Une série de peintures et de dessins fait le tour des écoles et des cégeps du nord de Montréal pour sensibiliser les jeunes en particulier aux différentes formes de violences faites aux femmes.
« Cri du cœur, la voix des femmes » est une exposition de 18 dessins et peintures réalisés par de jeunes filles sensibilisées aux différentes formes d’abus qu’elles-mêmes ou que leurs proches ou amies pourraient subir.
L’exposition, dupliquée trente fois, a été mise sur pied par la Table de concertation en violence conjugale du secteur nord de Montréal, est déjà visible dans une vingtaine d’établissements scolaires d’Ahuntsic-Cartierville, de Montréal-Nord, de Saint-Laurent ou de Villeray.
Un vernissage formel a eu lieu le 9 mai au Collège Regina Assumpta. Parmi les tableaux que l’on peut voir, celui de Maria Anastasia Proca.
Elle a mis en scène comment les médias sociaux sont utilisés pour porter préjudice aux femmes. Elle illustre le cas d’une jeune fille qui se déshabille devant son chum et celui-ci en profite pour diffuser ses images dans un chat de groupe.
« C’est ce qu’on entend souvent, souligne cette élève de Regina Assumpta. C’est moins physique chez les jeunes. Ils se tapent moins. C’est plus ce genre de harcèlement. »
Même si elle considère que c’est le fait d’une minorité, elle observe que c’est un type d’abus répandu. Selon elle, les garçons sont entrés dans une sorte de concurrence en collectionnant les images de femmes.
« C’est à qui en possède le plus et les jeunes s’envoient des photos et se répondent », constate-t-elle.
Medeea Maria Muraru, élève de la même école, a réalisé trois tableaux, la ballerine, le prince charmant et le cœur glacé, des images dans lesquels elle fait appel aux symboles.
« Il y a beaucoup d’hommes qui prennent avantage sur leur femme et les manipulent », soutient-elle.
Elle tente de dénoncer la difficulté des victimes à s’exprimer.
« J’ai essayé de raconter comment une femme subit la violence et comment elle devrait réagir. Même si elle se remet en question, elle a peur de dire ce quelle subit en faisant appel à la police ou à des intervenantes (…) C’est important d’agir, car à un moment donné, il faut que ça arrête », relève-t-elle.
Rendre visible
Ces tableaux sont le fruit de l’imagination et du talent des jeunes artistes. Toutefois, ils tirent beaucoup leur inspiration des ateliers organisés notamment par Concertation femme, un organisme d’Ahuntsic-Cartierville. Souvent, la violence renvoie aux coups et aux marques sur les corps.
« Il y a des violences psychologiques, verbales, économiques. Il y a le chantage spirituel. Les gens n’ en sont même pas conscients », énumère la directrice de Concertation femme* qui est également présidente de la Table de concertation en violence conjugale du secteur nord de Montréal, Maysoun Faouri.
Elle admet que les œuvres artistiques ne cherchent pas à plaire, mais plutôt à marquer les esprits en mettant en évidence les violences de manière assez brutale.
Pour appuyer les artistes en herbe et offrir une exposition de qualité, l’organsme a retenu l’aide de Raluca Mihaela Muaru, une artiste peintre qui a étudié à l’école des beaux-arts de Bucarest, en Roumanie.
L’exposition installée déjà dans une vingtaine de lieux est offerte aux établissements scolaires qui en font la demande.
Mme Faouri espère que ces dessins et peintures servent au moins à présenter l’exposition d’année en année et au mieux servir de supports pédagogiques pour sensibiliser les jeunes aux différentes formes de violences que peuvent subir les femmes.
« C’est bien d’avoir une activité. Mais quand on veut un impact, il faut répéter », croit-elle.
*Mme Faouri est également membre du conseil d’administration du JDV.
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Est-ce qu’il y a une photo d’une dame âgée avec une canne qui se fait bousculer par trois jeunes filles en uniformes scolaire qui veulent monter les premières dans le bus pour prendre les deux places réservées aux personnes âgées. On pourrait mettre en sous-titre : « Et si j’étais ta grand-mère, tu me bousculerais comme ça ? »
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La Rédaction