Pistes cyclables
Les nouvelles pistes cyclables sur Legendre Ouest et de l’Esplanade sont contestées à cause de la perte de places de stationnement. (Photo: Philippe Rachiele, JDV)

Des citoyens sont en colère contre les pistes cyclables envisagées par l’arrondissement sur l’avenue de l’Esplanade et sur la rue Legendre Ouest. Au cœur de ce rejet, la disparition de stationnements sur ces artères très achalandées.

Ils étaient nombreux à s’être déplacés pour exprimer leur opinion concernant les futures pistes cyclables au conseil d’arrondissement du 13 mars. Une mobilisation anticipée alors qu’une vive contestation s’était exprimée le 9 mars lors d’une consultation virtuelle organisée à ce sujet. Par ailleurs, deux pétitions, une pour et une autre contre, circulent sur le web depuis plus d’une semaine.

Le plaidoyer de Karim Moussaoui, un riverain, aura permis de résumer la position des contestataires assez rapidement.

Lui-même qui fut cycliste et qui n’a rien contre le vélo a souligné que la mobilité active est un projet de société qui doit offrir des options de rechange pour pouvoir réduire le recours à l’automobile.

«Chaque ville a sa réalité», a-t-il martelé. Il a déploré la perte de places de stationnement sur la rue Legendre Ouest.

«La rue Legendre était notre refuge, notamment lors des opérations de chargement de la neige.» Il a soutenu que la piste cyclable qui sera aménagée sur l’avenue de l’Esplanade est risquée.

«Avec le camionnage, il y a des manœuvres de recul dangereuses. Vous allez mettre la vie des cyclistes en danger», a-t-il affirmé.

Il redoute des accidents. «Et là, on va voir Vélo Québec venir avec le vélo fantôme

Emilie Thuillier, mairesse de l’arrondissement, a invité M. Moussaoui à la prudence quand il fait certains liens.

«Derrière le vélo blanc, il y a des noms. Ce sont des personnes qui sont mortes parce qu’il n’y avait pas d’infrastructures sécuritaires», a-t-elle souligné.

Elle a évoqué le cas de Mathilde Blais, décédée sous le viaduc des Carrières, rue Saint-Denis, et dont le vélo hommage a été enlevé quand la Ville a réalisé le Réseau express vélo (REV).

«Le vélo blanc a été enlevé et il est exposé au musée de la civilisation», a-t-elle mentionné. Elle a rappelé que l’administration municipale ne veut pas forcer les gens à faire du vélo.

«Notre responsabilité c’est de mettre en place l’infrastructure sécuritaire pour ceux et celles qui le veulent.»

Modération

Il faut savoir que face aux nombreux questions et commentaires, la mairesse de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville a tenté de limiter à trois intervenants contre le projet et à trois autres pour, comme le stipulent les règles de régie interne pour la période des questions du public. Cela n’a pas empêché toutefois les gens présents de s’exprimer par des applaudissements et des commentaires pour soutenir les intervenants.

Tatiana Hollerich a mis en évidence la question du stationnement également, en rappelant que la Ville de Montréal a permis de louer récemment un terrain vacant à la Société de transport de Montréal (STM) au 50-150 de Louvain Ouest, non loin du secteur concerné. Ce même espace pourrait aussi servir aux travailleurs d’un CPE du coin.

«Si on peut accommoder la STM et un CPE, pourquoi ne pas accommoder les résidants du quartier?» a-t-elle demandé.

Julie Roy, conseillère de la Ville du district de Saint-Sulpice, a reconnu qu’il y a déjà des problèmes pour les places de stationnement.

«On sait qu’il y a une pression durant les heures de travail», a-t-elle admis.

Elle a cependant rappelé que 6 % des stationnements sont retirés dans le secteur, soit une centaine de places, pour réaliser les pistes cyclables.

«Il restera du stationnement dans les rues transversales», a-t-elle assuré. Elle a mentionné aussi qu’un projet de mutualisation est entrepris avec la Société de développement commercial District Central.

«On travaille pour un meilleur usage, que ce soit pris hors rues, aux [sous-sols] du 333 et 555 Chabanel Ouest. Ces stationnements sont souvent sous-utilisés», a-t-elle avancé.

Des stationnements publics pourraient être utilisés la fin de semaine pour les usagers du parc et les visiteurs.

Joanna Consentino est venue avec deux pétitions. Une pour dénoncer la séance d’information virtuelle du 9 mars et une autre pour demander «la suspension et la révision des pistes cyclables sur Legendre et de l’Esplanade».

Les élus ont promis de rencontrer les citoyens du secteur le 16 mars. Une quinzaine de personnes ont déjà confirmé leur présence.

Pour

Alexandre Caron a déposé pour sa part une lettre signée par plus de 500 citoyens en appui aux annonces de pistes cyclables.

