Alors que la couverture vaccinale demeure inférieure à 75 % chez les moins de 40 ans, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Nord-de-l’Île-de-Montréal poursuit ses efforts de vaccination mobile.
Lundi après-midi, le JDV est allé à la rencontre de l’équipe de vaccination mobile qui s’est arrêtée dans Ahuntsic pour quelques jours.
« Pour le choix de milieux, c’est vraiment les gestionnaires qui font ça avec la santé publique en fonction de la couverture vaccinale », explique la chef d’équipe, Hind El Harare.
Il n’a pas été possible d’obtenir les données de vaccination les plus à jour par secteur de voisinage, mais les données diffusées par la Direction régionale de la santé publique (DRSP) cet été indiquaient que certains secteurs d’Ahuntsic-Cartierville affichaient des taux largement inférieurs à l’objectif de 75 % de vaccination à deux doses, notamment dans Saint-Sulpice.
La clinique de vaccination éphémère installée dans le stationnement du Métro Plus sur Fleury Est offre l’occasion de rehausser la couverture vaccinale dans le secteur.
Trouver l’aiguille dans la botte de foin
Hind El Harare explique qu’à ce stade de la campagne, on avance « bras par bras ».
Vu que la majorité de la population admissible à la vaccination est déjà vaccinée, il devient de plus en plus ardu de trouver des personnes à vacciner.
« On est rendus dans une situation où c’est vraiment l’aiguille dans la botte de foin », explique Kevin Aubin-Lalonde, agents de terrain de l’équipe de sensibilisation COVID au CIUSSS. « La majorité du temps, on va tomber sur des gens qui sont déjà vaccinés ou qui ont leur rendez-vous. »
À leur plus fort, les cliniques mobiles pouvaient vacciner jusqu’à 500 personnes par jour. Lors de cliniques éphémères dans les établissements d’enseignement, le taux de fréquentation peut atteindre 200 à 300 personnes par jour, mais la fréquentation sans rendez-vous est beaucoup plus faible dans les cliniques mobiles sur rue.
« Ça commence à diminuer vraiment », observe Hind El Harare.
La semaine dernière, à peine une dizaine de personnes se sont présentées à la clinique éphémère qui s’est arrêtée au marché Adonis dans Cartierville, précise la chef d’équipe.
L’affluence semblait déjà un peu plus élevée lundi lors du passage du JDV à la clinique éphémère dans Ahuntsic. Durant la première demi-heure d’ouverture de la clinique, une demi-douzaine de personnes se sont présentées pour se faire vacciner.
Entre devoir et obligation…
Louiza et Mohammed Reffas confient y être venus, un peu à reculons.
« Moi je suis infirmière, je n’ai plus le choix », explique Louiza Reffas, faisant référence à la vaccination obligatoire décrétée récemment pour le personnel de la santé.
Quant à son conjoint, il admet se sentir un peu « marginal » de ne pas être vacciné et avoir accepté, un peu malgré lui, de finalement se faire vacciner même s’il a des réserves par rapport au vaccin.
D’autres personnes rencontrées sur place disent pour leur part avoir profité de la présence d’une clinique éphémère près de chez eux pour devancer leur seconde dose.
C’est le cas de Caroline Brossard-Baril, infirmière aux soins intensifs à l’Institut de cardiologie de Montréal (ICM).
« J’avais mon rendez-vous pour la deuxième dose et je trouvais qu’il était un peu tardif », explique-t-elle.
Quand elle a vu sur Clic Santé qu’une clinique mobile s’arrêtait dans son quartier, elle a sauté sur l’occasion dit-elle.
« C’est important pour protéger mes patients, pour protéger la population », dit l’infirmière qui explique travailler avec des greffés cardiaques, particulièrement vulnérables à la COVID-19.
Comme de nombreux autres établissements hospitalier, l’ICM avait d’ailleurs été touché par une éclosion dans le personnel en décembre 2020 qui avait forcé la fermeture de deux unités et le transfert de certains patients.
« Plus les gens vont être vaccinés, plus nous [le personnel soignant] on va pouvoir respirer », soupire l’infirmière.
Alexis Nadeau a, lui aussi, profité de la présence de la « Vaccivan » pour devancer le rendez-vous pour sa deuxième dose, prévu le lendemain. Il passait par hasard dans le secteur lorsqu’il a été abordé par les agentes de sensibilisation qui l’ont informé de la possibilité de se faire vacciner sur le champ.
« Je le fais pour le principe, plus qu’autre chose, puis pour me protéger en même temps, protéger les autres autour de moi », dit le jeune homme de 24 ans.
S’il dit avoir fait le choix de se faire vacciner, il observe que beaucoup de jeunes de son âge sont encore réfractaires au vaccin.
« Il y a beaucoup de méfiance dans mon groupe d’âge », constate-t-il.
Dans certains cas, il associe la réticence des jeunes à des peurs compréhensibles par rapport au vaccin, mais il dit également percevoir une forme de « dérive sectaire » chez certaines personnes qui font de leur opposition à la vaccination un véritable combat.
Entre temps, le combat contre la COVID-19 continue, un vaccin à la fois.
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