Hydro-Québec a procédé à un enrochement d’une longueur de 550 mètres pour le mur de soutènement du barrage Simon-Sicard. (Photo : Éloi Fournier, JDV)

Depuis 2018, Hydro-Québec travaille à la réfection du mur de soutènement du barrage Simon-Sicard. Or, plusieurs résidants d’Ahuntsic ont été déçus par la phase 1 des travaux, qui impliquait l’enrochement de vastes zones près de la berge. 

En tout, c’est un enrochement d’une longueur de 550 mètres qui a été réalisé sur les zones dites prioritaires par Hydro-Québec. À plusieurs endroits, il s’agit d’un véritable mur de pierres qui sépare la rivière des Prairies de nombreux espaces verts. Les parcs Maurice-Richard et Louis-Hébert ainsi que le site du Fort Lorette sont touchés par cette construction réalisée en 2020. 

Né à partir de rencontres entre des citoyens inquiets, le Comité de citoyens pour l’aménagement de la Promenade-du-Sault tient à ce que les choses changent d’ici le début de la phase 2, dont les travaux ne devraient pas commencer avant l’an prochain. 

« On aimerait avoir un aménagement plus humain, déplore la porte-parole du Comité, Diane Viens. Il y a des endroits où on a cinq pieds ou plus d’enrochement, comme si on était dans une carrière. C’est inacceptable aujourd’hui de faire des aménagements de ce genre! »

Pour les trois zones où l’enrochement a déjà été fait, il est trop tard pour reculer. Vu l’état de vieillissement avancé du mur, Hydro-Québec avait le choix de ne pas faire appel au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), ce dont la société d’État s’est prévalu. 

L’enrochement a aussi eu lieu à proximité du site du Fort-Lorette. (Photo: Éloi Fournier – JDV)

Même si Hydro-Québec était dans son droit de ne pas rendre de comptes au BAPE, le Comité de citoyens pour l’aménagement de la Promenade-du-Sault se dit déçu du « manque de vision à long terme d’Hydro-Québec », qui aurait dû « voir venir le besoin d’entretien de cette structure. »

Du côté d’Hydro-Québec, la société d’État dit avoir pris le temps de rencontrer les riverains mais clairement, certains se sentent laissés pour compte. 

« Nous avons en décembre dernier pris soin de rencontrer les citoyens riverains à l’ouvrage qui fera l’objet de la réfection afin de leur présenter le projet, soutient Jonathan Laporte, d’Hydro-Québec. Pour le comité de citoyens, je dois vous avouer que nous avons appris l’existence de ce comité via les médias le mois dernier. Jusqu’à présent, nous n’avons pas eu d’échanges avec ce groupe de citoyens.»

Cependant, comme la réfection du mur de soutènement est loin d’être terminée, le Comité de citoyens pour l’aménagement de la Promenade-du-Sault pourra faire valoir son opinion. 

À quoi peut-on s’attendre pour la phase 2 ?

Pour la deuxième partie des travaux d’Hydro-Québec, la société d’État devra obligatoirement obtenir les recommandations du BAPE avant de se lancer dans la réfection du mur. 

De plus, une consultation publique sera lancée le 18 janvier prochain afin de connaître l’avis des citoyens… et des groupes de pression! Or, au préalable, une table de travail a déjà effectué des travaux pour identifier les orientations générales du projet. Celles-ci seront aussi annoncées le 18 janvier. 

« C’est un site qui offre un très grand potentiel d’aménagement, mentionne Mme Viens. […] À Toulouse, il y a des escaliers pour descendre pique-niquer plus près de l’eau tandis qu’ici, on a des clôtures en haut des murs de soutènement! »

Le comité citoyen souhaite qu’une promenade riveraine soit construite entre la rue St-Charles et la digue du barrage afin que les résidants de toute l’île de Montréal puissent profiter de la berge.

« On n’a pas de projet précis en tête, mais on veut avoir un parcours agréable le long de la rivière, soutient Diane Viens. Aller se promener ou courir le long d’une clôture avec un enrochement de cinq pieds de haut, c’est moins tentant… »

Est-ce qu’une longue promenade fait partie des options priorisées par Hydro-Québec, l’arrondissement et les autres acteurs impliqués dans la table de travail? C’est ce que nous saurons dès le 18 janvier prochain! 

Hydro-Québec a aménagé une promenade le long d’une clôture métallique à plusieurs mètres de l’eau, ce que déplore le Comité de citoyens pour l’aménagement de la Promenade-du-Sault. (Photo: Éloi Fournier – JDV)



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Pierre Lachapelle
Pierre Lachapelle
3 Années

Bonjour. Si je compare ces travaux récents d’Hydro Québec avec les travaux effectués en 1990 pour la rénovation du barrage Simon-Sicard, j’ai l’impression que le génie a régressé. Ces travaux m’apparaissent très primitifs, comme si la rivière des Prairies était située à 600 km au Nord de Montréal en pleine zone inhabitée. Les citoyens qui se lèvent font très bien. Et c’est faux que des travaux mal exécutés ne peuvent pas être repris. En 1990 Hydro Québec avait aussi échappé à des audiences du BAPE et était venu au Sault avec de gros sabots. Les plaintes des citoyens auprès du député et ministre André Vallerand, avait mis un STOP aux plans funestes du chantier de rénovation. Le dossier avait rebondi au CA d’Hydro-Québec. H Q avait du écouter les citoyens et faire des ajustements majeurs à ses plans de construction. Je fus impliqué et témoin de cet épisode parce que les citoyens m’alertaient en ma qualité de conseiller municipal. Mais le dossier relevait des élus de l’assemblée nationale. C’est un télégramme ( ! ) de ma part qui donna un électrochoc à M Vallerand.

Daniel
Daniel
3 Années

Maintenant qu’Hydro-Québec a pu procéder par cet enrochement sans BAPE en invoquant l’urgence (…ou est-ce un manque de planification?) et a pu indirectement économiser sur les coûts au dépend de l’environnement, j’espère qu’elle va essayer de corriger ce désert de roche en y consacrant un budget conséquent. Il faudrait évidemment contrer cette immense minéralisation (ce nouvel îlot de chaleur) par une forte végétalisation des lieux. Il ne faudrait pas qu’elle présente un projet minimaliste pour essayer encore d’épargner, alors que la réparation des lieux ne doit pas être considérée vraiment comme une dépense mais un investissement pour nos enfants et pour l’avenir climatique.

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