La lettre demande aussi que «la poursuite du développement d’un réseau cyclable sécurisé et quatre saisons doit demeurer une priorité».

Antoine Malo a exprimé son soutien par rapport aux annonces concernant «la bonification du réseau cyclable dans l’arrondissement».

C’est lors du conseil d’arrondissement du 13 février que les élus ont annoncé la réalisation de nouvelles pistes cyclables cet été.

Contre

En date d’aujourd’hui, il y avait 306 signataires de la pétition appuyant la position contre, demandant ceci: «Nous exigeons des consultations en personne et la suspension de l’installation des pistes cyclables!»



Restez informé

en vous abonnant à notre infolettre


Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.

Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.

Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.

S'abonner
me prévenir de
guest
6 Commentaires
Les plus vieux d'abord
Nouveau d'Abord Avec le plus de votes
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
Antoine Malo
Antoine Malo
1 Année

Il aurait été bon que le titre reflète le contenu de l’article. Visiblement, il n’y avait pas que de la contestation.

Alexandre Caron
Alexandre Caron
1 Année

Un 2e article de suite sur le sujet où un titre trompeur et qui mène à une conclusion hâtive est employé.

Il n’y avait au conseil d’arrondissement qu’un groupe bruyant, et ne respectant pas les règles de régie du conseil avec leur commentaires provenant de la salle, leur applaudissements, et leur cris, au gré de ce qui était dit par ceux ayant un tour de parole légitime.

Je suis disponible pour rencontrer l’équipe du Journal des Voisins et discuter de la pétition que j’ai déposé, et de ma démarche.

sylvain bruneau
sylvain bruneau
1 Année

Je suis cycliste et automobiliste. J’habite sur la rue Clark en appartement et je vis la problématique du stationnement particulièrement critique lors des périodes de déneigement. Cependant, favoriser les déplacements en vélo doit devenir une priorité et on doit s’adapter et accepter d’avoir un peu moins de confort. C’est peu par rapport aux impacts des changements climatiques. Aux opposants, je suggère de lire l’article de LaPresse ce matin : La fenêtre se referme prévient le GIEC !

Silvana Cosentino
Silvana Cosentino
1 Année
Répondre à  sylvain bruneau

Il y a confort et confort. Une piste cyclable mettera non seulement les cyclistes en danger mais tout le monde!

Hollerich Tatiana
Hollerich Tatiana
1 Année

Bonjour, le titre de ce sujet n’est pas trompeuse car il y a beaucoup de mécontentement au sujet de la piste cyclable sur Legendre et Esplanade. Les travailleurs et les citoyens sont mécontent du projet question de sécurité et de stationnement. La sécurité est un grand enjeu et d’avoir une piste cyclable des deux côtés sur Legendre va causer un accident au cycliste et au piéton. Les citoyens expriment en signant les pétitions qui sont contre la piste cyclable et il y a de plus en plus de signatures. Au conseil le 13 mars, déjà qu’on était limité à trois questions causait beaucoup de frustration car les gens n’ont pas le droit de s’exprimer sur le sujet. Il y a déjà des erreurs sur la présentation du 9 mars en virtuelle. Avant la séance en ligne le 9 mars, on as demandé pour créé une séance informatique hybride(présentiel/ en ligne) car il exclus une minorité qui n’ont pas d’ordinateur ou de téléphone intelligent. Au lieu, la ville se tenait à la séance en ligne le 9 mars et car on était en contact avec eux, ils nous ont invités pour une séance en personne le 16 mars. La ville n’avait pas fait une invitation à tout les citoyens pour la rencontre du 16 mars en envoyant un pamphlet. C’était une rencontre privé avec les gens qui sont en contact avec eux depuis le début de la présentation de la piste cyclable. Comme d’habitude, ils exclus beaucoup de citoyens comme ils ont fait avec la séance en ligne. Beaucoup de gens n’était pas informé des plans de la piste cyclable et sont contre le projet.

Jean-Serge Tremblay
Jean-Serge Tremblay
8 Mois
Répondre à  Hollerich Tatiana

Pas surpris de l’attitude de la ville. On nous promet des écoutes sachant fort bien tout est décidé d’avance. On appelle ça de la démocratie renversée. Vive le respect..

Vous pourriez aussi aimer ces articles

La crise du logement vient de loin!

Plusieurs mesures ont été prises, très récemment, par différents ordres de gouvernement…

Aidez-nous à enquêter sur la crise du logement

La crise du logement vous interpelle? Vous constatez que des immeubles sont…

Les nouvelles brèves de la semaine dans Ahuntsic-Cartierville – 12 février

Une nouvelle chronique! Chaque lundi, le Journal des voisins fait le tour…

Henri-Bourassa, une opposition citoyenne

Depuis l’annonce du projet de transformation du boulevard Henri-Bourassa, les oppositions se…