Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.
J’ai vu la murale ce matin à la mezzanine du centre caude-Robillard. BRAVO ! BRAVISSIMO !
Ça pique la curiosité.