Maysoun Faouri policiers du PDQ 10 kiosque violences faites aux femmes
Maysoun Faouri avec le commandant et des policiers du PDQ 10 au kiosque d’informations sur les violences faites aux femmes au Costco de Marché central. Photo: JDV / Amine Esseghir

Douze jours de sensibilisation, partout, sur les violences faites aux femmes. À Ahuntsic-Cartierville c’est Concertation Femme qui se mobilise avec les Postes de quartier du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour informer et conscientiser.

«Le SPVM a choisi le 27 novembre comme journée de sensibilisation à la violence faite aux femmes et aux filles», explique Maysoun Faouri, directrice de l’organisme Concertation Femme.

Cette sensibilisation au kiosque à Costco Marché central a donc lieu entre le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et le 6 décembre, date consacrée à la mémoire des 14 femmes tuées en 1989 à Polytechnique Montréal par un homme misogyne. Cette période permet de rappeler, si nécessaire, que les violences conjugales sont des actes criminels.

Depuis 33 ans, Maysoun Faouri fait de la question des violences faites aux femmes, l’un de ses chevaux de bataille. Elle observe qu’au fil des années, le sujet est toujours d’actualité.

Le 27 novembre, en compagnie de policiers du PDQ 10, elle a installé son kiosque. Des centaines de rubans blancs sont distribués. Les gens sont invités à poser des questions sur le sujet. Une activité similaire se déroule simultanément Place Fleury, à Ahuntsic, avec le PDQ 27.

«La violence est en lien avec l’éducation. Cela n’a rien à voir avec l’ethnie, la religion ou la condition sociale. Une personne qui a été élevée en réglant ses problèmes par la violence, une personne inquiète qui veut contrôler pour se sentir à l’aise, il y en aura tout le temps», observe Mme Faouri.

L’information ne s’arrête pas là. Parler de violence domestique avec les femmes qui participent à différentes activités de son organisme à un moment ou un autre est un passage obligé.

«Nous avons presque 460 femmes inscrites — celles qui ont la carte de membre — sans compter celles qui viennent de manière occasionnelle, et 65 % d’entre elles sont des immigrantes», souligne Mme Faouri.

Un échantillon important pour faire passer le message.

«Tous les ans, on aborde le sujet avec une majorité de groupes. Avec les femmes qui font de l’art, celles qui apprennent le français, celles qui viennent pour la conversation, avec les animatrices ou avec moi, on aborde le sujet», relève la directrice de Concertation Femme.

Kiosque violences faites aux femmes
Concertation femme a distribué 1500 rubans blancs en mémoire des femmes victimes de violence. Photo: JDV / Amine Esseghir
Conséquences multiples

La violence faite aux femmes est un phénomène social préoccupant qui ne se limite pas aux coups. Elle peut prendre des formes sournoises. Ses effets concernent au-delà des victimes directes, toute une famille.

«Quand une femme me dit que son mari la boude depuis un mois, pas un mot. Je lui demande de parler avec lui. Lui dire que nous sommes des êtres humains, que nous avons une langue, que cette atmosphère n’est pas bonne pour la famille, et ce n’est pas un moyen pour régler les problèmes» illustre, Mme Faouri pour le JDV.

Une fois que les femmes sont informées, elles peuvent réagir.

«Il faut dire aux messieurs qu’il y a des enfants qui vivent dans un environnement qui devrait être favorable à leur bon développement, leur équilibre. Des situations comme cela les affectent», regrette-t-elle.

Dans son organisme, on constate que les effets ont des répercussions sur le développement psychologique des enfants notamment.

«On parle de la maturité scolaire. On découvre que 39 % des jeunes enfants ne sont pas prêts à aller à la maternelle, qu’ils n’ont pas été stimulés, qu’ils n’ont pas été préparés, parce qu’à la maison, il y a quelque chose qui va mal», dit-elle.

Aujourd’hui à Ahuntsic-Cartierville, un comité sur la violence conjugale et intrafamiliale a été mis en place pour l’ensemble de l’arrondissement. Y siègent des représentants de l’Arrondissement, d’organismes, de la police et de la santé publique.

«Nous sommes 15 membres. C’est un lieu d’échanges, de partage des informations. On est en train de travailler pour faire le portrait du quartier.»

Une enquête menée auprès de la population pour mieux cerner le problème.

«Nous sommes dans la phase des entrevues, avec des intervenants et des citoyens. Madame et Monsieur Tout-le-Monde. Il y a des organisations qui travaillent avec les hommes, comme Repère», explique Mme Faouri.



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